tion sur l’émigration italienne) et avec le CERMI(Centre d’études et de recherches sur les migrationsibériques). Ce dernier a d’ailleurs son siègesocial à la BDIC et il publie, en lien avec les centresde recherche en espagnol de l’Université Paris-OuestNanterre La Défense – anciennement Paris-X –, larevue Exils et migrations ibériques au XX e siècle.C’est le cas également avec Génériques, dont leprésident, Saïd Bouziri, a déposé une reproductiondes archives concernant l’histoire de l’immigrationentre 1969 et 1976 (comités Palestine, Mouvementdes travailleurs arabes, comités de défense de la vieet des droits des travailleurs immigrés, grèves de lafaim pour l’obtention de la carte de travail, luttedes travailleurs sans papiers, grèves des foyersSonacotra, luttes contre les crimes racistes, etc.) 1 .C’est le cas aussi avec l’association Triangle bleu,qui a choisi la BDIC comme dépositaire des archivesqu’elle rassemble sur la déportation des républicainsespagnols. La collecte s’opère aussi par lesbiais de propositions directes de dons ou dépôts,comme celles des archives historiques de la Liguedes droits de l’Homme et de la Cimade.1. Cf. Mémoires de 68. Guide des sources d’une histoire à faire,BDIC/Mémoires de 68/Verdier, 1993, pp. 158-161.Une esquisse typologiquedes fondsEncore une fois, à côté des archives au sensstrict du terme, l’on rencontre, dans ces fonds, unediversité de documents émanant des différentsexils qui ont convergé vers la France. Diversité quifait sens si l’on veut comprendre dans leur complexitéla nature de ces exils, leur composition, ainsique leurs aspirations et les identités multiples deceux qui les composent. Et, sans entrer dans undéveloppement autour de la différenciation entrel’exil et l’immigration économique, je me borneraià dire que si l’exil politique a été longtemps le plusvisible – car producteur plus précoce d’écrits etd’archives –, la distinction entre les types de migrationsest bien souvent problématique et qu’il seraquestion dorénavant indifféremment des deux.Ainsi, l’on peut consulter à la BDIC près de 2000titres de périodiques édités par les populationsétrangères résidant en France, dont beaucoup sontdans la langue d’origine : périodiques en caractèreslatins des émigrés provenant d’Europe occidentaleou centrale, d’Afrique, d’Amérique latine, d’Iran oud’Extrême-Orient et périodiques en caractères cyrilliquesde l’immigration russe. Dans le cadre d’unARCHIVES PRIVÉES DE L’IMMIGRATION À LA BDIC
programme européen mené avec Génériques, Odyssée(s),les titres en caractères latins ont pu être signalésdans le Sudoc (catalogue collectif desbibliothèques de l’Enseignement supérieur) et unebase de données Périodiques de l’immigration a étéconstituée à la BDIC. Un programme de numérisationpartagée de ces périodiques est entrepris avecla BnF, celle-ci se chargeant de numériser les périodiquesdes exilés italiens et allemands de l’entredeux-guerres,la BDIC les périodiques édités par lesrépublicains espagnols et les Polonais, tandis queGénériques assure la numérisation des périodiquespubliés par les Portugais et les Maghrébins.Manifestation des Algériens, 17 octobre 1961.© Photographie d’Elie Kagan. Coll. BDICMIGRANCE 33, premier semestre 2009Sénégalais transportant des obus à Toulon, mars 1917.© Coll. BDICDe très nombreuses brochures – qui ont étépendant des décennies les supports privilégiés depropagande pour les mouvements et les associations– sont conservées à la BDIC, traitées longtempsisolément et, depuis une quinzaine d’années,en « recueils » thématiques. Des fonds d’affichesnotables, émanant d’associations d’immigrés ou demouvements antiracistes sont présents au Muséed’histoire contemporaine-BDIC, ainsi que des photographiespermettant de suivre notammentl’histoire des volontaires et travailleurs étrangerset coloniaux impliqués dans les guerres mondialesaux côtés des Français (tirailleurs sénégalais, spahis,Vietnamiens et Chinois).LES ARCHIVES DE L’IMMIGRATION : COLLECTE, USAGES, VALORISATION40Pour la seconde moitié du XX e siècle, les fondsphotographiques de Élie Kagan et Jean Pottier permettentde suivre les conditions de vie del’immigration économique au cours des Trente Glorieuses(usines, bidonvilles, foyers) et les manifestations(contre la guerre en Algérie, antiracistes oude solidarité). Ainsi, le fonds Élie Kagan (1928-1999), dont toute l’oeuvre de photographe indépendantest déposée à la BDIC, comporte-t-il des clichésuniques sur les manifestations du 17 octobre1961 et du métro Charonne de 1962, sur le bidonvillede Nanterre et les mobilisations collectives contrele racisme et l’antisémitisme. Le photographe JeanPottier a autorisé la numérisation des photographiesréalisées par lui-même entre 1956 et 2006 surle thème de l’immigration (3 000 clichés) : bidonvillede Nanterre mais aussi usines de la banlieueOuest (comme Hispano-Suiza à Bois-Colombes ouRenault à Boulogne-Billancourt).Dans le fonds audiovisuel, il convient de faire ressortir,à côté des archives orales constituées par laBDIC avec le concours de chercheurs spécialistes(auprès d’exilés d’origine espagnole, argentine ou
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Vue de l’exposition « 1931,Les
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