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fortement sur le cerveau, particulièrement sur<br />
l’humeur, le moral et les émotions. Troublant !<br />
Au point même qu’il serait directement impliqué<br />
dans des troubles comme l’anxiété, la<br />
dépression ou la bipolarité, voire des maladies<br />
lourdes comme l’autisme, la schizophrénie ou<br />
Alzheimer. Comment l’expliquer ? Sans doute<br />
par des déséquilibres de la flore intestinale,<br />
et notamment l’appauvrissement de certaines<br />
souches bactériennes. Si l’impact sur les maladies<br />
psychiatriques n’est pas encore clairement<br />
identifié, il est devenu aujourd’hui un des<br />
thèmes majeurs de la recherche médicale. Mais<br />
déjà, des pistes sont ouvertes : ainsi, des essais<br />
de traitement de l’autisme par des greffes de<br />
microbiote, ou par une antibiothérapie permettant<br />
de faire une « remise à zéro » des bactéries<br />
intestinales, ont été effectués à petite<br />
échelle. Certains troubles anxieux généralisés<br />
ont également été soulagés par l’administration<br />
de probiotiques (bactéries bénéfiques<br />
pour la flore intestinale). Enfin, chez des<br />
patients schizophrènes, les symptômes ont<br />
pu être atténués grâce à une supplémentation<br />
en vitamine B9, ou encore par un régime sans<br />
gluten car la sensibilité à cette protéine semblerait<br />
être plus fréquente chez ces patients).<br />
Soignera-t-on un jour les maladies mentales<br />
en traitant l’abdomen, voire même en adaptant<br />
l’alimentation ? Peut-être !<br />
Mais le ventre est un « cerveau » à plus d’un<br />
titre : outre les précieuses bactéries du microbiote,<br />
le tube digestif contient environ 100 millions<br />
de neurones, qui sécrètent des quantités<br />
colossales de sérotonine, une molécule impliquée<br />
dans la sensation de bien-être, et de GABA,<br />
un neurotransmetteur impliqué dans l’humeur.<br />
Ennemie jurée de ce précieux équilibre, l’inflammation<br />
se propage de l’abdomen au cerveau, et<br />
peut ruiner tout à la fois ces précieuses sécrétions<br />
et notre joie de vivre. Pour certains spécialistes,<br />
comme le docteur David Perlmutter,<br />
neurologue américain, le responsable de ces<br />
mécanismes d’inflammation serait principalement<br />
la consommation excessive de sucre, particulièrement<br />
le fructose transformé (comme le<br />
sirop de maïs dans les aliments industriels). Un<br />
poison selon lui, capable de nourrir les bactéries<br />
pathogènes, perturber l’équilibre de la flore<br />
et celui de nos régulations internes.<br />
•<br />
À lire : L’intestin au secours de notre cerveau, du docteur David<br />
Perlmutter, Marabout.<br />
L’intestin, notre deuxième cerveau, du professeur Francisca Joly<br />
Gomez, Poche Marabout.