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SEMMES ET C.S.S. ALABAMA PDF

Marine dans guerre sécession

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aux démons de Semmes en termes de gloriole et il préfère attendre le moment

propice à son évasion plutôt que de risquer son bâtiment dans un combat inutile. Le

23 ou le 24 janvier 1864, lorsque le hasard, le télégraphe ou des sympathisants

locaux lui apprennent que le Kearsarge se réapprovisionne en combustible dans le

port de Cadix, le commandant du Florida en profite pour s’éclipser.

Le 31 octobre 1863, le même scénario se reproduit à Cherbourg, mais cette fois

avec le steamer C.S.S. Georgia que les Confédérés ont mis en service sept mois

plus tôt. Ce croiseur s’incruste longtemps dans la rade, trop longtemps au gré du

prédécesseur de Dupouy, qui l’invite à reprendre la mer au plus tard le 15 février

1864, conformément à la récente loi révisant le statut des bâtiments de guerre d’un

belligérant dans les ports français.

Revenons à Cherbourg, ce 11 juin 1864.

Tandis qu’à Paris on cherche à joindre le ministre Chasseloup-Laubat pour lui

communiquer le télégramme de Dupouy, Semmes sollicite son entrée dans un

bassin de radoub pour procéder à la refonte de sa corvette. Quoique son premier

message soit toujours sans réponse, Dupouy en formule un second dans lequel il

prie son ministre de lui faire savoir s’il y a lieu ou non d’accéder à la requête des

Confédérés. Dans la soirée, Chasseloup-Laubat confirme que Semmes doit libérer

ses prisonniers s’il veut bénéficier des infrastructures du port marchand. Informé

de la présence de l’Alabama à Cherbourg, Napoléon III pressent des complications

diplomatiques et, depuis sa résidence d’été à Biarritz, il enjoint son ministre de la

Marine et celui des Affaires étrangères de le tenir au courant de l’évolution de la

situation. La même effervescence électrise le consulat général américain à Paris :

James O. Putnam, son vice-consul au Havre vient de lui télégraphier l’arrivée de

l’Alabama à Cherbourg.

• 12 juin

Depuis Paris, Chasseloup-Laubat requiert le préfet Dupouy de vérifier si la

corvette en rade est vraiment celle de Semmes et non le Florida qui réapparaît sous

un autre nom avec une autre mâture. Nous avons vu que, trois jours plus tôt,

Semmes avait modifié le gréement de son mât d’artimon pendant qu’il se trouvait

en haute mer. Au cours de cette même journée, le lieutenant Kell se présente chez

Dupouy pour solliciter l’accès de l’Alabama à un bassin de radoub et bénéficier des

facilités qu’un port neutre accorde d’ordinaire à un navire en difficulté. Semmes

motive sa requête en expliquant que ses liaisons ont du jeu et ses chaudières

requièrent de sérieuses réparations. Après son entretien avec Kell, Dupouy

télégraphie à son ministre pour savoir s’il est utile de constituer une commission

d’experts afin de déterminer les réels besoins de la corvette sudiste. Dès son retour

à son bord, Kell relate que Dupouy exige la libération des prisonniers américains

avant de permettre à l’Alabama de faire réviser ses avaries. Comme la présence de

ces prisonniers l’encombre, Semmes les remet volontiers à Édouard Liais, le viceconsul

des États-Unis à Cherbourg.

Entre-temps, Liais a évidemment écrit à William L. Dayton, le ministre

plénipotentiaire des États-Unis à Paris, pour l’avertir de l’événement (voir ce

document en page XXV du portfolio des illustrations). Dès réception du message,

Dayton télégraphie à James S. Pike, le ministre des États-Unis aux Pays-Bas, de

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