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Urgences psychiatriques et interventions de crise - Institut wallon ...

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essentiellement les problématiques liées auxassuétu<strong>de</strong>s. Très prochainement, vraisemblablementen 2006 ou 2007, nous allonspouvoir étoffer ce service <strong>et</strong> passer à 10lits (issus <strong>de</strong> la reconversion <strong>de</strong> lits C <strong>et</strong> D)qui seront proposés aux personnes qui évoluentdans un environnement qui n’est passuffisamment soutenant que pour envisagerd’emblée un travail en ambulatoire mais suffisammentprésent ou pas assez dégradé quepour envisager une hospitalisation <strong>de</strong> longuedurée. Le fait d’avoir une unité <strong>de</strong> <strong>crise</strong> estpour nous un critère <strong>de</strong> qualité. Ce servicefonctionne avec une équipe composée d’unpsychologue, <strong>de</strong> 6 infirmières <strong>et</strong> d’un casemanager. C<strong>et</strong>te personne s’assure que latrajectoire <strong>de</strong> soins négociée dans le serviced’urgences tienne la route ; que le r<strong>et</strong>our àdomicile <strong>et</strong> le suivi en ambulatoire soit possible.C<strong>et</strong> agent <strong>de</strong> suivi fait donc le lien, là oùgénéralement l’usager est livré à lui-même. Ilpourra notamment questionner le refus d’unaccompagnement extrahospitalier ; interrogerle problème rencontré dans le service, luidonner sens ; accompagner les personnesqui présentent <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s pathologies<strong>psychiatriques</strong> <strong>et</strong> qui ont plus <strong>de</strong> difficultésà s’intégrer.Il y a 2 psychologues qui occupent c<strong>et</strong>tefonction chez nous. Il ne s’agit donc pas <strong>de</strong>s’assurer que le patient a un hypothétiqueren<strong>de</strong>z-vous hors hôpital mais <strong>de</strong> mener toutun travail sur le lien.Nous avions également mis en place ungroupe <strong>de</strong> <strong>crise</strong> qui poursuit le mêmeprincipe que le suivi <strong>de</strong> <strong>crise</strong> individuel maissur le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> thérapie <strong>de</strong> groupe. C<strong>et</strong> outiln’est plus, pour l’heure, fonctionnel mais ilpourrait être ré-actionné si nos ressources,notamment en terme <strong>de</strong> personnel, nous leperm<strong>et</strong>tent. Ma priorité, actuellement, est<strong>de</strong> pouvoir asseoir correctement le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>base en assurant un service <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>, 24hsur 24, par nos psychologues. C’est le cas<strong>de</strong>puis le 1er avril <strong>et</strong> nous souhaitons maintenirc<strong>et</strong>te permanence.Enfin, <strong>de</strong>rnier outil mis en place, c’est le travail<strong>de</strong> réseau. Nous avons créé récemmentune plate-forme <strong>de</strong> services d’urgences quiregroupe 3 centres hospitaliers : universitaire,chrétien <strong>et</strong> régional, qui partagent les mêmesoutils réseau.C’est un outil à part entière car le travailen réseau a été très formalisé. Moi, ce queje voulais éviter, c’est la logique du « bottinsocial ». Une personne se présente <strong>et</strong>, enfonction <strong>de</strong> l’intervenant qu’elle a en faced’elle, se voit préconiser un type d’orientationqui aurait été peut-être tout autre si elle avaitété chez un autre intervenant. En matièred’accessibilité aux soins, cela pose question.Je suis d’ailleurs interpellé face au fait que<strong>de</strong>s patients qui ont <strong>de</strong>s maladies <strong>psychiatriques</strong>graves, <strong>de</strong>s psychoses notamment, ser<strong>et</strong>rouvent dans <strong>de</strong>s abris <strong>de</strong> nuit alors que<strong>de</strong>s patients qui ont <strong>de</strong>s pathologies ditesplus psycho-sociales se r<strong>et</strong>rouvent dans leshôpitaux <strong>psychiatriques</strong>. C’est assez particulier!Comment se traduit ce travail <strong>de</strong> réseau ?Il est axé sur 3 