CARNETSsous la surveillance de forces minimes et se diriger vers le nordpour percer entre Gazala et Tobruck. Le colonel Hacker lui rendcompte de sa position et ajoute qu’il croit qu’avec un bataillond’infanterie de plus il arriverait à percer.Après un moment de réflexion, Rommel donne l’ordre et lorsque selève le 10 <strong>juin</strong>, apparaît le commandant d’un régiment de fusiliersavec ce bataillon composé d’hommes énergiques pour lesquelsl’impossible est possible.Pendant les journées des 9 et 10 <strong>juin</strong>, la Luftwaffe, elle aussi, a faitdes miracles. Toujours et toujours de nouvelles attaques de Stukasse concentrent sur Bir Hacheim et, le 10 <strong>juin</strong>, alors que les fantassinsoccupaient déjà les premiers nids, plus d’une centaine de bombardiersen piqué italiens et allemands laissèrent tomber leur charge surBir Hacheim. La terre en trembla à des kilomètres à la ronde.Bir Hacheim est devenu mûr pour l’assaut final. Lorsqu’apparaîtle matin du 11 <strong>juin</strong> et que les premières lignes d’assaut se lèventchez nous on n’entend plus aucun coup de fusil de l’autre côté.L’ennemi a abandonné le jeu. Ce qui n’a pas été tué ou capturépendant une tentative de décrochage de minuit vers le sud se rendmaintenant s<strong>ans</strong> combattre davantage. Bir Hacheim est maintenantà nous…Petite exagération, Monsieur Lutz Koch : « … ce qui n’a pas été tuéou capturé… » Et Moi ? Et les copains ?... Et les deux mille huitcents Français qui s’en sont tirés d<strong>ans</strong> ce que vous voulez minimisersous le nom de « tentative de décrochage » ?... Soixante-dix pourcent de notre effectif vous a échappé, cette nuit-là, voilà où estvotre gros échec !Et je suppose que, ce matin, du 11 <strong>juin</strong>, cet excellent MonsieurRommel, plus nerveux que jamais, a dû passer un sacré savon aucolonel Hacker !Et pour en terminer avec cette aventure, voici le point de vueanglais :Un captain, apprenant d’où je viens me dit :« Ach, vous étiez d<strong>ans</strong> Bir Hakim !!!… Félicitations. Très beautravail ! Magnifique travail !… Yes : I know : I was tous les jours,tous les jours, quatre, cinq fois par jour, on voyait passer les Stukas.Et Bir Hakim, c’était un tout petit rond comme ça, et tout tombaittoujours d<strong>ans</strong> le rond ! C’était formidable ! Oh, félicitations, goodfellow !… Haveadrink?… yes, toujours d<strong>ans</strong> le petit rond…formidable !!! »Les archives de la France LibreLa mémoire de la France Libre passe par la conservation et la mise en valeur de ses archives. Or, pour une grande part, celles-cidemeurent méconnues et inexploitées, isolées d<strong>ans</strong> des collections privées, s<strong>ans</strong> classement.Afin de soutenir le recueil des archives de la France Libre, la Fondation de la France Libre se dote d’un centre de documentationet de recherches, destiné à les accueillir, les trier, les inventorier et les mettre à disposition des chercheurs.À terme, ces archives feront l’objet d’un dépôt au Service historique de la Défense.Les anciens Français Libres et leurs familles qui s’interrogent sur le devenir de leurs archives et souhaitent assurer leurpréservation peuvent prendre contact avec la Fondation :à l’adresse électronique suivante :sylvain.cornil@france-libre.netpar courrier postal à :Fondation de la France Libre 59 rue Vergniaud 75013 ParisPour la correspondance concernant la revue :sylvain.cornil@france-libre.net22 l Juin <strong>2012</strong> • N° 44
CARNETSExtrait du carnet de routed’un sapeur de Bir Hakeimsuivi des Notes de combat du capitaine Gravierpar André Gravier, commandant de la 1 re compagnie de sapeurs mineurs du génieCe passage du carnet de route d’André Gravier est la dernière partie d’un article publié d<strong>ans</strong> le journal Combat d’Alger ;il est paru d<strong>ans</strong> le n° 56 du 1 er mai 1943. Les « notes de combat » qui l’accompagnent, rédigées par le capitaine après labataille, sont issues des Archives Gravier.15 mai 1942Nous sommes toujours à Bir Hakeim. Les jours se sont écoulésmonotones et pourtant remplis par la tâche quotidienne. Il faitplus chaud et notre ration d’eau a été augmentée de moitié. Noussommes prêts à la bataille et le commandement anglais nous l’afait prévoir pour bientôt, Rommel va attaquer.27 mai 1942Rommel a attaqué. Nos colonnes volantes sont rentrées.L’ennemi contourne par le sud l’immense champ de minesreliant Bir Hakeim à la mer. Toute la nuit, les fusées parachutesferont de Bir Hakeim un phare ennemi.Le génie a pris un secteur en deuxième ligne et il assiste commeau cinéma à l’attaque des chars italiens.D<strong>ans</strong> la poussière, et le soleil d<strong>ans</strong> le dos, ils sont si nombreuxque l’on ne peut les compter. On