La galerie des donsLa Galerie des dons, espace ouvert depuis le17 mai 2008, lors de la « Nuit des musées », est unlieu de connaissance et de reconnaissance de parcoursde vie de migrants venus en France au coursdes deux siècles passés.À partir d’un travail exploratoire de recensementet de collecte de témoignages oraux et matériels,une problématique discursive (devant cadrerla sélection des documents et objets pour la vitrine)est élaborée conjointement avec les familles ouassociations.D’une manière générale, chaque vitrine présenteune vie ou un moment de vie, dont la problématiqueest fournie en préambule par une citation de la personneproposant le don ou le dépôt. Un texte synthétique,rédigé à partir des indications obtenues lorsdu travail de collecte, y fait suite. Les documents,objets et cartels explicatifs orientent alors le récitsuivant l’axe donné par la citation. Un texte à portéehistorique situé en bas de chaque vitrine contextualisela venue de la personne suivant son origine géographique,donnant ainsi quelques repères scientifiquessur l’immigration en France à ce moment.L’angle d’approche de ces vitrines se veut résolumentsubjectif, et c’est avant tout la parole du déposantou donateur qui est mise en avant afin de donnerune identité spécifique à cet espace du musée. 6Véritable vitrine de la démarche participativede la société civile à la constitution du patrimoinede l’immigration, cet espace est amené à une rotationrégulière des témoignages présentés. Lors del’aménagement de cet espace, le caractère évolutifet totalement modulable des vitrines a été intégré.Ainsi, du cartel à l’objet, chacune des vitrines permetune grande souplesse de présentation. Seuleombre à un tableau aussi parfait : la question del’éclairage ambiant de l’espace qui doit restituer lecaractère de générosité qui accompagne le don. Ce6. Se reporter à l’article de Fabrice Grognet « Les galeries participativesde la Cité nationale de l’histoire de l’immigration »,in La Lettre de l’OCIM, op. cit.Vue de l’Exposition « 1931, Les étrangers au temps de l’Expositioncoloniale ». © CNHIdernier est trop froid et il nous faut désormaisveiller à créer une ambiance chaleureuse à l’imagede la démarche qui y préside.L’exposition temporaire : « 1931, les étrangersau temps de l’exposition coloniale » (6 mai-5 octobre 2008)La première exposition temporaire produite parla Cité a pour sujet 1931, année de l’Exposition colonialeinternationale pour laquelle le palais de laPorte Dorée a été construit. 1931, est aussi uneannée où a lieu le recensement de la populationvivant en France.101
MIGRANCE 33, premier semestre 2009La France s’impose comme l’un des principauxpays d’immigration au monde. 2 890 000 étrangersrésidant sur le territoire métropolitain sont comptabilisés,soit près de 7 % de la population.L’une des principales difficultés rencontrées aété d’articuler et d’équilibrer la dimension spectaculairede l’Exposition coloniale et la quotidiennetéde la présence des immigrants en France, pourlesquelles les traces sont tout d’abord de natureadministrative (papiers d’identité, dossiers de surveillance,statistiques…).Décision a alors été prise de traiter l’expositionà la manière d’un théâtre. Ainsi le visiteur est toutd’abord plongé sur la scène de l’Exposition internationalecoloniale et découvre un ensembled’œuvres sélectionnées à la manière d’un cabinetde curiosités. Pour accentuer le côté spectaculaire,le scénographe a eu recours à des impressions entrès grand format sur tissus des spectacles d’eau, etde la reconstitution du temple d’Angkor Vat.Le visiteur est ensuite invité à se diriger dans lescoulisses de ce théâtre afin de découvrir une réalitésociale française bien éloignée du spectacle donnéà voir au bois de Vincennes. Des documentsd’archives nous ont permis, sur le plan de laconception même de l’exposition, de faire le lienentre l’Exposition coloniale et la présence desétrangers en 1931. Il s’agit des registres de mainscourantes du chantier de l’Exposition coloniale,conservées aux archives de la Préfecture de Policede Paris. En effet, le chantier de l’Expositioncomme tous les autres chantiers emploient de nombreuxétrangers – en janvier 1931, ils sont près de2500 ouvriers à y travailler, de toutes nationalités :Italiens, Allemands, Luxembourgeois, Polonais,Serbes, Tchèques mais aussi « sujets de l’Empirefrançais » 7 . Le chantier de l’Exposition est le7. Marie-Claude Blanc-Chaléard et Sylvain Pons : « Être étrangerdans le XII e arrondissement au temps de l’Exposition coloniale», in l’ouvrage publié à l’occasion de l’exposition « 1931.Les étrangers au temps de l’Exposition coloniale » présentée àla Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Paris, du 6 maiau 7 septembre 2008. Éditions Gallimard 2008/CNHI.LES ARCHIVES DE L’IMMIGRATION : COLLECTE, USAGES, VALORISATION102théâtre de rixes et tensions qui témoignent de lamenace du chômage et de la montée de la xéno -phobie. 8La difficulté était dans une exposition de traduirel’invisibilité relative de l’étranger, et de luidonner une matérialité face au décor fastueux del’Exposition coloniale. L’un des principaux enjeuxde la scénographie a été de rendre les documentsd’archives non seulement lisibles mais attrayants.Les choix effectués par le scénographe ont permisde conférer une réelle présence aux documentsd’archives. Utilisés tour à tour comme décor, agrandis,multipliés, intégrés dans des papiers peints,rétroéclairés ces documents arrivaient à capterl’attention du visiteur, qui se penchant au-dessusdes vitrines prenait le temps de les découvrir.Pour évoquer la question du contrôle grandissantse traduisant par l’oppression des papiers,l’accumulation des papiers se jouait tant dans ledécor que dans le nombre de documents dans lesvitrines. L’exposition présentait également un certainnombre de documents provenant d’archivesprivées. Ces objets et ces documents (papiers defamille, photographies) témoignent de moments,de bribes d’itinéraires singuliers qui permettentd’aborder, par le biais de l’histoire individuelle, unepartie de l’histoire collective. Un traitement spécifiquea été réservé à la présentation de ces archivesfamiliales dans l’exposition. Tout d’abord leuremplacement, dans des espaces qui se dérobent auvisiteur, situés presque hors parcours, dans des« chapelles », et ensuite un traitement intime deces espaces. Le principe scénographique est effectivementde créer un « nid » en utilisant un documentd’archives comme élément de décor. Imprimésur bâche, et rétroéclairé, il acquiert ainsi une véritableprésence et sert à la fois d’écrin et d’appel auxdocuments présentés, tout en respectant une certaineconfidentialité et intimité des documents.8. Se reporter au catalogue de l’exposition cité ci-dessus.
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