principes particuliers :Un principe <strong>de</strong> territorialité qui n’est pascelui <strong>de</strong> secteur <strong>de</strong> la psychiatrie françaisemais qui se base sur la notion <strong>de</strong> territoire virtuelqui englobe l’ensemble <strong>de</strong>s liens sociauxqu’un patient a pu tisser sur un territoiredonné, qui est souvent celui lié à son domicilemais pas forcément.Pourquoi c<strong>et</strong>te notion ? Parce que l’on vatravailler, au travers <strong>de</strong> nos entr<strong>et</strong>iens, sur larevalorisation <strong>de</strong>s liens résiduels.Ce travail <strong>de</strong> réseau se base aussi sur unprincipe <strong>de</strong> pluri-orientation pour dépasserle face à face soignant-soigné <strong>et</strong> proposerune approche beaucoup plus pragmatiquepar rapport aux difficultés vécues par l’usager.Approche qui ne relève peut-être passpécifiquement du soin ou <strong>de</strong> la thérapiemais qui peut être liée à une difficulté <strong>de</strong>réinsertion qui ne trouvera pas réponse dansle cabin<strong>et</strong> d’un psy privé. Il nous arrive parfois<strong>de</strong> travailler, au départ <strong>de</strong>s urgences <strong>et</strong>dans le cadre <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> réseau, directementavec <strong>de</strong>s Centres <strong>de</strong> RéadaptationFonctionnelle. Il s’agit donc <strong>de</strong> veiller à ceque tous les professionnels <strong>et</strong>/ou servicesqui sont approchés répon<strong>de</strong>nt réellement auxbesoins <strong>de</strong> la personne <strong>et</strong> <strong>de</strong> pointer ce quiparfois, dans une dynamique institutionnelle,a fait défaut au point d’amener la personneaux urgences. Car le recours aux urgencespeut être l’illustration <strong>de</strong> défaillance dusystème <strong>de</strong> soins. Certains services sontparfois mis a mal par les patients qui n<strong>et</strong>rouvent pas leur « compte » dans ce qui leurest proposé, ce qui soulève la question pluslarge <strong>de</strong> l’offre <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’accessibilité aux soinsen santé mentale.Nous avons donc choisi, <strong>et</strong> c’est le 3èmeprincipe <strong>de</strong> notre approche en réseau, d<strong>et</strong>ravailler essentiellement avec <strong>de</strong>s partenairesavec lesquels nous sommes conventionnés,<strong>de</strong> manière à affiner notre procédureselon un mo<strong>de</strong> opératoire précis.Pour prendre un exemple : qui est responsabledu patient rési<strong>de</strong>nt à Flémalle qui seprésente aux urgences un vendredi à 19h30 ?Le Service <strong>de</strong> Santé Mentale <strong>de</strong> la régionpeut se présenter comme tel mais dire : « jene serai « responsable » que lundi parceque je n’ai pas les moyens <strong>de</strong> travailler leweek-end ». Notre service d’urgence qui estaccessible le week-end peut assurer le relaismais ne serait-il pas nécessaire qu’un professionnel<strong>de</strong> ce SSM s’assure préalablement<strong>de</strong> la pertinence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te approche ; fasselien entre l’hôpital <strong>et</strong> l’ambulatoire <strong>et</strong> assureen quelque sorte la triangulation indispensableà une bonne prise en charge <strong>et</strong> à unsuivi effectif ?Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement est-il opératoireaujourd’hui ?Il l’est avec le SSM <strong>de</strong> Flémalle, avec le Siajefqui a une unité disponible pour nous tous lesjours, avec les centres <strong>de</strong> réadaptation fonctionnelle<strong>de</strong> l’AIGS qui se présentent régulièrementici en entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> triangulation,avec <strong>de</strong>s services sociaux qui, finalement,gèrent une patientèle psychiatrique lour<strong>de</strong>avec très peu <strong>de</strong> moyens. Nous travaillonsavec les partenaires qui sont preneurs. Tousne le sont pas.Y a- t- il un partenariat avec d’autres services<strong>de</strong> santé mentale ?DOSSIERConfluences n°11 septembre 200529

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