Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

Enfants et cinématographes.La fièvre cinématographique sévit à Nyoncomme ailleurs. Il y a assez longtemps déjà queles autorités municipales et scolaires sepréoccupent des moyens à employer pourpréserver la jeunesse des émotions malsaines queles représentations excitantes et les filmssensationnels produisent sur les imaginations.Dans l'impossibilité de réagir aussi complètementqu'elles l'auraient désiré, et à titre demesure préventive en attendant les dispositionsdéfinitives que le Conseil d'Etat élabore actuellement,la Municipalité et la Commission scolaireont été d'accord pour décider :1° De déconseiller vivement aux parents deconduire leurs enfants aux représentationsordinaires des cinématographes, où l'enfant serepaît ou bien de niaiseries ou surtout despectacles de carnages et de sensations violentespour le grand détriment de l'éducation morale etdu système nerveux.2° D'interdire formellement, dès ce jour, auxenfants non accompagnés de personnes responsablesla fréquentation des représentations ordinairesde cinémas3° D'autoriser, pour les enfants non accompagnés,des représentations spéciales, d'un genreinstructif et d'une portée moralisatrice, dont tousles films seront soumis préalablement à l'approbationde la Direction des écoles.Les enfants seront avisés dans leurs classes desdécisions prises.C.C., 6 décembre 1913.Dès cette époque, les séances pour enfants qui ont lieu le samedi à15h. et à 17h. sont annoncées avec la remarque Programme instructif etamusant sous le contrôle de la Direction des écoles. Pour les séancesdes dimanches et des jours de fêtes, il est mentionné : Les enfants demoins de seize ans ne sont admis qu’accompagnés de leurs parents oututeurs.Lors de sa séance de novembre 1913, la commission cantonale pourla police des cinématographes rapporte au sujet de la censure des filmspour enfants : On s’est demandé comment on pourrait exercer uncontrôle efficace sur ces films qui donnent à la jeunesse le goût des- 18 -