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En novembre 2020,<br />
Jilou participait au<br />
<strong>Red</strong> Bull BC One World<br />
Final, une coupe du<br />
monde de break.<br />
Elles doivent se battre pour être prises<br />
au sérieux et être remarquées. « Le break<br />
est un type de danse influencé par les<br />
hommes et dont une part importante a été<br />
développée par eux, explique Jilou. En ce<br />
qui concerne les types de mouvements,<br />
il favorise l’aspect masculin et est jugé en<br />
conséquence dans les compétitions. Ce<br />
n’est pas juste. » Jilou s’élève contre cette<br />
inégalité de traitement. Haut et fort.<br />
P<br />
ourtant, les B-Girls ont toujours<br />
fait partie de cette culture<br />
urbaine : née en 1968, la New-<br />
Yorkaise Daisy Castro a dansé<br />
sous le pseudonyme de Baby<br />
Love en tant que seule femme du Rock<br />
Steady Crew, fondé à la fin des années<br />
1970. Elle avait 15 ans lorsque, avec sa<br />
voix et son visage, elle a fait entrer le<br />
break du Bronx dans la culture populaire<br />
avec la chanson Hey You, The Rock Steady<br />
Crew, qui a également passé des semaines<br />
dans le top 10 des charts en Autriche et<br />
en Allemagne en 1983. Mais il faudra<br />
attendre 2004 pour que les premières<br />
compétitions de B-Girls aient lieu dans le<br />
cadre du Battle of the Year, la plus grande<br />
compétition de break au monde depuis<br />
1990 et toujours la plus importante à<br />
ce jour. Les femmes de cette scène ont<br />
acquis une nouvelle visibilité mais elles<br />
restent encore minoritaires à ce jour.<br />
Jilou ne fait pas que danser contre<br />
cette réalité. Parce qu’elle considère<br />
également qu’il est de sa responsabilité<br />
d’encourager une nouvelle génération<br />
de B-Girls dans son sillage, elle donne à<br />
quatre jeunes danseuses internationales<br />
des cours à distance gratuits une fois par<br />
semaine. Et elle s’exprime sur son blog<br />
au sujet des formes de discrimination<br />
qu’elle subit. Elle a désarmé les auteurs<br />
de commentaires haineux qui l’insultaient<br />
anonymement sur le web en<br />
écrivant : « Merci d’avoir pris le temps<br />
de m’écrire. Vous devez beaucoup penser<br />
à moi. Je semble occuper toutes vos<br />
pensées. » En mai 2020, elle décrit sur<br />
les réseaux sociaux comment elle a été<br />
harcelée sexuellement et agressée par<br />
un B-Boy alors qu’elle était adolescente.<br />
Un message<br />
qui a fait le tour<br />
de la planète<br />
Cette photo de Jilou lors d’une<br />
manifestation Black Lives Matter à<br />
Berlin est devenue virale. Le B-Boy<br />
US Boxwon est à l’origine de ce<br />
message : le hip-hop est un cadeau<br />
de la culture noire fait au monde.<br />
MIRLEY ALLEF @AFRALLEF, STYLING: MEILYNN LINDLAR/BASICS<br />
76 THE RED BULLETIN