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• Rapport de Winslow au ministre Gideon Welles, le 30 juillet 1864
Dans son ultime récit du combat, Winslow ne révèle rien de neuf, il apporte
seulement des précisions sur ses rapports des 19, 20 et 21 juin 1864.
« Rapport complémentaire sur l’action entre le Kearsarge et
l’Alabama. Les tirs de l’Alabama, environ 370 obus et boulets,
n’endommagèrent jamais sérieusement le Kearsarge. Treize ou
quatorze projectiles percutèrent notre coque et seize ou dix-sept
touchèrent notre gréement. Nos pertes se limitent à trois blessés. C’est
très étonnant, vu le nombre de projectiles qui nous touchèrent. Deux
boulets traversèrent le sabord de notre 32 pounder, un autre aboutit dans
notre réserve à hamacs et un autre perfora un sabord sur notre autre bord.
Ces dommages n’entraînèrent aucune victime. Nous n’avons tiré que
173 fois, mais les effets furent terribles d’après nos prisonniers. L’un de
nos obus tua et blessa 18 hommes et neutralisa leur canon. Un autre de
nos obus pénétra dans leur soute à charbon, explosa et bloqua
complètement leur salle des machines (…) L’Alabama avait embarqué
350 tonnes de charbon, ce qui eut pour effet d’enfoncer plus
profondément sa coque dans les flots. Le Kearsarge n’en contenait que
120 tonnes, mais ses chaînes placées à l’extérieur assuraient une
efficace protection de ses soutes à charbon à moitié vides. »
• Rapport de Semmes au commodore Barron à Paris, le 21 juin 1864
« … Le matin du 19 juin entre 9 et 10 heures, j’ai quitté la rade du
port de de Cherbourg pour engager le Kearsarge qui mouillait à quelque
9 milles au large du port. Il nous fallut trois-quarts d’heure pour qu’il
soit à portée de nos pièces. J’avais braqué mes pièces pivotantes sur
tribord, le bord à partir duquel nous nous allions engager l’ennemi. À
moins de 1,25 mille de nous, le Kearsarge manœuvra pour nous prendre
sous sa batterie tribord. Dès que nous fûmes à environ un mille l’un de
l’autre, j’ouvris le feu avec des boulets pleins, il répliqua dans les
minutes qui suivirent et nous ne cessâmes plus de tirer. L’ennemi avait
poussé ses feux au maximum et, pour éviter de nous croiser trop vite, il
nous parut nécessaire de combattre en formant des cercles. Nous avons
alors évolué en maintenant une distance d’environ trois-quarts de mille
entre nous. J’ai utilisé des obus quand nous fûmes à portée utile de nos
pièces respectives. Dix ou quinze minutes après le début du combat,
notre corne de brigantine (petit drapeau étroit et allongé) fut emportée
avec sa flamme. Nous en avons aussitôt hissé une autre à notre mât de
misaine.
« Le tir était devenu intense et les projectiles ennemis s’acharnèrent
sur notre coque, fauchant et blessant nos hommes en divers endroits de
notre pont. Constatant que nos obus explosaient contre la coque de
l’ennemi sans lui causer de dommages, je fis reprendre le tir avec des
boulets pleins, puis j’alternai les deux. Après 70 minutes de combat,