17.07.2015 Views

Urgences psychiatriques et interventions de crise - Institut wallon ...

Urgences psychiatriques et interventions de crise - Institut wallon ...

Urgences psychiatriques et interventions de crise - Institut wallon ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

mentale. Il y a encore un réel clivageentre santé physique <strong>et</strong> santé mentale<strong>et</strong> une méconnaissance du service <strong>de</strong>santé mentale.Il y a beaucoup d’idées préconçues <strong>et</strong><strong>de</strong> clichés. L’information ne circule passuffisamment. Je trouve parfois très surprenant<strong>de</strong> voir à quel point on orientepeu vers un service <strong>de</strong> santé mentalealors qu’en même temps, on va donnerfacilement <strong>de</strong>s anti-dépresseurs.Et pourtant, souvent, un accompagnementthérapeutique même léger peutsuffire à dépasser une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>crise</strong>.On vit dans une société <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s solitu<strong>de</strong>soù il est plus facile <strong>de</strong> régler le problèmeen prenant une pilule que par undialogue. Je crois que la seule manière<strong>de</strong> dépasser les tabous, c’est <strong>de</strong> communiquer<strong>et</strong> d’encourager le réseau.A partir du moment où les acteurs <strong>de</strong> terrainse connaissent sur une entité, ils travaillentmieux ensemble. Des expériencessont menées à certains endroits pouressayer <strong>de</strong> mieux connaître la façon dontfonctionne l’équipe voisine. Ce sont <strong>de</strong>sproj<strong>et</strong>s qui donnent <strong>de</strong> bons résultats <strong>et</strong>qui débouchent sur <strong>de</strong>s expériences positivesqui se renouvellent plus facilement.Un exemple serait la collaboration entreun service d’urgences d’un hôpital <strong>et</strong> unservice <strong>de</strong> santé mentale. Comment arriverà ce que la personne qui se présenteaux urgences puisse bénéficier d’uneai<strong>de</strong> <strong>et</strong> d’un soutien suffisant ? Danscertains endroits, les travailleurs du service<strong>de</strong> santé mentale vont une journéeau service <strong>de</strong>s urgences <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tent enplace <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> tuilages pourarriver à ce que la personne continue àêtre aidée à la sortie. La personne vararement faire elle-même le choix d’alleren service <strong>de</strong> santé mentale parce qu’elleest mal informée sur ce qu’elle vit <strong>et</strong> surles ai<strong>de</strong>s dont elle peut bénéficier.Le cadastre que vous avez réalisé s’inscritaussi, sans doute, dans c<strong>et</strong>te dynamiqued’information ?Il y a plusieurs aspects à votre question.Si j’ai voulu avoir un cadastre compl<strong>et</strong><strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> soins en Région <strong>wallon</strong>ne,c’était aussi un peu en réponse à l’interpellation<strong>de</strong> mon collègue du fédéraldans un cadre <strong>de</strong> restructuration. Jen’avais pas d’idée précise <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong>soins. J’ai voulu avoir une vue d’ensemble<strong>et</strong> j’ai rassemblé les informationssur toute l’offre <strong>de</strong> soins : généraliste <strong>et</strong>spécialisée, ambulatoire <strong>et</strong> hospitalière.Le cadastre est presque terminé maisil n’est pas finalisé. Il <strong>de</strong>vrait constituerun bon outil <strong>de</strong> pilotage <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre enavant les questions d’accessibilité eninterrogeant notamment la couverture<strong>de</strong>s services. Il y a <strong>de</strong>s zones qui ne sontpas couvertes <strong>et</strong> d’autres où il y a <strong>de</strong>ssuperpositions…Par rapport à ce que vous disiez tout àl’heure, est-ce que l’idée est d’élargir cecadastre aux autres structures psychosociales?Pour le moment la première étape portesur tout