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Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

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scientifiques ou techniques, ou <strong>de</strong> formation professionnelle; simplementrécréatif, il est, par excellence, le moyen <strong>de</strong> délassement <strong>de</strong>s massespopulaires comme aussi <strong>de</strong> l'élite intellectuelle, procurant à tous un agréableet utile dérivatif aux soucis <strong>de</strong> l'existence trépidante <strong>de</strong> notre époque. Nousn'aurons gar<strong>de</strong> d'omettre qu'il constitue, lorsqu'on en use avec mesure etdoigté - ce qui n'est pas tou<strong>jours</strong> le cas, - un <strong>de</strong>s meilleurs moyens <strong>de</strong>propagan<strong>de</strong> dans la lutte entreprise par les pouvoirs publics et par lesassociations privées, contre les plaies sociales telles que, par exemple latuberculose, l'alcoolisme, les maladies vénériennes, la prostitution, etc. etcontre la plus terrible d'entre elles: la guerre. […]La question, elle en vaut la peine, a souventes fois été agitée <strong>de</strong> savoirquelle est la répercussion que peut avoir le cinématographe sur la criminalité,tout particulièrement dans les milieux <strong>de</strong> la jeunesse. […]Ici, une première remarque s'impose. Le cinématographe - et c'est précisémentla cause essentielle <strong>de</strong> son succès - en présentant à l'écran <strong>de</strong>s imagesanimées, dans une ambiance propre à donner l'illusion <strong>de</strong> la réalité, frappel'imagination au plus haut <strong>de</strong>gré. […]La lecture d'un ouvrage, quel qu'il soit, ou d'un article d’un journal,n'exerce jamais sur l'esprit d'une gran<strong>de</strong> masse une influence aussi profon<strong>de</strong>qu'un film habilement présenté. Par voie <strong>de</strong> conséquence, les mauvais filmsauront, cela va sans dire, un effet autrement plus néfaste que la mauvaiselittérature. […]Jusqu'il y a une dizaine d'années, les romans d'un goût douteux, lesromans dits policiers, notamment, constituaient à eux seuls la partie la plusimportante <strong>de</strong>s programmes cinématographiques. Or, pourrait-on contesterl'influence pernicieuse <strong>de</strong> tels spectacles ? Nous ne le pensons pas. Présenterpubliquement, <strong>de</strong>vant une assemblée comportant, à côté d'autres, <strong>de</strong>s enfants,<strong>de</strong>s adolescents, ou <strong>de</strong>s gens moralement ou intellectuellement diminués, <strong>de</strong>ssujets dans lesquels <strong>de</strong>s actes criminels sont disséqués jusque dans leursmoindres détails, parfois même glorifiés, constitue une leçon <strong>de</strong> chosesterriblement suggestive, dont les conséquences ne peuvent être que néfastes.Aussi le résultat ne s'est-il point fait attendre et <strong>de</strong> nombreux exemples ontdémontré que certains maîtres <strong>de</strong> l’écran étaient tout simplement passés aurang <strong>de</strong> professeurs ès-cambriole, formant <strong>de</strong>s élèves ayant une activitédélictueuse, empruntant à <strong>de</strong>s films vus les raffinements du ciné-roman. Il futun temps où véritablement le cinématographe était une école du crime.Ceci appartient heureusement au passé, une amélioration très sensible, ànotre avis, se manifestant dans ce domaine tout au moins. Sous l'influence <strong>de</strong>la presse - les critiques cinématographiques peuvent jouer là un rôle prépondérant- grâce au public lui-même, qui, en plus d'une occasion, a suintervenir - et il le peut <strong>de</strong> la façon la plus effective en portant un coup droitaux recettes <strong>de</strong>s directeurs inconscients - grâce aussi aux mesures <strong>de</strong> policeintervenues, les films pouvant inciter à <strong>de</strong>s actes criminels ont diminuéjusqu'à presque disparaître. Ceux qu'on peut encore trouver revêtent uneforme largement atténuée, et ne sont plus guère présentés que dans quelquesétablissements <strong>de</strong> troisième ordre.Si donc le mal subsiste, c'est dans une proportion ne constituant plus ledanger grave d'autrefois. […]C’est ce que nous allons examiner rapi<strong>de</strong>ment sur la base <strong>de</strong> notreexpérience et d'une enquête que nous avons faite <strong>de</strong>puis un an dans lesmilieux <strong>de</strong> jeunes délinquants âgés <strong>de</strong> 10 à 20 ans.<strong>Les</strong> chiffres qui suivent donneront une idée assez exacte <strong>de</strong> l'influence quepeut avoir le cinéma sur la criminalité. Le 30% <strong>de</strong>s jeunes gens interrogés -nous rappelons qu'il s'agissait <strong>de</strong> délinquants - n'étaient jamais allés aucinématographe, tandis que le 70% avaient vu plusieurs, quelques -unsmêmes, <strong>de</strong> nombreux films. Fait curieux, c'est parmi ceux pour lesquels le- 116 -

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