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Marie France Novembre

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livres<br />

PARBERNARDBABKINE<br />

Nos préférés<br />

de la rentrée<br />

Entre souvenirs de famille, récit<br />

autobiographique et quête d’identité, les<br />

lectures d’automne seront nostalgiques.<br />

Ma mère, cette inconnue !<br />

Quand, aux États-Unis, Faye, une<br />

vieille dame, agresse à coups de pierre<br />

le gouverneur Packer, un candidat<br />

à l’élection présidentielle, elle fait<br />

évidemment la une de tous les médias. Seul<br />

Samuel, prof d’anglais et accro aux jeux<br />

en ligne, ne semble pas être au courant<br />

de l’affaire. Sauf quand la police vient lui rappeler<br />

que la fameuse Faye est… sa mère, une quasi inconnue qui<br />

l’a abandonné ! Avec son compte en banque dans le rouge,<br />

pourquoi donc ne pas réaliser une enquête et écrire un livre<br />

sur elle ? Il ne va pas être déçu. Une flamboyante saga qui<br />

traverse la Norvège des années 1940, le Chicago de 1968 ou<br />

le New York post 11-septembre. Un roman-fleuve que l’on<br />

savoure comme une (bonne) série télé.<br />

Les fantômes du vieux pays, de Nathan Hill, Gallimard, 710 p., 25 €.<br />

Une petite fille<br />

Eva Ionesco défraya la chronique quand<br />

sa mère, Irina, fit commerce de photos<br />

d’elle, enfant, dans un registre érotique<br />

pas vraiment chic. Devenu mannequin,<br />

Eva Ionesco fit du théâtre avec Chéreau<br />

et réalisa un film sur sa mère My Little<br />

Princess. Et voilà son premier roman,<br />

d’inspiration autobiographique où on<br />

la retrouve petite fille vampirisée par une mère qui ne<br />

cessait de l’éloigner de son père, élevée par son arrièregrand-mère,<br />

fréquentant Montparnasse, Ibiza, Londres.<br />

Elle raconte, se souvient sans chercher à régler ses comptes<br />

et c’est fascinant de la voir grandir dans ce monde de fauxsemblants,<br />

toujours en quête de vérité et de son père. Un<br />

livre d’une flamboyante poésie et un magnifique tableau des<br />

folles années 70.<br />

Innocence, de Eva Ionesco, Grasset, 427 p., 22 €.<br />

Entre les vagues<br />

La petite Jackie ne peut résister, elle<br />

abandonne son vélo dans les allées du<br />

château de Versailles pour plonger et<br />

nager quelques longueurs dans le Grand<br />

Canal. Nous sommes dans les années<br />

1930. Toute sa vie, l’eau la portera et lui<br />

procurera des plaisirs infinis, à Arcachon,<br />

où elle aura un mari, un enfant, deviendra<br />

veuve, avant d’aller noyer ses larmes près de<br />

Nice. Jackie est la mère de Chantal Thomas. Son écriture<br />

se nourrit de souvenirs délicats et nous charme avec ces<br />

moments qui rappellent le bonheur d’exister.<br />

Souvenirs de la marée basse, de Chantal Thomas, Seuil, 224 p., 18 €.<br />

Une muse<br />

Quand les deux sœurs Anne et Claire Berest<br />

ouvrent le grenier du passé pour en savoir<br />

plus sur Gabriële, une arrière-grand-mère<br />

presque oubliée, elles tombent sur un trésor.<br />

Cette femme, qui vécut plus d’un siècle fut<br />

une compositrice d’avant-garde, épouse<br />

de Picabia, maîtresse de Duchamp et de<br />

Stravinsky, amie d’Apollinaire, féministe<br />

avant l’heure. Surgit alors le portrait d’une<br />

femme libre, d’une personnalité à la vie<br />

incroyablement romanesque. Il fallait bien quatre mains pour<br />

lui rendre cet hommage d’une fascinante modernité.<br />

Gabriële d’Anne et Claire Berest, Stock, 445 p., 21,50 €.<br />

Une histoire d’amour<br />

En 2007, Jakuta Alikavazovic reçoit<br />

le Goncourt du premier roman pour<br />

Corps volatils. D’une résidence à la Villa<br />

Médicis, à Rome, elle est revenue avec<br />

un roman vibrant et puissant, L’avancée<br />

de la nuit. On y découvre l’histoire de<br />

Paul, un étudiant veilleur de nuit dans<br />

un hôtel où vit une de ses copines, Amélia,<br />

dont il est amoureux. Jusqu’à la disparition d’Amélia,<br />

enfuie à Sarajevo, sur les traces d’une mère « évanouie »,<br />

à la recherche de ses racines dans les remous sombres de<br />

l’histoire européenne. Comment se (re)construire sur des<br />

ruines, des souvenirs, des non-dits ?<br />

L’avancée de la nuit, de Jakuta Alikavazovic, Éditions de l’Olivier, 285 p., 19 €.<br />

DR<br />

OCTOBRE 2017<br />

116 mariefrance.fr

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