parce que ça peut être dur à entendre. Si tu as confiance, tu vas te jeter corps et âme dans son accompagnement, et les progrès seront flagrants. Même notre entraîneur physique, Nicolas Arschoot, que nous partageons avec Myriam, et qui vient du BMX, se fait former mentalement par Philippe. Votre coach mental coache votre coach physique ?! loïc bruni : Pour être plus à l’écoute, pour s’adapter plus rapidement, pour progresser et être le meilleur coach, un des meilleurs du circuit, alors que d’autres ne feront pas cette démarche. Myriam, pensez-vous qu’il faut être accompagné(e) pour développer ou optimiser son mental, ou est-ce que chacun(e) d’entre nous a la capacité à fortifier son mental seul(e) ? myriam nicole : C’est plus facile si tu te fais accompagner, mais si tu as l’intelligence émotionnelle suffisante pour te donner le déclic, tu peux arriver à optimiser ton mental par toi-même. En te plongeant dans des livres, ou toutes ces choses super intéressantes sur la positive attitude. Dans votre vie quotidienne, votre mental de championne vous aide-t-il ? myriam nicole : C’est tous les jours, tout le temps, dans toutes les actions. Comme on dit, le sport, c’est l’école de la vie. Par exemple, j’ai appris à moins péter des câbles dès qu’il y a le moindre petit changement ou le moindre petit coup de stress. Éviter de partir un peu dans tous les sens. (rires) loïc bruni : Malgré tout, on restera toujours les mêmes à l’intérieur, et je fais toujours plein de conneries sur le vélo ou en dehors, mais si je prends l’exemple de mes relations humaines, je pense que j’arrive à mieux m’adapter, à mieux répondre aux attentes des autres personnes. Ce que tu apprends sur le sport, tu arrives à l’adapter dans plein d’autres domaines. Que ce soit dans les relations avec ma famille, ma copine ou mes sponsors, j’ai réussi, je pense, à installer une forme de « statut », j’arrive à mieux les écouter. Ça surprend même quelques personnes qui auraient pu me prendre pour un jeune athlète qui s’éparpille. « Le négatif, il y en aura toujours, ça fait partie de la vie. Le seul truc qui va faire la différence, c’est comment tu l’intègres à ta recette. » Loïc Bruni loïc bruni : Le mental, c’est le facteur qui différencie Myriam et moi de la plupart des autres athlètes en descente, même s’il y en a plein qui commencent à travailler dessus et à prendre ça au sérieux. Sur une course, on est tous très rapides, très performants, on s’entraîne tous pour atteindre la perfection, plus ou moins, et nos vélos marchent vraiment bien, donc, ce qui va nous différencier, pour 2, 3 dixièmes de secondes, c’est le mental. Qui va avoir le plus envie ? Qui va être le plus prêt dans sa tête pour aller chercher la victoire ? Ça peut paraître bête, mais des fois, c’est là que ça se joue. myriam nicole : C’est vrai, tout le monde s’entraîne au même niveau, et il n’y a plus grand chose à cacher aux autres, que ce soit du côté physique ou technique. On fait tous de plus en plus des tests, on a tous des vélos au top, du coup les derniers petits détails se jouent vraiment sur le mental : comment tu es dans ta tête au départ de la course. Des départs de course, dans vos runs finaux, en Coupe ou Championnats du monde, il n’y en a finalement pas tant que ça sur une saison complète. La Coupe du monde UCI de VTT DH compte six étapes, et le Championnat du monde se déroule sur une date dans l’année. Au final, hors qualifications, vous roulez peut-être trente minutes sur une saison entière pour accéder à deux titres mondiaux potentiels… Cela paraît incroyable ! La pression doit être forte… Comment être méga focus, 100 % concentré(e) sur ces quelques dizaines de secondes qui peuvent faire de vous le meilleur descendeur ou la meilleure descendeuse au monde ? loïc bruni : Notre sport, c’est beaucoup de travail en amont, invisible pour les La sérénité qu’évoquait Myriam à votre propos sera-t-il l’un de vos atouts cette saison ? Moment de détente et plein d’énergie entre deux prises de vue. Quand leur saison sera lancée en avril, Loïc et Myriam se soutiendront mutuellement. 48 THE RED BULLETIN
Ayant atteint les sommets mondiaux de sa discipline, Myriam associe un mental optimisé à son expérience du circuit. « Myriam Nicole ? C’est l’icône féminine du VTT DH, avec tant de victoires à son actif. Celle qui s’est toujours battue pour revenir de blessures. » Loïc Bruni