S O M M A IR E - Génériques

classés par nationalité (visa, permis de séjour, autorisationde résidence…) et près de 11 000 dossiersnominatifs de requêtes individuelles adressées à laLigue. Les archives de la Cimade, évoquées égalementdans le présent numéro, comportent un trèsvaste ensemble – environ 250 mètres linéaires –relatif aux activités de l’association en faveur desréfugiés et des étrangers durant cinquante années(accueil des migrants, foyers, relations avec les instancesofficielles et d’autres organismes privés,aide au développement, alphabétisation et formation,défense des droits de l’Homme, aide sociale,suivi individuel, etc.). De très nombreux dossierspersonnels, classés par origine géographique desmigrants, sont également conservés. Le fonds seraaccessible à l’été 2009, selon les modalités habituellesde consultation des archives. Enfin, lesfonds rassemblés par Documentation-Réfugiés,Centre interassociatif d’information et de documentationsur le droit d’asile et les réfugiés, sontdéposés également à la BDIC. Créé par un collectifde six des plus importantes associations françaisess’intéressant à la question des réfugiés (outre laLDH et la Cimade déjà mentionnées, AmnestyInternational, la Croix-Rouge française, Franceterre d’asile et le Service social d’aide aux émigrants),le Centre a fonctionné jusqu’en 1995. Ilrassemblait de la documentation sur l’accueil etl’insertion des réfugiés dans les différents paysainsi que les textes législatifs et réglementaires envigueur. Le fonds permet de suivre l’évolution decette législation et d’établir des comparaisons d’unpays à l’autre. La convention de prestations passéeen 1989 par le Centre avec l’OFPRA et la Commissionde Recours des Réfugiés pour répondre auxquestions posées par l’instruction des dossiers dedemande d’asile amena le Centre à élargir sa documentationà des recherches généralistes sur lespays d’origine des réfugiés. Ces dossiers de presse,constitués à partir de la presse française et anglosaxonneessentiellement, représentent l’essentieldu fonds et permettent de suivre les mouvementsde réfugiés et les conditions de leurs déplacementslors des guerres et des crises de la fin du XX e siècle.La nature et les thématiques des fonds diversifiésconservés à la BDIC sur l’histoire del’immigration sont donc un complément appréciableaux archives produites par les servicespublics qui, évidemment, permettent de suivrel’environnement réglementaire qui gère la vie detous les migrants comme le déroulé de leurs conditionséconomiques et sociales de vie dans le pays.Ces fonds sont cependant tributaires de lalogique historique de constitution des collectionsde l’institution et des modes de collecte d’un organismeuniversitaire spécialisé : prééminence desmigrations intereuropéennes ou en provenance depays anciennement colonisés et prépondérance desexils politiques, producteurs de longue date detraces écrites. Ces fonds permettent d’étudier particulièrementles premières vagues d’immigration,européennes, qui se sont fondues dans la populationmais que l’on ne saurait oublier, et particulièrementl’aspect politique des migrations. Maiscomme l’on peut estimer que l’exilé est aussi unimmigré, ces fonds sont, de ce fait, éclairants surl’histoire globale de l’immigration et permettent deréintroduire l’étude du politique, notamment dansles causes de départ des migrants. Même si seuleune minorité de migrants bénéficie du statut deréfugiés politiques, soit en s’y refusant, soit en se levoyant refusé, tous en revanche n’en sont pas moinsconcernés par les aspects politiques relatifs à leurpays d’origine et à leur pays d’accueil. Et ces fondsrendent possible l’étude de l’activité associative,syndicale ou culturelle poursuivie dans l’exil souventpendant des décennies.Geneviève Dreyfus-ArmandDirectrice de la BDICARCHIVES PRIVÉES DE L’IMMIGRATION À LA BDIC43