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juin 2012 - BIR HAKEIM – 70 ans

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CARNETSExtrait du carnet de routed’un sapeur de Bir Hakeimsuivi des Notes de combat du capitaine Gravierpar André Gravier, commandant de la 1 re compagnie de sapeurs mineurs du génieCe passage du carnet de route d’André Gravier est la dernière partie d’un article publié d<strong>ans</strong> le journal Combat d’Alger ;il est paru d<strong>ans</strong> le n° 56 du 1 er mai 1943. Les « notes de combat » qui l’accompagnent, rédigées par le capitaine après labataille, sont issues des Archives Gravier.15 mai 1942Nous sommes toujours à Bir Hakeim. Les jours se sont écoulésmonotones et pourtant remplis par la tâche quotidienne. Il faitplus chaud et notre ration d’eau a été augmentée de moitié. Noussommes prêts à la bataille et le commandement anglais nous l’afait prévoir pour bientôt, Rommel va attaquer.27 mai 1942Rommel a attaqué. Nos colonnes volantes sont rentrées.L’ennemi contourne par le sud l’immense champ de minesreliant Bir Hakeim à la mer. Toute la nuit, les fusées parachutesferont de Bir Hakeim un phare ennemi.Le génie a pris un secteur en deuxième ligne et il assiste commeau cinéma à l’attaque des chars italiens.D<strong>ans</strong> la poussière, et le soleil d<strong>ans</strong> le dos, ils sont si nombreuxque l’on ne peut les compter. On dirait de petits appareilsélectriques qui rampent au loin en crachant des étincelles et ense faufilant entre des gerbes d’écume grise ou noire. Ils avancent,et la bataille atteint son maximum. Des bruits plus sourdscouvrent tous les bruits du combat. Nous reconnaissons lesmines qui sautent et font du bon travail. Maintenant, de nombreuxchars ont stoppé ; ils tirent encore et les 75 s’acharnent sur eux ;d’autres, touchés à mort, laissent échapper une fumée noire. Deshommes-fourmis s’affairent autour de ces cadavres, c’est larécolte des prisonniers.Tandis qu’au loin, la deuxième vague a fait demi-tour et se défilevers le sud, hors de portée. Le gros de l’action a duré trois quartsd’heure. Un régiment de chars de la division italienne Ariete aétémalmené, avec son colonel prisonnier et ses 32 chars détruits :16 par mines, 16 au canon. Les sapeurs et les artilleurs ont faitmatch nul et tout le monde est heureux de se congratuler,d’autant plus que nous n’avons qu’un seul blessé.Il fait d’ailleurs un temps délicieux de printemps. Rommel doitavoir d’excellents météorologistes.Maintenant, on achève les chars par le feu. L’un d’eux se venge entirant sur nous le dernier obus laissé d<strong>ans</strong> la culasse. Le coup estparti tout seul. Personne n’est touché.29 mai 1942Depuis deux jours nous sommes encerclés, les véhicules ennemisferment l’horizon à distance prudente, sauf au nord où nospatrouilles circulent entre deux immenses champs de mines.Mes sapeurs sont de chaque sortie, ouvrant, fermant et gardantles passages.31 mai 1942Hier, l’ennemi s’est retiré vers le nord, nous rendant nos communicationsavec l’arrière. Nous en profitons pour mettre à l’abrinos prisonniers et les nombreux rescapés britanniques qui sesont réfugiés chez nous. Tout ce monde nous consommait eau etvivres.Le général de Larminat, commandant les deux brigades françaisesdu désert, vient féliciter le général Kœnig, l’actuel défenseur deBir Hakeim. Chacun reçoit bière, whisky et cigarettes.Croquis des champs de mines et des marais de mines de BirHakeim par André Gravier (coll. particulière).Nous sommes très fiers d’entendre les radios alliées vanter lecourage français, mais l’ennemi, de rage, nous envoie pour lapremière fois ses Stukas. Mon camion bureau a servi de cible.Juin <strong>2012</strong> • N° 44 l 23

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