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à suivre<br />
PARJOSÉPHINELEBARD<br />
Le papier fait le mur<br />
On le croyait cantonné aux chambres de la maison de mamie avec ses motifs floraux ou<br />
ses imprimés seventies ? Erreur. Le papier peint en version arty a bel et bien décollé.<br />
ANNE-EMMANUELLE THION CECILE FIGUETTE TIGMI TRADING<br />
Lorsque des personnalités<br />
s’emparent d’une tendance,<br />
c’est dire si celle-ci<br />
est adoubée. Aussi, quand<br />
l a d é c o ratrice S a rah<br />
Lavoine signe une collection pour<br />
la maison Nobilis, précédée par la<br />
comédienne Louise Bourgoin et sa<br />
tapisserie imaginée pour Pierre<br />
Frey, il n’y a plus de raison de douter.<br />
Le papier peint confirme son<br />
grand retour.<br />
Vintage et techno à la fois<br />
Pour Manon Lestringant, du<br />
site Les Bons Détails (1) , ce retour<br />
en force s’inscrit dans une tendance<br />
plus large : celle du vintage.<br />
« Fauteuils en rotin, lampes<br />
à franges, miroirs triptyques…<br />
Le papier peint appartient à ce<br />
registre. Sauf que contrairement<br />
aux autres éléments de déco, il<br />
est moins facile à chiner ! » Il lui<br />
faut donc se réinventer. Une autre<br />
dimension va favoriser sa réapparition<br />
: les progrès techniques.<br />
« Pendant longtemps, l’impression<br />
s’est faite au cylindre, explique la<br />
créatrice Pascale Risbourg (2) . Il fallait<br />
alors sortir 1 000 mètres de<br />
chaque motif. Avec l’impression<br />
numérique, on peut se contenter<br />
de produire un ou deux mètres.<br />
Aujourd’hui, je combine, pour ma<br />
part dessin manuel et numérique.<br />
Ce dernier me permet d’obtenir<br />
des effets de flou et de superposition<br />
que je ne pourrais pas avoir<br />
sinon. » Ananas inquiétants chez<br />
Pascale Risbourg ; nageuses multipliant<br />
les longueurs chez Maison<br />
Baluchon ; pampa désertique chez<br />
le Presse-Papier : « le papier peint<br />
raconte une histoire, révèle notre<br />
personnalité », analyse Sandrine<br />
de la Simone (3) , sur les créations<br />
de laquelle un hibou semble nous<br />
sonder l’âme ou une licorne s’apprête<br />
à jaillir. Des univers créatifs<br />
multiples comme autant de beaux<br />
pieds de nez aux murs blancs des<br />
années 2000. « Aujourd’hui, on<br />
achète presque un papier peint<br />
comme on acquiert une œuvre<br />
d’art », estime Manon Lestringant.<br />
Un lai, c’est beau<br />
Reste une question : doit-on en couvrir<br />
toute une pièce ou se contenter<br />
d’un lai ? « Posé dans une pièce<br />
entière, c’est un parti pris puissant<br />
qui peut être magnifique, reconnaît<br />
Sandrine de la Simone. Mais un pan<br />
de mur ou deux donnent du caractère<br />
à une pièce sans dominer. »<br />
Pascale Risbourg, elle, considère que<br />
ses papiers peints « fournis », s’envisagent<br />
plus « en touches, dans un<br />
recoin ou une alcôve. » Et pour celles<br />
qui s’inquiéteraient de la volatilité du<br />
genre, Manon Lestringant rassure.<br />
On peut sauter le pas sans risque :<br />
« en déco, les tendances durent plus<br />
longtemps qu’en mode. La preuve :<br />
voilà vingt-cinq ans que le style<br />
scandinave perdure ! » C’est dire si<br />
le papier peint n’est pas près d’être<br />
arraché.<br />
•<br />
(1) lesbonsdetails.com<br />
(2) pascale-risbourg.com<br />
(3) sandrinedelasimone.blogspot.fr<br />
OCTOBRE 2017<br />
123 mariefrance.fr
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