L'enseignement de la musique dans les classes primaires de première année de Suisse romande__________________________________________________________________________________________qu’il préfère. La phonomimie, dont son enseignement à travers les pages du moyen estfortement inspirée de la méthode Kodaly, est aussi présentée, en introduction aumoyen, à la manière Mathil ou Sémaphore.• Ces énoncés sont organisés en fonction des liens logiques qui apparaissent lorsqu’onles confronte.Il s’agit de liens logiques et non chronologiques. Chaque formulation antécédenteconstitue pour la suivante plutôt une condition de possibilité qu’un prérequis exigible.Habituellement, l’éducation musicale commence par l’apprentissage de la clef de sol.Ce départ donne la possibilité d’apprendre la clef de fa, mais il n’est pas nécessairede lire en clef de sol pour comprendre la clef de fa.• L’ensemble constitue un réseau orienté avec, à l’un des pôles, des énoncés ponctuelsen nombre important (…), à l’autre, un nombre limité de concepts intégrateurs de ladiscipline.Dans l’analyse d’œuvres musicales, il est nécessaire de connaître les instruments, delire la partition, de maîtriser l’analyse harmonique et sémantique du discoursmusical, de connaître l’historique…Nous pouvons donc constater que les transpositions didactiques impliquent de nombreuxdécalages par rapport aux savoirs savants et aux pratiques sociales et ce, aussi àl’intérieur d’un même niveau.Nous constatons par exemple, que, dans le canton de Genève, de nombreusestransformations existent entre l’objet de l’enseignement et l’objet à enseigner (latransformation des trois objectifs généraux en deux « objectifs noyaux », l’apport de maîtresde rythmique, la présence de musique actuelle – La tribu de Dana, du groupe de rap Manau –etc.).Les plans d’études créent à leur tour un effet transpositeur en reformulant, sous formed’objectifs, le moyen romand. Parmi les cantons, Fribourg, Neuchâtel et Genèvereformulent et transforment de manière intensive « A vous la musique » ; ces changementsamènent aussi un effet transpositeur.Les pratiques sociales de référence dans certains cantons peuvent aussi avoir un effettranspositeur. En effet, pour les enseignants pratiquant le chant choral, par exemple, nousavons découvert que ces derniers avaient tendance à privilégier une approche de la musiquepar le chant et la voix.« A vous la musique », enfin, est une transposition de diverses théories et méthodes(Kodaly, Chailley, Serafine…) condensé en un ensemble de moyens mis à disposition del’enseignant généraliste.29
L'enseignement de la musique dans les classes primaires de première année de Suisse romande__________________________________________________________________________________________CHAPITRE 4Description et explication théoriques de la rechercheCe chapitre se propose d’exposer les raisons ainsi que le déroulement de la présenterecherche. Dans un premier temps, nous défendrons le bien fondé d’une telle enquête, puisdessinerons le cadre formel et théorique de la recherche avec les hypothèses et objectifs visés.Bien fondé d’une recherche en éducation musicalePeu de recherches en éducation musicale dans le domaine scolaire sont disponibles auchercheur. Il y en a encore moins lorsque l’on s’intéresse au niveau Suisse romand. Parmi lesquelques ouvrages consacrés à l’éducation musicale scolaire en Suisse romande, nouspouvons, cependant, relever le travail de plusieurs chercheurs en sciences de l’éducation.Parmi les plus prolifiques, relevons Zulauf (1992, 1997), qui s’intéresse depuis denombreuses années à l’étude ainsi qu’à l’évaluation en éducation musicale dans le canton deVaud. Spychiger (Université de Fribourg) s’intéresse également au domaine musical ; elle anotamment co-écrit le livre « Musik macht Schule » (1993), évaluation d’un programmed’enseignement élargi de la musique (recherche menée dans plusieurs classes de toute laSuisse).D’autres chercheurs se sont intéressés, à un moment donné, à la problématique de l’éducationmusicale au sein des classes primaires romandes. En premier lieu, Broi et Greub (ODRP,Neuchâtel), consacrent plusieurs travaux à l’évaluation ainsi qu’à la pertinence d’unprogramme d’appui musical au bénéfice des enseignants neuchâtelois (1994, 1998). Perret(<strong>IRDP</strong>, Neuchâtel), enfin, a dirigé une consultation auprès des enseignants dans le dessein deréaménager le plan d’études romand CIRCE I et II (1989) ; parmi les nombreusescommissions chargées d’étudier le nouvel aménagement du plan, figure un groupe de travailen éducation musicale.Plusieurs autres auteurs consacrent une partie (voire la totalité) de leurs écrits au problème del’éducation musicale (ZURCHER, 1986, 1996, 1997 ; GCR, 1989, 1993). Cependant, le nombred’études pédagogiques demeure, somme toute, très réduit.Sous l’instigation du Groupe des Chercheurs Romands (GCR) et de diverses personnalitésprovenant de toute la francophonie, les Journées Francophones de Recherche enEducation Musicale (JFREM) ont vu le jour en 1999 à Neuchâtel. Depuis cette date, denombreux pédagogues, enseignants, musiciens et chercheurs, intéressés par cette thématique,se rencontrent pour débattre des différents domaines de l’éducation musicale. L’objectif deces journées est « dans un premier temps, d’alimenter une réflexion qui avait de plus entendance (…) à tourner de façon autoréférencée dans un système qui aurait pu devenirratiocinant et, dans un deuxième temps, d’envisager de nouveaux outils de diffusion de larecherche en pédagogie musicale » (REGNARD IN WIRTHNER & ZU<strong>LA</strong>UF, 2002).L’étude de Perret, effectuée à la fin des années quatre-vingt, nous permet de constater que lamajorité des enseignants romands, utilisant le support pédagogique « A vous lamusique », en sont relativement satisfaits, comme le prouve le tableau ci-dessous, quiexprime le niveau de satisfaction des enseignants face à la méthode romande.Tableau 4.1 Satisfaction des enseignants face aux moyens romands (INSPIRÉ <strong>DE</strong> PERRET,1990)30