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Urgences psychiatriques et interventions de crise - Institut wallon ...

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Fan<strong>et</strong>te Brueldéplorons le fait que c<strong>et</strong>te mise sous protectiondoive, dans la majorité <strong>de</strong>s cas, êtredécidée dans l’urgence.Lorsque quelqu’un est amené à l’hôpitalen état <strong>de</strong> <strong>crise</strong> délirante, c’est queson entourage n’a pas trouvé d’autremoyen <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>r à se reprendre en main.L’hospitalisation sous contrainte peut doncêtre considérée a priori, comme un échec <strong>de</strong>sdispositifs d’encadrement <strong>et</strong> <strong>de</strong> soins dont lesparents <strong>et</strong> les proches <strong>de</strong>vraient faire partie.Pour alimenter la réflexion, j’évoquerai unnuméro du périodique <strong>de</strong> l’association EUFAMI(Fédération Européenne <strong>de</strong>s Associations<strong>de</strong>s Familles <strong>de</strong>s Mala<strong>de</strong>s Psychiques 1 ).Un article comparait les différentes législations<strong>de</strong> 6 pays <strong>de</strong> ce qui était encore la C.E.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s lois propres à chaque pays, c’estla volonté <strong>de</strong> traiter le problème <strong>de</strong> façon plushumaine qui m’avait impressionnée.L’accent est mis sur les divergences d’opinions.Patients, familles, professionnels <strong>de</strong> lapsychiatrie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> santé, assistantssociaux, policiers, journalistes <strong>et</strong> membresdu public ont souvent <strong>de</strong>s opinions très tranchéesqu’ils défen<strong>de</strong>nt avec véhémence.Il s’agit en eff<strong>et</strong> d’une question complex<strong>et</strong>ouchant aux droits <strong>de</strong> l’homme, à la philosophie,à l’éthique, à l’autonomie du patient, à laresponsabilité professionnelle <strong>et</strong> à la sécurité<strong>de</strong>s personnes, <strong>et</strong>c. L’agressivité non contrôléed’un mala<strong>de</strong> psychique, sa violence <strong>et</strong> sapeur concernent aussi la société. Quant auxfamilles, elles se r<strong>et</strong>rouvent piégées entreleur affection pour leur membre souffrant <strong>et</strong>leur crainte, comparable à celle du public,face à une maladie qu’elles ne comprennentpas bien.A Vienne, un groupe <strong>de</strong> travail composéd’usagers, <strong>de</strong> proches <strong>et</strong> <strong>de</strong> professionnels(infirmiers <strong>psychiatriques</strong>, psychiatres,juges, avocats <strong>de</strong> patients) s’est rencontrérégulièrement pendant plus d’un an. Un <strong>de</strong>sparticipants, usager <strong>de</strong> longue date <strong>de</strong> lapsychiatrie, a fait forte impression en déclaranten son nom propre <strong>et</strong> au nom d’autresusagers, que le traitement sous contrainte,parfois accompagné <strong>de</strong> violence, avait nuigravement <strong>et</strong> plus longtemps à sa santémentale que sa psychose elle-même.La première conclusion <strong>de</strong>s discussions a étéqu’il était parfois aussi mauvais d’agir que <strong>de</strong>ne pas agir.Une <strong>de</strong>uxième conclusion est apparue : lameilleure façon <strong>de</strong> traiter le mala<strong>de</strong> <strong>et</strong><strong>de</strong> maintenir la sécurité <strong>et</strong> l’ordre publicétait <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s services mobiles d’interventionurgente fonctionnant 24h/24.(En 2001, il en existait dans une seule <strong>de</strong>sneuf régions d’Autriche, la Carinthie).Quand on considère les quelquescas vécus ci-<strong>de</strong>ssus, repris avec lesprécautions <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité d’usage, parmitant d’autres dans les comptes rendus <strong>de</strong>nos groupes <strong>de</strong> parole, tout être doué <strong>de</strong> bonsens ne peut que constater le vi<strong>de</strong> à comblerdans les dispositifs <strong>de</strong> soins <strong>psychiatriques</strong>.Des équipes <strong>de</strong> soins d’urgence mobilesexistent déjà dans certaines régions du pays.Mais leur utilité n’est sans doute pas encorereconnue, puisqu’elles sont encore trop rares.Pourtant, elles éviteraient bien <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ardsdans le traitement <strong>de</strong>s maladies mentales.Les milieux <strong>psychiatriques</strong> ne s’accor<strong>de</strong>nt-ilspas à reconnaître que plus tôt on traite cellesci,meilleures sont les perspectives <strong>de</strong> guérisonou, du moins, <strong>de</strong> stabilisation ? Bien sûr,il faut <strong>de</strong>s budg<strong>et</strong>s importants pour les créer,former <strong>et</strong> payer un personnel spécialisé,efficace <strong>et</strong> motivé. Mais ne vaudrait-il pas lapeine d’évaluer <strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer les frais <strong>et</strong> lespertes <strong>de</strong> temps énormes occasionnés parles mises sous protection inefficaces, avecceux qu’occasionnerait l’organisation d’équipesd’intervention d’urgence à domicile ? 1 Working Tog<strong>et</strong>her, issue 8. EUFAMI, Spring 2002.DOSSIERConfluences n°11 septembre 200521

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