ce qui est santé. Après, on pourral’enrichir au niveau social. Ce sera effectivementtout à fait intéressant <strong>de</strong> disposerd’une carte qui va perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> visualiserl’ensemble <strong>de</strong> l’action menée dans mondépartement <strong>et</strong> <strong>de</strong> poser une série <strong>de</strong>questions qui alimenteront la réflexionsur les orientations, sur la couvertureassurée par l’offre actuelle, sur les zonesqui ont besoin d’être renforcées…Vous avez évoqué les orientations prisesau fédéral. Le secteur dépend effectivement<strong>de</strong> politiques différentes <strong>et</strong> ila souvent l’impression qu’au somm<strong>et</strong>,les choses doivent encore s’articuler …Alors, sur le terrain, comment faire poursoutenir c<strong>et</strong>te articulation qui se <strong>de</strong>ssine?C’est une question importante. En principe,l’articulation se fait dans les conférencesinterministérielles. Maintenantles choses sont parfois compliquées.Les intérêts <strong>de</strong>s uns <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres nesont pas toujours compatibles <strong>et</strong> lessolutions sont difficiles à trouver. Il en vaainsi, par exemple, <strong>de</strong> tout ce qui toucheaux lits K ou <strong>de</strong> la pénurie <strong>de</strong> psychiatres<strong>et</strong> <strong>de</strong> pédopsychiatres. J’ai écrit àmon collègue pour attirer son attentionsur les difficultés que cela posait enRégion <strong>wallon</strong>ne. Ce ne sont pas <strong>de</strong>sdébats simples, mais les débats ont lieu.L’adaptation aux besoins du terrain sefait beaucoup trop lentement <strong>et</strong> parfoisil faut attendre que la situation soit plusque critique pour initier du changement...Quoi qu’il en soit, le dialogue est là.Il en va <strong>de</strong> même, entre autres pour lesecteur <strong>de</strong> l’enfance, à la Communautéfrançaise. Personnellement, je suis trèsfréquemment interpellée sur <strong>de</strong>s questionsrelatives à l’ai<strong>de</strong> à la jeunesse.Là aussi, à mon avis, on aurait intérêtà structurer les choses différemment,parce que quand il y a 4 ou 5 prisesen charge différentes dans <strong>de</strong>s cadresdifférents pour <strong>de</strong>s problèmes comparables,il est évi<strong>de</strong>nt qu’on ne rend serviceà personne.Comment envisager l’avenir ?Il faut faire avec la situation tellequ’elle est, <strong>et</strong> aussi avec <strong>de</strong>s sensibilitéstrès différentes. Je me rends compte àquel point il est important que la Région<strong>wallon</strong>ne se situe comme un opérateur« réparateur ». C<strong>et</strong>te conception réparatrice<strong>de</strong>s politiques en matière <strong>de</strong> santémentale ne correspond pas du tout àune approche préventive comme à laCommunauté française, ou à une approchejudiciarisée qui sera parfois celle <strong>de</strong>l’ai<strong>de</strong> à la jeunesse, … On se r<strong>et</strong>rouve<strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s cultures très différentes avec,parfois, <strong>de</strong>s définitions <strong>de</strong> champs quirestent nébuleuses. Comment se situernotamment par rapport à l’AWIPH où,par exemple, l’enfant victime <strong>de</strong> violencefamiliale reçoit une étiqu<strong>et</strong>te <strong>de</strong> « handicap» ? Il faut lui assurer une prise encharge, mais le problème n’est pas <strong>de</strong>l’ordre du handicap. La définition <strong>de</strong>schamps est en cours.Si vous pouviez « effacer le tableau »,y aurait-il une priorité que vous voudriezsoutenir en santé mentale ?D’abord sortir <strong>de</strong> la « culture du mépris »,changer le regard con<strong>de</strong>scendant quel’on a parfois envers ceux qui sont en difficultés,notamment en matière <strong>de</strong> santémentale, <strong>et</strong> donc considérer chaque individucomme un vrai acteur. Confluences n°11 septembre 20055

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!