S O M M A IR E - Génériques

Promouvoir la collectedes archives sur l’immigrationdans les Bouches-du-RhôneMIGRANCE 33, premier semestre 2009Le titre peut apparaître paradoxalquand on connaît l’ancienneté etl’intensité des flux migratoires dans lesBouches-du-Rhône comme dans lereste de la région Provence-Alpes-Côted’Azur. Il n’est pourtant pas besoin decreuser beaucoup pour réaliser qu’il est hasardeuxde postuler l’existence d’une documentation centréeet directement exploitable sur l’immigration.Certes, des ressources ont été repérées etl’ampleur de l’inventaire dressé par Génériques endétaille minutieusement la consistance 1 . Mais, précisément,au moins pour le XIX e et le premier tiers1. Les Étrangers en France. Guide des sources d’archivespubliques et privées, XIX e -XX e siècles, Paris, Génériques/Directiondes Archives de France, 4 vol., 1999, 2005. – « Inventaire dessources d’archives sur l’histoire de l’immigration en régionPACA », rapport réalisé par Génériques dans le cadre d’un marchéd’études de l’ACSÉ sur l’histoire et les mémoires des immigrationsen régions, 2008.LES ARCHIVES DE L’IMMIGRATION : COLLECTE, USAGES, VALORISATION24du XX e siècles, les archives recensées, toutes administrativeset, pour l’essentiel, préfectorales et policières,portent beaucoup moins sur l’immigrationque sur les étrangers, autrement dit moins sur unphénomène – objectivement constatable – que surune catégorie – construite – de la population.Qui plus est, l’appréhension et le traitement dunon-national manifestent qu’il reste longtempsperçu comme un passager, un transitaire plus oumoins persistant, dont il convient de surveiller lesmoindres mouvements car il est présumé importer,pour les y vider, les querelles de son pays d’origine.C’est ainsi que la première immigration massive,celle des Italiens, entre 1880 et 1914, n’est ni anticipéeni accompagnée, et moins encore conceptualiséepar l’administration qui s’en tient à la surveillancedes anarchistes et à la répression desrixes impliquant des « babis » 2 .2. Mot désignant les Italiens, en usage jusque dans les années1950 dans le sud-est de la France.