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L'Essentiel Prépas n°48_avril 2021

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

AVRIL <strong>2021</strong> N° 48<br />

O. R : Les jeunes ne sont pas une « génération<br />

sacrifiée » ?<br />

A. G : Nous devons les rassurer : ils ne sont pas une<br />

« génération sacrifiée ». Nous avons l’obligation de<br />

leur délivrer la même qualité d’enseignement qu’à<br />

leurs prédécesseurs. Et de leur côté les entreprises<br />

continuent à recruter même si pour certains secteurs<br />

(événementiel, communication, tourisme, etc.) c’est<br />

plus difficile. Je suis rassurée de constater que la<br />

reprise est là et que les entreprises vont de plus en<br />

plus embaucher dans les mois à venir.<br />

Pour autant je n’évacue pas les problèmes psychiques<br />

énormes que connaissent aujourd’hui les jeunes. Nous<br />

avons ainsi développé notre dispositif SKEMA KARE<br />

sur chaque site en y plaçant des psychologues, des<br />

référents, des lieux d’écoute. Selon les études que<br />

nous avons réalisées, si 84 % de nos étudiants sont<br />

satisfaits de l’enseignement que nous leur délivrons,<br />

beaucoup ont également besoin de parler. Et en priorité<br />

les étudiants internationaux à la fois loin de leur famille<br />

et en mal d’interactions sociales.<br />

O. R : Certains élèves ont quand même<br />

protesté contre le maintien de frais de<br />

scolarité qu’ils jugeaient trop élevés<br />

alors qu’ils devaient suivre leurs cours à<br />

distance…<br />

A. G : Nous aurions dû communiquer avant. Quand<br />

nous l’avons fait, quand nous avons expliqué notre<br />

modèle, nos coûts, tout le monde a compris pourquoi<br />

nous maintenions les mêmes coûts, notamment pour<br />

investir dans le distanciel. Aujourd’hui nos étudiants sont<br />

satisfaits de pouvoir bénéficier de ces technologies.<br />

O. R : Différentes études ont montré que<br />

l’enseignement supérieur français était<br />

loin de prendre la mesure de la détresse<br />

psychologique de beaucoup de jeunes,<br />

contrairement aux États-Unis par exemple,<br />

et cela bien avant la Covid. Il y a une prise de<br />

conscience aujourd’hui ?<br />

A. G : Nos jeunes sont plus fragiles. Peut-être parce<br />

que plus cocoonés. Peut-être parce qu’ils vivent très<br />

mal d’être coupés d’une communauté dans laquelle ils<br />

vivent. La crise sanitaire a fait émerger cette fragilité<br />

que nous n’avions pas vu venir et que l’on retrouve<br />

dans toutes les nationalités.<br />

O. R : Le modèle de SKEMA, c’est le multicampus.<br />

Comment vos différents campus<br />

ont-ils vécu la crise ?<br />

A. G : Nous l’avons d’abord vu éclater en Chine puis<br />

au fur et à mesure dans le monde. Quand nous avons<br />

dû fermer notre campus en Afrique du Sud, la Chine<br />

Skema a ouvert début <strong>2021</strong> une nouveau campus de 15 000 m2 à Paris<br />

rouvrait le sien. Jusqu’à la fin 2020 nos campus ont<br />

été pratiquement vides si on excepte celui de Belo<br />

Horizonte qui accueille beaucoup de Brésiliens. Puis<br />

en <strong>2021</strong> nous avons été surpris de voir 400 de nos<br />

étudiants partir aux États-Unis, 250 à Cape Town –<br />

pour y suivre des cours en ligne et en présentiel - et<br />

même 200 en Chine pour lesquels des visas ont pu<br />

être obtenus. Aujourd’hui ils sont ainsi entre 1 500 et<br />

1 800 sur l’ensemble de nos campus internationaux.<br />

Le modèle SKEMA reste plébiscité par des étudiants<br />

qui veulent toujours autant continuer à étudier, vivre<br />

et voyager à l’étranger. Il faut juste aujourd’hui pour<br />

nous avoir les reins solides pour tenir le temps du<br />

retour à la normale.<br />

O. R : Quel rôle particulier va jouer votre tout<br />

nouveau campus parisien ?<br />

A. G : Toute décision doit être prise dans l’alignement<br />

stratégique. Les racines historiques de SKEMA sont à<br />

Nice et Lille. Il ne faut pas s’en séparer si on ne veut pas<br />

perdre ses valeurs. Paris n’est pas un « siphon » pour<br />

les deux autres campus sur lesquels nous gardons des<br />

forces vives. Notre nouveau « campus Grand Paris » va<br />

en revanche nous permettre de rayonner encore mieux<br />

à l’international. Plus l’école est globale, plus l’ancrage<br />

parisien doit être fort. Nous ne nous implanterons pas<br />

dans d’autres villes en France.<br />

La « consilience » au<br />

programme du PGE<br />

Au XVIII ème siècle le<br />

philosophe et scientifique<br />

William Whewell invente la<br />

notion de « consilience » pour<br />

désigner une convergence de<br />

savoirs propre à expliquer<br />

un phénomène historique<br />

particulier. Aujourd’hui la<br />

consilience fait son entrée<br />

dans le programme Grande<br />

école de Skema car « dans<br />

un monde de plus en plus<br />

complexe, les futurs managers<br />

doivent être capables de<br />

développer des stratégies<br />

associant plusieurs champs<br />

disciplinaires mais aussi de<br />

donner sens à leur action en<br />

l’inscrivant dans les grandes<br />

préoccupations de notre<br />

temps : l’éthique (dimension<br />

individuelle), la responsabilité<br />

(dimension interpersonnelle)<br />

et l’environnement<br />

(dimension globale) ».<br />

Frédéric Munier, professeur<br />

de géopolitique et Rodolphe<br />

Desbordes, professeur<br />

d’économie co-animent à<br />

SKEMA les enseignements<br />

de ce nouveau parcours.<br />

© Lora-Barra-Photography<br />

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