12.07.2015 Views

Lire le livre - Bibliothèque

Lire le livre - Bibliothèque

Lire le livre - Bibliothèque

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Montsouris, et Bosmans s’apprêtait à accrocher sur la vitre de la porte d’entréel’écriteau qui datait du temps de Lucien Hornbacher : « Prière à la clientè<strong>le</strong> de revenirun peu plus tard. » Un homme entra dans la librairie, un blond d’environ quarante ans,vêtu d’un manteau b<strong>le</strong>u marine.- Je cherche un vieux <strong>livre</strong> dont je suis l’auteur.L’aspect de cet homme contrastait avec celui des clients habituels. Était-ce <strong>le</strong>manteau b<strong>le</strong>u marine, la haute tail<strong>le</strong>, l’allure nonchalante, <strong>le</strong>s cheveux blondslégèrement frisés ? Il ressemblait à Michael Caine, un acteur anglais qui tenait desrô<strong>le</strong>s d’agent secret dans des films se déroulant à Londres et à Berlin. Il s’étaitprésenté à Margaret et à Bosmans en <strong>le</strong>ur serrant la main.- André Poutrel.Et il avait dit avec un sourire ironique :- Ce <strong>livre</strong>, je me suis aperçu que je n’en avais même plus un exemplaire chez moi.Il était dans <strong>le</strong> quartier, par hasard. Il avait voulu savoir si la maison d’édition et lalibrairie existaient toujours. Son <strong>livre</strong> avait paru quelques années après la mort deLucien Hornbacher, quand <strong>le</strong>s éditions du Sablier fonctionnaient sur un rythme ra<strong>le</strong>nti,ne publiant pas plus de trois ouvrages par an.André Poutrel avait accompagné Bosmans dans l’ancien garage qui servait deréserve et ils avaient trouvé deux exemplaires du <strong>livre</strong> : Le Cénac<strong>le</strong> d’Astarté. Lescouvertures étaient défraîchies, mais comme aucun <strong>le</strong>cteur n’avait encore coupé <strong>le</strong>spages, ces deux minces volumes gardaient un air de jeunesse.Puis ils avaient bavardé tous <strong>le</strong>s trois. Bosmans avait répondu aux questions d’AndréPoutrel concernant <strong>le</strong>s anciennes éditions du Sablier. Oui, son emploi était précaire,ainsi que l’avenir même de la librairie. Souvent, <strong>le</strong>s après-midi se passaient sans qu’ilreçoive la visite d’aucun client. Mais il continuait de monter la garde, là-haut, dansl’ancien bureau de Lucien Hornbacher. Jusqu’à quand ?André Poutrel s’était tourné vers Margaret :- Et vous, vous travail<strong>le</strong>z aussi dans la librairie ?El<strong>le</strong> avait été congédiée la semaine précédente par <strong>le</strong> professeur Ferne et sa femmesans la moindre explication. Et l’agence Stewart ne lui donnait plus signe de vie.- Alors, vous êtes gouvernante ?Justement lui, André Poutrel, avait un fils et il cherchait quelqu’un qui veil<strong>le</strong> sur luipendant la journée, et <strong>le</strong>s soirs où il sortait avec sa femme.- Si cela vous intéresse…- Pourquoi pas ? Avait répondu Margaret.Et Bosmans avait été surpris par la désinvolture de sa réponse.Il avait accroché <strong>le</strong> panneau : « Prière à la clientè<strong>le</strong> de revenir un peu plus tard » et ilsavaient marché tous <strong>le</strong>s trois jusqu’à une voiture anglaise décapotab<strong>le</strong>, garée au coinde l’avenue Reil<strong>le</strong> et de la rue Gazan. Avant d’ouvrir la portière, André Poutrel avait

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!