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juin 2012 - BIR HAKEIM – 70 ans

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CARNETStête, la tête de la colonne était à la porte et attendait. Le Généralvenait de partir. Le tir ennemi était commencé depuis dixminutes environ.Après avoir parlé au sous-lieutenant Léonetti qui semblait avoirperdu tous ses moyens, j’ai décidé de guider la colonne vers lasortie en suivant la piste F qui était un peu visible d<strong>ans</strong>l’obscurité.Je suis donc parti en tête à pied.À environ 400-500 mètres de la sortie le commandant Savey vientvers nous avec son bataillon. Il me dit qu’il a eu de grosses pertesen forçant le passage au sud du fort et ne sait trop que faire. Arrêtde la deuxième colonne. Je lui propose d’aller chercher unesection de Brenne 5 pour ouvrir de force le passage d<strong>ans</strong> le barraged’infanterie que l’on sent assez proche. Je retourne jusqu’à lahauteur de la sortie où était le lieutenant Devey 6 avec sa section.Je lui demande de venir en tête pour ouvrir la marche de lacolonne, et je monte à ses côtés pour le guider. Nous remontonsla colonne et celle-ci nous suit après notre passage.Je revois encore l’endroit où la piste F tournait à droite presqueplein ouest, après avoir dépassé le marais de mines D et300 mètres environ avant le nouveau champ de mines du fort.Marche alors plein ouest ; le premier barrage s’est arrêté de tirer.Nous le passons s<strong>ans</strong> le voir. L’équipage du Brenne a détruitIl peut être alors 1 heure du matin.Entre moi et la tête de la colonne il y a un violent tir de barrage.Je ne souffre pas trop mais je suis aveuglé.Derrière moi au sud et à l’ouest il y a d’autres barrages moinsviolents. Je me suis décidé alors de rejoindre les Anglais nepensant pas pouvoir atteindre sain et sauf la tête de la colonnepour l’encombrer d’un blessé.Après une longue marche, j’étais recueilli vers 10 heures par uneautomitrailleuse du 4 e SAAC 7 .*Des éléments du génie après la sortie (coll. particulière).Le lieutenant Jean Devé, dit Dewey (musée de l’ordre de la Libération).d’abord un camion à 30 mètres environ, l’a achevé à la grenade,puis une ou deux mitrailleuses.Puis s’étant trop éloigné et ayant perdu le contact des autresBrenne-Carriers de la section, je décide le lieutenant Devey àrevenir en arrière pour continuer le travail et prévenir la tête de lacolonne.D<strong>ans</strong> l’obscurité, j’ai entrevu tout à coup un canon à quelquesmètres. Devey qui l’avait vu aussi se retourne pour prendre desgrenades et je tire avec sa mitrailleuse. L’ennemi tire en mêmetemps. Le lieutenant Devey est tué sur le coup, moi-même blesséà la tête. Le reste de l’équipage me semble indemne mais ne peutfaire fonctionner le Brenne. Je descends, et m’éloigne un peu ;puis le Brenne s’en va s<strong>ans</strong> que je me rende compte tout à fait deson départ.La section et mon groupe de commandement que j’avais laissésà la sortie a été sauvé presque en entier. Sauf le lieutenantLéonetti, son conducteur et la Morris compresseur mise hors decombat par un obus explosif qui aurait éclaté entre le lieutenantle chauffeur. Cette section aurait quitté la sortie avec les dernièresvoitures (vers 4 heures du matin).Avant de rencontrer le premier barrage dont j’ai parlé ci-dessus,la section a rencontré un grand nombre de véhicules (voir planannexé) et les deux camions Chevrolet de la section ont pu assezfacilement traverser le barrage, car celui-ci était ajusté rasant lesol. Il y avait aussi beaucoup de véhicules d<strong>ans</strong> le champ demines sud du fort. Véhicules qui se sont trop éloignés de lacolonne.*Enfin, les deux sections confiées au capitaine Desmaisons ont étésauvés : les deux officiers, quelques sous-officiers, quelqueshommes.*Pour conclure, il ne semble pas qu’il y ait eu de pertes au passagemême du champ de mines (sortie de la piste F).Les pertes importantes ont été causées par les barrages antipersonnelet de Breda surtout au moment de déboucher entre lesmarais de mines D et le dernier champ de mines sud du fort.C’est ce qui expliquerait que tant de véhicules, en essayant des’éloigner de cette zone dangereuse ont sauté sur les mines ousont tombés d<strong>ans</strong> les trous.5L’orthographe exacte de ce véhicule britannique est « Bren Carrier » (NDLR).6Le lieutenant Jean Devé, dit Dewey, commandant la section de chenillettes Bren Carrier de la 9 e compagnie du 3 e bataillon de Légion étrangère(NDLR).7Le 4th South African Armoured Car Regiment (NDLR).26 l Juin <strong>2012</strong> • N° 44

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