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Urgences psychiatriques et interventions de crise - Institut wallon ...

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La santé mentale, une matière transversaleRencontre avec Christiane Vienne,Ministre <strong>de</strong> la Santé, <strong>de</strong> l’Action sociale <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Egalité <strong>de</strong>s chances <strong>de</strong> la Région <strong>wallon</strong>neA la tête du Cabin<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Santé, <strong>de</strong> l’Action sociale <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Egalité <strong>de</strong>schances <strong>de</strong>puis un an, Christiane Vienne a ‘la santé mentale’ parmises nombreux champs <strong>de</strong> compétences. Nous l’avons rencontréepour connaître son évaluation <strong>et</strong> ses proj<strong>et</strong>s dans notre secteur.C’est une Ministre consciente <strong>de</strong> ses responsabilités <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses contraintesqui nous a reçues, mais aussi une femme sensible qui tire parti <strong>de</strong>son expérience <strong>et</strong> <strong>de</strong> son parcours <strong>de</strong> vie. Nous avons eu l’occasiond’échanger librement avec elle autour <strong>de</strong> son analyse <strong>de</strong> la situation, <strong>de</strong>ses questions <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses intentions.Une interview réalisée par Sylvie Gérard <strong>et</strong> Christiane Bontemps, IWSMavec la participation <strong>de</strong> Emmanuelle Demarteau <strong>et</strong> Delphine Jarosinski,Cabin<strong>et</strong> <strong>de</strong> Madame Viennemais en même temps, <strong>et</strong> c’est lié, il y aune dégradation <strong>de</strong>s conditions socialesdans lesquelles vivent nos concitoyens.Il y a, là, une réflexion à mener sur l<strong>et</strong>ravail <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> santé mentale <strong>et</strong>sur le rôle <strong>de</strong>s autres acteurs sociaux.D’un côté, on pourrait imaginer qu’on nefait plus que <strong>de</strong> la santé mentale <strong>et</strong> qu’onarrête tous les proj<strong>et</strong>s sociaux parcequ’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la Wallonie n’estpas « bien dans sa tête ». Et d’un autrecôté, on peut se dire que « se préoccuper<strong>de</strong> la santé mentale, finalement, c’est duluxe, il suffit d’augmenter le minimex ! ».La réalité n’est évi<strong>de</strong>mment pas celle-làparce que les choses s’imbriquent fortementles unes dans les autres.Comment définir la santé mentale ?C’est encore un suj<strong>et</strong> tabou.Y travailler, n’est-ce pas d’abord ai<strong>de</strong>rles personnes à accepter <strong>de</strong> franchir laporte… ?En eff<strong>et</strong>, plus que toute autre matière,la santé mentale soulève la question <strong>de</strong>la normalité. Il y a une sorte <strong>de</strong> soulagement<strong>de</strong> pouvoir dire : « moi, je suisnormal ». Mais les mots renvoient à uneconception <strong>de</strong> la norme dont les conséquencespeuvent être bien lour<strong>de</strong>s auniveau social.Pour poser le cadre, pouvez-vous situerla place <strong>de</strong> la santé mentale dansle champ <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong> votreCabin<strong>et</strong> ?Je voudrais traiter la question d’unemanière globale. Dans mes compétences,il y a à la fois la santé, les affairessociales, <strong>et</strong> l’égalité <strong>de</strong>s chances. Lesthématiques qui y sont abordées traitenttoutes <strong>de</strong> l’Humain. Elles sont transversales<strong>et</strong> complexes. Et, pour répondre à laquestion <strong>de</strong> la place du secteur dans mesmatières, je ne peux l’abor<strong>de</strong>r que d’unemanière transversale, sur une voiemédiane entre <strong>de</strong>ux extrêmes qui vontdu « tout au social » au « tout au psy ».On ne peut en eff<strong>et</strong> « psychologiser » lesproblèmes sociaux. Je suis convaincueque les inégalités sont les produits <strong>de</strong>mécanismes structurels <strong>et</strong>, si l’on considèreque toute personne en décrochagesocial est un mala<strong>de</strong> par nature, je penseque l’on va vers une dérive très grave.Si l’on n’est pas bien parce qu’on est auchômage, parce qu’on a un logementpourri, parce qu’on ne trouve pas <strong>de</strong>solution à ses problèmes, c’est normal !Ce n’est pas une maladie ! Ce qu’il fautrésoudre, c’est l’emploi, le logement <strong>et</strong>l’image <strong>de</strong> soi dans la société. Le travaild’un département comme le miensera donc aussi <strong>de</strong> travailler les causesstructurelles qui amènent ces difficultés.Il faut par ailleurs bien gar<strong>de</strong>r à l’espritque la Région <strong>wallon</strong>ne est un opérateur<strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième ligne. Son travail,dans ses différents départements, vaconsister à « réparer les dégâts » ; pasà les prévenir car c’est le rôle <strong>de</strong> laCommunauté française. Il ne faut toutefoispas se tromper sur ce qui provoqueles dégâts. Il est clair qu’il y a,aujourd’hui, une dégradation globale <strong>de</strong>ce que l’on va appeler la santé mentale,Effectivement, rien n’est simple quandon s’intéresse à la complexité <strong>de</strong> l’êtrehumain… Comment pouvez-vous entenir compte dans les différentes fac<strong>et</strong>tesdu travail <strong>de</strong> votre département ?Je suis tout à fait consciente que toutce qui touche à la santé mentale est<strong>de</strong>venu aujourd’hui incontournable. Maisc’est aussi le cas dans les différents secteursdont je m’occupe : le secteur <strong>de</strong>spersonnes âgées notamment, à domicileou en maisons <strong>de</strong> repos. Aujourd’hui,la dépression chez les personnes âgéesest en hausse, en lien avec la solitu<strong>de</strong>,le manque <strong>de</strong> moyens, la diminution <strong>de</strong>séchanges avec les autres, l’absence <strong>de</strong>proj<strong>et</strong>s. Et c’est pareil pour l’ensemble<strong>de</strong>s thématiques sociales. Si je prendstout ce qui est lié au décrochage, tout ceque l’on va travailler via les CPAS, lesrelais sociaux, les services d’insertionsociale, les maisons maternelles, lescentres <strong>de</strong> planning, … il y a, là-<strong>de</strong>rrière,d’importants problèmes qui touchentà la santé mentale. Il y a aussi toutle secteur <strong>de</strong>s assuétu<strong>de</strong>s. Il y a encorele secteur <strong>de</strong> l’AWIPH. Dans certainscas, le handicap mental est bien clair,mais - <strong>et</strong> c’est aussi pour moi une dérive- on a tendance à considérer <strong>de</strong> plus2Confluences n°11 septembre 2005

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