S O M M A IR E - Génériques

mande – surtout des tracts, des notes, des journauxou des brochures de propagande « camouflées » sousl’apparence d’inoffensives publicités commerciales –proviennent essentiellement des organisations antinaziesréfugiées en France après 1933.L’exil républicain espagnol est représenté parune abondante documentation : archives, journaux,brochures, tracts ou archives orales. Pour ne citerque les fonds les plus récemment entrés, évoquonsles archives de María Luisa Broseta Martí, composéesde documents personnels, d’une correspondancefamiliale et de photographies 3 ; celles deNeus Català témoignent du rôle des femmes républicainesespagnoles dans la Résistance en Franceet de leur place dans la tragédie de la déportationen Allemagne ; les archives de Ramón Casamitjanapermettent de suivre l’itinéraire d’un républicainespagnol en exil. Il convient de mentionner lestémoignages d’exilés espagnols recueillis par laFACEEF, notamment sur les premières années del’exil, l’arrivée en France, les camps d’internementet leur action pendant la Seconde Guerre mondiale.Des archives orales importantes ont été aussi constituéespar la BDIC auprès d’anciens guérillerosantifranquistes, souvent réfugiés en France aprèsl’échec de ces mouvements.L’immigration polonaise est représentée parune riche collection de périodiques, notammentpour la période de la Seconde Guerre mondiale ;pour les années postérieures à 1950, les publicationssont essentiellement de caractère culturel ouémanent d’opposants au communisme. La documentationrelative à la période de clandestinitésous l’Occupation s’est enrichie d’archives oralesrecueillies auprès d’anciens résistants juifs polonaisde la MOI (Main-d’œuvre immigrée).Les fonds rassemblés sur les exilés provenantd’Amérique latine concernent surtout la périodedes dictatures militaires des années 1970, particulièrementle Chili et l’Argentine. Sur l’oppositiondémocratique et les exilés de ce dernier pays, lesdocuments de la BDIC ont été récemment numérisésafin d’en remettre copie aux organismes mis enplace en Argentine – comme la Comisión provincialde la memoria de La Plata – afin de reconstituerl’histoire de cette époque-là et conserver lamémoire des nombreux disparus.Quant aux conditions de vie et de travail desimmigrés originaires d’Afrique, et surtout du Maghreb,à partir des années 1960, elles peuvent êtreabordées au travers de différents fonds : comme lesarchives des Cahiers de Mai, qui se sont fait l’échodes premières grèves de travailleurs immigrés,notamment à la Société minière et métallurgiquede Pennaroya 4 , ou comme les archives de Saïd Bouziri,qui informent sur plusieurs conflits (à Chausson,Berliet ou Peugeot cycles).Trois importants fonds d’archives déposés dernièrementà la BDIC méritent impérativementd’être présentés car ils permettent de suivre dansla longue durée, dans une belle continuité chronologique,les évolutions de la politique françaised’asile et les conditions concrètes de leur application: les archives de la Ligue des droits de l’Homme(1898-1940), celles de la Cimade (1940-1990) etcelles de Documentation-Réfugiés (1987-1995). Lesarchives historiques de la LDH, dont l’odyssée estévocatrice à elle seule des conflits du XX e siècle 5 ,ont été restituées par la Russie à leur propriétaireet déposées à la BDIC en 2000 ; elles comportentplus de 200 dossiers sur les camps d’internementouverts à la veille de la Seconde Guerre mondiale,plus de 4 500 dossiers sur le droit des étrangers,MIGRANCE 33, premier semestre 20093. Exils et migrations ibériques au XX e siècle, nouvelle série,n°1, 2004 (« Témoignages d’exils entre parole et silence :regards et points de vue).LES ARCHIVES DE L’IMMIGRATION : COLLECTE, USAGES, VALORISATION424. Cf. Mémoires de 68, op. cit.5. Cf. Retour de Moscou. Les archives de la Ligue des droits del’Homme (1898-1940), Paris, BDIC/La Découverte, 2004.