tenariat entre services publics d’archives et acteursassociatifs. Ainsi que l’a rappelé Madame de Boidesffre,directrice des Archives de France, l’enjeuest de consolider les modalités de partenariats et demédiations entre les différentes parties prenantesimpliquées dans la sauvegarde du patrimoine del’immigration. Au niveau national, en 2007,l’association Génériques et la direction des Archivesde France ont lancé une campagne conjointe dedépôt de fonds d’archives privées de l’immigrationdans le réseau des archives publiques. Cette premièreinitiative invite à poursuivre ces cérémoniesde dons et de dépôts à travers toute la France. Surle plan local, les Archives départementales desBouches-du-Rhône ont créé, en 2004, le serviced’archives orales et associatives, dédié à la collectedes fonds associatifs. Le lien entre collecte de fondsassociatifs et production d’archives orales s’avèretrès judicieux. Cette première étape illustre unepolitique dynamique de collecte en direction desacteurs associatifs, particulièrement dense sur ledépartement. Du point de vue des acteurs associatifs,l’augmentation des projets « mémoire »démontre une conscience croissante de la fonctionsociale et symbolique des archives. L’ensemble deces éléments en présence illustre l’opportunité depromouvoir des partenariats et des stratégies de collectetournées davantage vers la prospection quevers la réception des fonds.Les Bouches-du-Rhône, undépartement au cœur del’histoire de l’immigrationMarseille a été le théâtre de luttes socialesemblématiques de l’immigration. Des mouvementsde grèves du MTA, Mouvement des travailleursarabes contre la grande vague xénophobe de 1973au départ de la Marche pour l’égalité et contre leracisme de 1983, ces mobilisations lui confèrent uneplace privilégiée qui implique de préserver lesmémoires de ces luttes. Par ailleurs, le départementdes Bouches-du-Rhône est l’un de ceux où le réseaud’associations impliquées dans le champ del’intégration est le plus dense. Ces différentes associationsqui interviennent en direction des migrantsou des étrangers, en vue de leur insertion, observentla réorientation des missions de l’ACSÉ, l’Agencenationale pour la cohésion sociale et l’égalité deschances (ex FAS et FASILD). Cette évolution comportele risque d’une baisse des moyens financiersalloués à leurs actions. Cet outil financier et institutionnela durablement contribué à accompagnerleur émergence ou la pérennité de leurs actions.Cette situation amène à poser la focale sur ces associations.Pour certaines d’entre elles, déjà dissoutes,les fonds d’archives, emblématiques del’histoire de l’immigration dans les Bouches-du-Rhône, sont en péril et risquent d’être perdus. Notrepostulat de départ est que les associations del’immigration sont conscientes de l’intérêt historiquede leur production documentaire mais peuinformées sur les options qui s’offrent à elles enmatière de préservation de leurs fonds. De manièretrès concrète, les questions qui se posent à ellessont identiques à celles de l’ensemble des associationsconcernant la gestion de leurs fondsd’archives, c’est-à-dire comment classer ? Que doitonconserver et pendant combien de temps et quepeut-on éliminer ? Que peut-on déposer ou donneret dans quelles conditions ?Notre démarche de recherche action a eu pourobjectifs à la fois, d’interroger les acteurs associatifssur leurs représentations des archives et d’identifierles conditions d’une meilleure préservation desfonds emblématiques des associations del’immigration, en identifiant les freins et les leviersau don.Les résultats présentés ci-après constituent lasynthèse des réponses des soixante associations dudépartement qui ont participé à l’enquête. Elles ontété identifiées à partir du répertoire départementalde l’ACSÉ, Agence nationale pour la cohésion socialeet l’égalité des chances. Elles peuvent être qualifiéesd’associations de l’immigration car elles participentà éclairer la question de l’intégration soit par :À LA RECHERCHE DES SYNERGIES ENTRE INSTITUTIONS PUBLIQUES, ACTEURS ÉCONOMIQUES ET MOUVEMENT SOCIAL31
• leur fonction de prestation dans la mise enœuvre des politiques publiques d’intégrationet de lutte contre les discriminations (ADRIM,Jeunes errants, Alotra…) ;• leur fonction d’interpellation en direction despouvoirs publics (LDH, Cimade, MRAP…) ;• leur fonction d’organisation collective desimmigrés (ASTI, ATMF, Schebba…).Ces catégories ne sont pas exclusives et ne peuventconstituer une typologie.territorial local des associations semble agircomme un levier à l’intention de don. Il sembleintimement lié à la volonté de témoigner de la vied’une population donnée dans un quartier donné.72 % des associations interrogées sont domiciliéesou interviennent sur le territoire communal de Marseille.Ainsi, plus de 46 % des associations intervenanten proximité, soit à l’échelle du quartier ou dela commune, déclarent une intention favorable audon contre 30 % des associations à vocation départementaleet régionale.MIGRANCE 33, premier semestre 2009Une sensibilité importantedes acteurs associatifsà la question de leurs archiveset de leur transmissionÀ une écrasante majorité, l’ensemble des associationsreconnaît avoir constitué des archives, soitplus de 84 % d’entre elles. Elles expriment la nécessitéde communiquer sur l’origine et le contexte deleur création comme une condition essentielle de laqualité de leurs projets futurs. Elles sont près de60 % à percevoir l’intérêt historique de leur productiondocumentaire. Pour plus de 53 %, le caractèrehistorique de leurs archives s’illustre par le témoignagequ’elles apportent au champ de l’intégrationdes populations étrangères ou immigrées et plusglobalement par l’éclairage du rôle civique joué parles associations au sein de la société.L’antérioritéde la création confirme le lien avecl’intérêt accru pour la gestion du fonds d’archives,soit 45 % des associations antérieures à 1970 contre35 % des associations créées entre 1971 et 1990 etmoins de 27 % créées après 1991 déclarent trouver unintérêt au don. L’accroissement des archives documentairesest également une contrainte logistiqueque les associations ne semblent pas en mesure degérer par manque de moyens, de place et de temps.Sur le département, la densité associative seconjugue avec la densité démographique. L’ancrageLES ARCHIVES DE L’IMMIGRATION : COLLECTE, USAGES, VALORISATION32L’élargissement des publics est révélateur del’évolution des missions et de la multiplicationdes « visages » qui succèdent à celle du manœuvre.De nombreuses associations dont le projet initialmentionne initialement les immigrés ou les étrangersont élargi la dénomination de leurs publicscibles. Cet élargissement est très significatif de lavolonté des associations de répondre aux attentesdes autorités publiques qui leur déléguaient desmissions en direction de ces publics. Elles correspondentégalement à l’évolution des groupessociaux et de leurs représentations au sein de lasociété. Ainsi, on a pu observer des changementsdans la qualification de certaines associationsd’émanation nationale vers d’autres dénominationsplus larges. On peut citer l’exemple de l’ATMF,l’Association des travailleurs marocains de Francedevenue l’Association des travailleurs maghrébinsde France. Pour les associations d’action sociale, lesphénomènes de féminisation et de rajeunissementde la population immigrée impliquent un réajustement.La qualité « d’immigré » est progressivementdélaissée au profit de celles « d’habitants d’un quartier» ou « d’exclus », de « précaires », voire de« jeunes ». Localement, on peut citer l’exemplel’ADRIM, ou du Centre d’accueil nord-africain(CANA) ou de l’Association des centres de préformationde Marseille (ACPM). Pour ces associations,l’intérêt au don est animé par la conscience de porterla mémoire de publics défavorisés et peu coutumiersde la thésaurisation de leur propre mémoire
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