dirait de petits appareilsélectriques qui rampent au loin en crachant des étincelles et ense faufilant entre des gerbes d’écume grise ou noire. Ils avancent,et la bataille atteint son maximum. Des bruits plus sourdscouvrent tous les bruits du combat. Nous reconnaissons lesmines qui sautent et font du bon travail. Maintenant, de nombreuxchars ont stoppé ; ils tirent encore et les 75 s’acharnent sur eux ;d’autres, touchés à mort, laissent échapper une fumée noire. Deshommes-fourmis s’affairent autour de ces cadavres, c’est larécolte des prisonniers.Tandis qu’au loin, la deuxième vague a fait demi-tour et se défilevers le sud, hors de portée. Le gros de l’action a duré trois quartsd’heure. Un régiment de chars de la division italienne Ariete aétémalmené, avec son colonel prisonnier et ses 32 chars détruits :16 par mines, 16 au canon. Les sapeurs et les artilleurs ont faitmatch nul et tout le monde est heureux de se congratuler,d’autant plus que nous n’avons qu’un seul blessé.Il fait d’ailleurs un temps délicieux de printemps. Rommel doitavoir d’excellents météorologistes.Maintenant, on achève les chars par le feu. L’un d’eux se venge entirant sur nous le dernier obus laissé d<strong>ans</strong> la culasse. Le coup estparti tout seul. Personne n’est touché.29 mai 1942Depuis deux jours nous sommes encerclés, les véhicules ennemisferment l’horizon à distance prudente, sauf au nord où nospatrouilles circulent entre deux immenses champs de mines.Mes sapeurs sont de chaque sortie, ouvrant, fermant et gardantles passages.31 mai 1942Hier, l’ennemi s’est retiré vers le nord, nous rendant nos communicationsavec l’arrière. Nous en profitons pour mettre à l’abrinos prisonniers et les nombreux rescapés britanniques qui sesont réfugiés chez nous. Tout ce monde nous consommait eau etvivres.Le général de Larminat, commandant les deux brigades françaisesdu désert, vient féliciter le général Kœnig, l’actuel défenseur deBir Hakeim. Chacun reçoit bière, whisky et cigarettes.Croquis des champs de mines et des marais de mines de BirHakeim par André Gravier (coll. particulière).Nous sommes très fiers d’entendre les radios alliées vanter lecourage français, mais l’ennemi, de rage, nous envoie pour lapremière fois ses Stukas. Mon camion bureau a servi de cible.Juin <strong>2012</strong> • N° 44 l 23
- Page 2 and 3: SommaireIntroductionLe mot du prés
- Page 4 and 5: HISTOIRETémoigner de Bir HakeimLab
- Page 6 and 7: HISTOIREsuccessifs de Rommel, les b
- Page 8 and 9: HISTOIRENote sur les prisonniers de
- Page 10 and 11: CARNETSExtraits des carnets de rout
- Page 12 and 13: CARNETSdans lequel on finit par y r
- Page 14 and 15: CARNETStous deux s’abattent en un
- Page 16 and 17: CARNETSExtraits du journal de Paul
- Page 18 and 19: CARNETSLe physique baisse progressi
- Page 20 and 21: CARNETSDes milliers de héros, des
- Page 22 and 23: CARNETSEt pourtant, on sentait bien
- Page 26 and 27: CARNETSau canon ennemi. Le Boche se
- Page 28 and 29: CARNETStête, la tête de la colonn
- Page 30 and 31: CARNETSLe colonel Amilakvari part a
- Page 32 and 33: CARNETSexplosions, les attaque au m
- Page 34 and 35: CARNETS8 juin 52Brouillard le matin
- Page 36 and 37: CARNETS13 juinSidi Barrani. Regroup
- Page 38 and 39: CARNETSRéveillon 4 viennent de par
- Page 40 and 41: CARNETSy a eu du dégât. Aujourd
- Page 42 and 43: CARNETSaussitôt coupé ma lumière
- Page 44 and 45: CARNETSdans la nuit ; beaucoup éta
- Page 46 and 47: ARTICLES DE PRESSELe siège de Bir
- Page 48 and 49: ARTICLES DE PRESSEtiraient sur nous
- Page 50 and 51: ARTICLES DE PRESSEPour lui, c’est
- Page 52 and 53: MÉMOIRESIl décide de conserver le
- Page 54 and 55: MÉMOIRESL’analyse des fonctions
- Page 56 and 57: MÉMOIRESLes Allemands ont en effet
- Page 58 and 59: MÉMOIRESLe témoignage de Jacques
- Page 60 and 61: MÉMOIRESNous dûmes, à la longue,
- Page 62 and 63: MÉMOIREShurlements. C’était une
- Page 64 and 65: MÉMOIRESpièces d’artillerie et
- Page 66 and 67: MÉMOIRESavec ma courroie, je n’a
- Page 68 and 69: MÉMOIRESaccomplir de jour, ce n’
- Page 70 and 71: MÉMOIRESLe PC du général est un
- Page 72 and 73: MÉMOIRESgoutte d’eau à boire. M
- Page 74 and 75:
MÉMOIRESChacun cherche vite l’ab
- Page 76 and 77:
MÉMOIRESLe rassemblement se termin
- Page 78 and 79:
MÉMOIRESun grand Noir, le buste pe
- Page 80 and 81:
MÉMOIRESl’extrême, j’ai l’i
- Page 82 and 83:
MÉMOIRESTout le monde s’affaire,
- Page 84 and 85:
MÉMOIRESDes ambulanciers de l’AF
- Page 86 and 87:
MÉMOIRESIl faut l’avoir vécu. A
- Page 88 and 89:
MÉMOIRESTichenor se retrouva dans
- Page 90 and 91:
MÉMOIRESprofite actuellement d’u
- Page 92 and 93:
MÉMOIRESKœnig arriva dans l’apr
- Page 94 and 95:
Ouvrages générauxFrançois Broche
- Page 96:
[future now]DéveloppementAéronaut