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La gestion durable des ressources naturelles au niveau communal

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<strong>La</strong> <strong>gestion</strong> <strong>durable</strong> <strong>des</strong> <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong> <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>communal</strong>Les compétences transférées sont de types différents. Pour la santé, l’éducation et l’e<strong>au</strong>, le transfertimplique une obligation <strong>des</strong> communes à mettre à la disposition de la population <strong>des</strong> services de base selonles normes fixées <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> national. Pour la GRN, il existe éventuellement l’obligation de protéger ou degérer <strong>durable</strong>ment le patrimoine, mais cette obligation n’est pas assujettie à <strong>des</strong> normes stipulant de rendreservice à la population ou de faire un aménagement précis.Madagascar présente une particularité. Une loi créée avant l’arrivée <strong>des</strong> communes permet le transfert de<strong>gestion</strong> <strong>des</strong> forêts <strong>au</strong>x commun<strong>au</strong>tés, et jusqu’à <strong>au</strong>jourd’hui les communes sont exclues de la <strong>gestion</strong> <strong>des</strong>forêts. Au Niger et <strong>au</strong> Mali, la législation sur les marchés rur<strong>au</strong>x du bois a été créée avant ladécentralisation, mais les communes ont commencé à s’impliquer dans l’affaire. <strong>La</strong> question est de savoir sicela se fait sur de bonnes bases juridiques. En tout cas, il est prévu que les communes profitent d’unerépartition <strong>des</strong> recettes réalisées par le service forestier, ce qui pose certains problèmes.Le rôle de la commune par rapport à ce type de loi antérieur à la <strong>communal</strong>isation n’est pas toujours trèsclair. Juridiquement, il est nécessaire que l’Etat précise que les communes exercent les droits qui, dans lesanciennes lois, étaient réservés <strong>au</strong>x commun<strong>au</strong>tés ou à « la population ». Sans cette précision claire, lescommunes n’ont pas le droit de prendre à leur compte la place assignée <strong>au</strong>x commun<strong>au</strong>tés dans ces textes.<strong>La</strong> reprise en compte <strong>au</strong>tomatique par les communes <strong>des</strong> anciens droits réservés <strong>au</strong>x commun<strong>au</strong>tés et <strong>au</strong>xvillages peut <strong>au</strong>ssi avoir <strong>des</strong> effets négatifs. Là où les communes ont été responsabilisées pour les marchésrur<strong>au</strong>x du bois, elles ont parfois élargi entre-temps le droit d’utilisation de la forêt en question à toute lapopulation de la commune. Une telle décision est en contradiction avec l’idée de base <strong>des</strong> marchés rur<strong>au</strong>xdu bois qui vise une exploitation <strong>durable</strong> <strong>des</strong> espaces boisés. Normalement, <strong>des</strong> négociations doivent êtremenées avec la population locale et à l’intérieur <strong>des</strong> différents groupes qui sont traditionnellement lesutilisateurs de cette forêt. Si le droit d’abattage est concédé à d’<strong>au</strong>tres groupes supplémentaires, lapopulation locale voit ses droits „dilués“ et son intérêt à gérer dans l’objectif de la pérennité diminue. <strong>La</strong>forêt se dégrade alors inévitablement. Les communes ne sont donc pas <strong>au</strong>tomatiquement garantes d’uneexploitation <strong>durable</strong> <strong>des</strong> <strong>ressources</strong> <strong>naturelles</strong>.Les communes ont toujours le mandat de veiller <strong>au</strong> bien-être de leur population et ce mandat peut êtreutilisé pour justifier <strong>des</strong> activités de GRN. Il n’existe nulle part d’opposition <strong>au</strong>x « droits » <strong>des</strong> communesleur permettant d’investir dans un barrage ou dans quelque <strong>au</strong>tre investissement de GRN. (En réalité, cesopérations se font toujours avec l’appui d’un PTF.) Le fait de stipuler que les communes ont le mandatd’œuvrer pour le bien-être de la population ne suffit pas pour qu’elles s’engagent dans <strong>des</strong> activités deGRN. <strong>La</strong> législation doit apporter <strong>des</strong> précisions supplémentaires pour renforcer juridiquement la position<strong>des</strong> communes. Il reste encore <strong>des</strong> efforts à faire pour régulariser la situation dans ce sens.Ce genre d’« actions décentralisées avant la lettre » est souvent justifié par la nécessité de faire bouger ladécentralisation par <strong>des</strong> exemples positifs du terrain alors que, dans le contexte national, les déclarationspolitiques sont en contradiction avec la lenteur <strong>des</strong> bure<strong>au</strong>craties ministérielles. Ceci est légitime mais lesprogrammes doivent être prudents dans son utilisation pour ne pas mettre en c<strong>au</strong>se un <strong>au</strong>tre objectif de laCoopération allemande, celle d’un Etat de droit.En conclusion, la situation est en transition dans presque tous les pays. Des compétences reconnues<strong>au</strong>x communes sont globalement définies mais ne pas encore détaillées et opérationnalisées dans <strong>des</strong>textes d’application (s<strong>au</strong>f <strong>au</strong> Sénégal). Néanmoins, les communes planifient et réalisent, le plussouvent avec un partenaire, <strong>des</strong> projets GRN et les STD participent à ces efforts. Des difficultésapparaissent seulement quand <strong>des</strong> intérêts matériels <strong>des</strong> STD sont touchés.13

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