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SEMMES ET C.S.S. ALABAMA PDF

Marine dans guerre sécession

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temps rendu à Glasgow dans le cadre d’un autre contrat en cours, pour le presser de

revenir d’urgence à Liverpool afin d’extraire le « 290 » des eaux britanniques.

En dépit de ladite urgence, North traîne encore en Écosse avant de rentrer à

Liverpool, le 26 juin 1862. Pour souligner le peu de considération qu’il accorde aux

instructions de Bulloch, North persiste à dédaigner son invitation à le rencontrer et,

cette fois encore, lui répond par courrier postal ordinaire. C’était la meilleure chose

à faire pour accélérer l’évasion du « 290 ». Bulloch conserve néanmoins son sangfroid

et réitère son invitation en précisant que l’état du « 290 » et les modalités de

sa sortie des eaux territoriales britanniques nécessitent un trop long développement

pour qu’il soit exposé dans une lettre. Malgré tout, North attend encore une semaine

avant de réagir. En revanche, le consul Dudley à Liverpool ne ménage pas ses

efforts pour contrecarrer la sortie de l’Alabama car, le 27 juin 1862, il écrit la note

suivante à son ministre à Londres :

« Dans deux ou trois de mes notes au ministère des Affaires

étrangères à Washington, j’ai mentionné la canonnière qui est en

construction chez Laird & Co dans leur yard de Liverpool. Comme je

suis persuadé que ce vaisseau deviendra un corsaire du gouvernement

rebelle, et que c’est mon devoir de faire tout ce que je peux pour

l’empêcher de prendre la mer, je me rendis à Londres pour en discuter

avec M. Adams. Je lui ai adressé mon rapport n°1 en annexe. Il a joint

une copie de tout ceci à la note énergique qu’il a soumise à Earl Russell.

« M. Adams pense que le gouvernement (britannique) est mieux

disposé à notre égard et que, maintenant, il fera tout ce qui est en son

pouvoir pour nous satisfaire (…) et empêcher la mise en service de ce

navire. Espérons qu’il s’y appliquera car ce navire causera beaucoup de

dommages à notre commerce s’il évolue dans des zones éloignées de

nos croiseurs (…)

« Ce navire est prêt à appareiller et, si on ne le saisit pas avant la fin

de la semaine prochaine, le capitaine Bulloch en prendra le

commandement. Ce navire entrera en service comme corsaire et

n’essaiera pas de forcer le blocus d’un port sudiste. On dit que son

armement consiste en onze canons de gros calibre. »

Ensuite de ce courrier, soit quelques jours avant le retour de North à Liverpool,

Charles F. Adams, le ministre des États-Unis à Londres, sollicite l’ouverture d’une

information judiciaire contre Laird, par les autorités britanniques, et produit les

rapports de Dudley. En dépit de la précision avec laquelle le détective Matthew

Maguire décrit le « 290 », le Foreign Office (Affaires étrangères britanniques)

rétorque à Adams que le conseiller juridique de la douane de Liverpool maintient

qu’il ne peut retenir aucune charge contre ce bâtiment puisqu’il n’est pas armé en

guerre.

Que fait et que devient Semmes pendant que Bulloch et North s’affrontent

épistolairement et que les espions américains tissent leur toile à Liverpool ?

Opérons un bref retour dans un passé récent : le 13 ou le 14 avril 1862, Semmes et

ses officiers quittent Gibraltar sur un cargo britannique qui les dépose à

Southampton le 20 avril. Semmes et quelques-uns de ses officiers logent chez le

Francis W. Tremlett, le vicaire de la paroisse de St. Peters, notoirement connu pour

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