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Urgences psychiatriques et interventions de crise - Institut wallon ...

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« Groupes thérapeutiques en réseau »Depuis février 2003, le proj<strong>et</strong> « Groupes Thérapeutiques en Réseau »(GTR) rassemble <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> quatre services <strong>de</strong> santé mentale1 dans un groupe <strong>de</strong> travail qui a pour objectifs <strong>de</strong> penser, m<strong>et</strong>tre surpied <strong>et</strong> superviser <strong>de</strong>s dispositifs thérapeutiques <strong>de</strong> groupe.Le proj<strong>et</strong> a germé, voici cinq ans, dans le cadre du Service <strong>de</strong>Santé Mentale (SSM) « L’Accueil » à Huy, suite à <strong>de</strong>s difficultésrencontrées avec les prises en charge thérapeutiques classiques<strong>et</strong> suite au désir d’explorer <strong>et</strong> <strong>de</strong> développer d’autres modalités<strong>de</strong> soin. Il se réfère à <strong>de</strong>s expériences menées ailleurs, enservice public, à Bruxelles <strong>et</strong> à l’étranger, parfois <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> vingtans, comme c’est le cas en France dans <strong>de</strong>s CMP <strong>et</strong> CMPP (l’équivalent<strong>de</strong> nos SSM). Il se fon<strong>de</strong> sur la possibilité <strong>de</strong> réaliser à plusieurs ce quiserait hors <strong>de</strong> la portée d’un seul.Benoît Bourguignon,Coordinateur du proj<strong>et</strong> « Groupes Thérapeutiques en Réseau » 2Ce constat ne surprendra personne :par leurs compétences <strong>et</strong> leurs différences,quatre SSM peuvent générerensemble une dynamique inaccessibleà un seul d’entre eux. Concrètement,le partenariat transversal entre ces quatreservices a d’abord pris la forme d’un groupe<strong>de</strong> huit professionnels – <strong>de</strong>ux par SSM – intéressés<strong>et</strong> plus ou moins formés au travail <strong>de</strong>groupe. Ce groupe nommé “cellule” s’est réunipour la première fois le 4 février 2003, dans leslocaux du Ministère <strong>de</strong> la Région Wallonne àJambes, en présence <strong>de</strong> l’inspectrice du secteur.Il s’est choisi un nom – proj<strong>et</strong> « GroupesThérapeutiques en Réseau » – , s’est structuré<strong>et</strong> a défini ses objectifs, ses moyens <strong>et</strong> sespriorités pour le travail à développer au fil <strong>de</strong>ses réunions mensuelles.Pourquoi créer <strong>de</strong>sdispositifs <strong>de</strong> groupes ?Parce que, mis dans une situation <strong>de</strong> p<strong>et</strong>itgroupe (<strong>de</strong> 5 à 10 personnes), nous ne sommespas les mêmes que dans une interactionà <strong>de</strong>ux. Nous sommes toujours nous, bien sûr,mais les registres que nous mobilisons <strong>et</strong> lesmodalités <strong>de</strong> leur mise en jeu dans le groupese présentent <strong>de</strong> façon très différente. Dans ungroupe il se passe toujours quelque chose, <strong>et</strong>certaines personnes ne supportent pas quandil ne se passe rien, ça les bloque. Comme on yest à plusieurs, l’attention <strong>de</strong> l’un peut toujoursse détourner vers quelqu’un d’autre, on peuts’y sentir moins exposé.Se r<strong>et</strong>rouver en relation avec d’autres, pour duvrai, renvoie autant à soi-même – sa problématique,sa similitu<strong>de</strong>, sa différence – qu’à sarelation aux autres – peur, rivalité, agressivité,inhibition, intolérance… Mais, direz-vous, cerenvoi à soi-même se m<strong>et</strong> aussi en jeu dansune relation à <strong>de</strong>ux ! Bien entendu sauf pour<strong>de</strong>s personnes – enfants, adolescents, adultes– qui, pour rencontrer ce qu’ils ressentent,vivent, éprouvent ; ont besoin que quelquechose <strong>de</strong> concr<strong>et</strong> se passe, dans une réalitéplurielle qui les m<strong>et</strong> dans un palais <strong>de</strong>s glacessans les rendre chiens <strong>de</strong> faïence. Après <strong>de</strong>uxentr<strong>et</strong>iens, certains adultes se taisent parcequ’ils pensent avoir tout dit. Au bout <strong>de</strong> troisséances un enfant reste impassible au milieu<strong>de</strong> tous ces jeux qui l’entourent.Ainsi, dans leur travail, les cliniciens buttentparfois sur une inadéquation entre l’offre <strong>et</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soins. Or, comme nous venons<strong>de</strong> l’évoquer, toute une série <strong>de</strong> paramètresjouent <strong>et</strong> se modulent différemment dans unface à face individuel ou dans une situation <strong>de</strong>groupe : l’inhibition, la gestion <strong>de</strong> l’excitation, leregard, le silence, la parole <strong>de</strong> l’autre, la miseen scène, la prise <strong>de</strong> distance. Les cliniciensqui ont une pratique <strong>de</strong> groupe sentent parfoisd’emblée qu’une proposition <strong>de</strong> groupe seraitbien indiquée pour tel enfant, tel adulte oupour tel adolescent.Quels groupes <strong>et</strong> pour qui ?‘Il suffit <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s gens ensemble pourque quelque chose se passe’, c’est vrai, <strong>et</strong>c<strong>et</strong> aphorisme dénote bien l’une <strong>de</strong>s bases<strong>de</strong>s T-Group qui étaient en vogue il y a plus<strong>de</strong> trente ans. Notre visée est différente, elles’éloigne <strong>de</strong> l’expérimentation. Elle part <strong>de</strong>ce constat : dans un groupe, chaque individuvit une rencontre privilégiée avec lui-même<strong>et</strong> avec les autres, avec son mon<strong>de</strong> interne,son mon<strong>de</strong> externe, <strong>et</strong> leurs intrications. Mais,selon ses caractéristiques propres, chaquegroupe va m<strong>et</strong>tre en avant, va m<strong>et</strong>tre autravail, certains aspects <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rencontreplutôt que d’autres : l’imaginaire <strong>de</strong> chacun,sa capacité <strong>de</strong> collaboration à une tâche, sacapacité <strong>de</strong> penser <strong>et</strong> vivre la différence, seséruptions émotionnelles, ses impulsions à agir,son inhibition, ses craintes, son agressivité,son contrôle <strong>de</strong> lui-même, sa jalousie, saconstellation familiale, son lien à son corps,sa tolérance à la régression, sa capacité <strong>et</strong>ses niveaux <strong>de</strong> symbolisation, son rapport àla règle, <strong>et</strong>c.Depuis une trentaine d’années se sont créés<strong>et</strong> développés <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> groupe qu’onpeut différencier <strong>et</strong> regrouper selon <strong>de</strong>uxaxes :- Celui <strong>de</strong> la théorie qui les sous-tend : psychanalyse(groupe analytique, psychodrame,…), systémique (groupe <strong>de</strong> généalogie, <strong>de</strong>système familial, …), bio-énergie, gestalt, pourn’en citer que quelques-uns.- Celui <strong>de</strong> la visée poursuivie : thérapeutique(groupe <strong>de</strong> développement personnel,émotionnel, <strong>de</strong> diagnostic, …) ou <strong>de</strong> formation(groupe <strong>de</strong> sensibilisation, <strong>de</strong> supervision,…).6Confluences n°11 septembre 2005

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