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SEMMES ET C.S.S. ALABAMA PDF

Marine dans guerre sécession

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• Commentaires du capitaine James D. Bulloch

L’analyse du combat, rédigée par James Bulloch, est mieux ficelée et beaucoup

plus objective que les autres témoignages parce qu’il connaissait parfaitement

l’Alabama pour en avoir supervisé attentivement la construction. Dans son ouvrage

Secret Service of the Confederate States in Europe, il relate ce célèbre duel avec

l’acuité du professionnel :

« Malgré l’ajout d’un 32-pounder sur le tribord de l’Alabama, je

pense que n’importe quel professionnel dira sans hésiter que la batterie

du Kearsarge fut la plus performante. Son tir en bordée était plus lourd

car le calibre supérieur de ses deux pièces pivotantes lui donnait un

avantage incontestable sur un navire en bois. Je déclare sans hésiter et

je le pense sincèrement, que l’état général et l’armement du Kearsarge

étaient supérieurs à ceux de l’Alabama. Néanmoins, les conditions dans

lesquelles le combat eut lieu ne permirent pas, au départ, de prétendre

que l’un des deux bâtiments possédait, sur l’autre, un avantage

déterminant en termes d’équipage et de vitesse.

« C’est l’irréfragable supériorité du Kearsarge, dans la précision de

son tir, qui détermina l’issue de ce combat. Les dégâts qu’il infligea à

l’Alabama étaient effectivement de nature à le détruire. Le Kearsarge

ne subit aucun coup mortel et il émergea du combat sans avoir subi de

graves avaries. C’est seulement faire preuve d’honnêteté en affirmant

que le résultat n’aurait pas été différent, dans les circonstances que nous

connaissons, si l’Alabama avait été plus puissant, de plus fort tonnage

et plus lourdement armé.

« L’équipage de l’Alabama était bien discipliné et parfaitement

entraîné au service de ses pièces, mais son impossibilité de se

réapprovisionner en munitions avait empêché ses hommes de s’exercer

à des tirs réels, sauf lors de leur bref combat avec le Hatteras, qui se

déroula à courte distance l’un de l’autre (…) Les marins de l’Alabama

n’avaient pas été entraînés à jauger la distance à laquelle ils devaient

tirer. Ils ne possédaient rien de l’habileté et du sang-froid que seule

procure l’habitude de faire feu sur une cible visible et d’en noter les

effets (…)

« Quand les deux bâtiments furent assurés de se trouver au-delà des

eaux françaises (…) ils foncèrent l’un vers l’autre, leurs pièces sur pivot

braquées sur tribord. Les Confédérés ouvrirent le feu à environ un mille

du sloop nordiste mais trop haut. Ce dernier ne modifia pas sa trajectoire

en dépit de deux autres salves de l’Alabama qui continua de tirer trop

haut et ne lui occasionna que de légers dommages. À quelque mille

mètres, craignant de recevoir un mauvais coup, Winslow vira pour

répondre au tir adverse avec ses pièces sur tribord. Dès lors, l’action ne

s’interrompit plus.

« Connaissant l’infériorité de son équipage en termes de service aux

pièces, Semmes rechercha le combat rapproché. Déjouant son dessein,

Winslow avait poussé ses chaudières à fond afin de s’interposer entre

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