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Adolphe Georges Guéroult (1810-1872)
(Bibliothèque nationale de France)
Fils d’un riche manufacturier de la vallée de l’Abdelle,
Adolphe Georges Guéroult adhère, dès sa prime
jeunesse aux doctrines socioéconomiques et politiques
du Saint-simonisme, qui déferlent dans la presse
européenne et les traités sur l’économie. Au cours du
bref règne du roi Louis-Philippe, Guéroult se fait
connaître par les articles qu’il rédige comme
correspondant de presse en Italie et en Espagne pour le
Journal des Débats. Ses textes traitent surtout de
questions financières relatives à la gestion d’un État. Au
cours la période définie comme la Deuxième
République, du 24 février 1848 au 2 décembre 1852, il
dirige successivement les journaux La Presse, La
République et Le Crédit. En 1859, l’administration de
l’Empire ne discerne pas encore le terrible adversaire
qui se dessine chez George Guéroult et elle l’autorise à
fonder L’Opinion Nationale, un nouveau quotidien qui
devient rapidement le champion de la démocratie en
France. Principal acteur de l’opposition anticléricale en
France, Adolphe Guéroult est élu député en 1863 et ne
ménage pas ses critiques sur la société esclavagiste dans
le sud des États-Unis et ses visées expansionnistes dans
certains pays d’Amérique latine. Pendant la guerre
civile américaine, Aimé Malespine, le virulent
éditorialiste de Guéroult, révèle l’implication indirecte
de l’Empereur dans la construction de navires de guerre
pour les Confédérés (l’affaire de Lucien Arman à
Bordeaux). Après la destruction de l’Alabama,
Malespine dénonce la vanité du capitaine Semmes qui
voulait s’attribuer enfin une victoire de prestige.
Cartoon de la presse fédérale américaine montrant que Napoléon III comprenait enfin qu’il était préférable pour la
France ne pas se risquer à reconnaître la Confédération sudiste.