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Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

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[…] L'histoire commence dans une salle <strong>de</strong> collège où l'on voitun maître souverainement exalté chauffant à blanc ses élèves pourles pousser à s'engager comme volontaires (ce bonhomme est sûr <strong>de</strong>ne pas aller au front, il rend bien trop <strong>de</strong> services à l'arrière ! ), illes leurre avec <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong> gloire, il leur assure que leurs mèresseront heureuses <strong>de</strong> les savoir sacrifiés pour la Patrie. Il enflammetellement ses auditeurs, presque encore <strong>de</strong>s enfants, que tousfinissent par quitter la salle en chantant la Wacht am Rein (l'airguerrier allemand) pour aller s'engager.[…] « A l'Ouest... » initie crûment aux horreurs du champ <strong>de</strong>bataille et <strong>de</strong> la tranchée et résume tout cela en une parole « c'esthi<strong>de</strong>ux ». Le mot n'est pas beau, mais n'est-il pas plus vrai que lesexhortations trompeuses du régent Kantorek? Dans tous lesdomaines, il faut avoir le courage <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r en face et <strong>de</strong> monterce qui est laid ou triste, le geste <strong>de</strong> l'autruche n'est admissiblenulle part.[…] Quand on nous parle <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> Guillaume Tell, <strong>de</strong>Winkelried, cela nous enthousiasme : quand on nous raconte laconduite <strong>de</strong>s Waldstaetten, nous nous écrions : c'est magnifique!…, mais peut-on en dire autant <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> <strong>nos</strong> <strong>jours</strong> ?Autrefois le combat était chevaleresque, on y mettait les formes(Messieurs les Anglais, tirez les premiers, disait le maréchal <strong>de</strong>Saxe en saluant l'armée ennemie), l'auréole <strong>de</strong> noblesse et <strong>de</strong> gloireplanait sur les champs <strong>de</strong> batailles.[…] Une <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> guerre que l'on ignore trop, c'est lavie en pays envahi: un ou plusieurs fils au front, le père et lesca<strong>de</strong>ts emmenés par l'envahisseur dans <strong>de</strong>s camps <strong>de</strong>concentration différents, les femmes et le vieux grand-père laissésà la maison et <strong>de</strong>vant loger <strong>de</strong>s ennemis qui ne leur parlent querevolver au poing. Voilà ce qu'un livre et un film <strong>de</strong>vraient raconterpour compléter « A l'Ouest... », chacun comprendrait alors que c'estun <strong>de</strong>voir sacré <strong>de</strong> se préparer à la guerre défensive, et <strong>de</strong> courirau-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> l'agresseur d'où qu'il vienne.Telles sont les impressions que m'ont données l'œuvre <strong>de</strong>Remark [sic], à moi, officier suisse, ennemi convaincu <strong>de</strong> l'antimilitarisme».A.V.C.C., 14-15 mars 1931.En 1931, le Phare Sonore sollicite la participation active du public àl’occasion <strong>de</strong> la projection <strong>de</strong> « La Gran<strong>de</strong> mare » (Jacques Bataille-Henry, France, 1930), « Un aristocrate français ruiné accepte d'allertravailler dans l'usine américaine <strong>de</strong> son futur beau-père » 177 . Ladirection du cinéma <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à la population d'apprendre le refrain quifigure dans les publicités <strong>de</strong> la presse locale. Lors <strong>de</strong> la177 C.G., 2003, p. 548.- 129 -

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