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SEMMES ET C.S.S. ALABAMA PDF

Marine dans guerre sécession

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Avant d’entamer les débats, cette cour d’arbitrage élit Sclopis à sa présidence

puis celui-ci fixe à Adams et à Cockburn un délai expirant le 15 avril 1872 pour

préparer leur plaidoyer et répondre aux arguments de la partie opposée. Les plaintes

déposées auprès du tribunal se répartissent en cinq catégories :

1. Dédommagement des pertes que les croiseurs confédérés infligèrent au

commerce maritime nordiste.

2. Remboursement des frais exposés par l’U.S. Navy pour contrecarrer l’action des

croiseurs confédérés construits en Grande-Bretagne.

3. Compensations pour les pertes commerciales résultant du transfert, dans la flotte

marchande britannique, du fret qui, avant la guerre, était confié à celle des États-

Unis.

4. Compensations pour la hausse vertigineuse des primes d’assurances qui ont été

imposées aux compagnies maritimes nordistes.

5. Compensations des dépenses inhérentes à la prolongation de la guerre, qui

résultent du laxisme de l’administration britannique.

Comme les Britanniques et les Américains se heurtent sur la recevabilité de ces

griefs, la commission reporte à huit mois la suite des débats et son président, le

comte Frédéric Sclopis, prie les délégués américains et anglais de trouver un

consensus sur l’interprétation définitive des griefs énoncés. Le 19 juin 1872, le

comte Sclopis résume le fruit de leurs entretiens et les négociations reprennent

aussitôt et sur de nouvelles bases, définies de commun accord par les deux parties.

La Cour d’Arbitrage ne retient que les dossiers relatifs à des dommages directs.

Le 14 septembre 1872, par quatre voix contre une, ladite Cour déclare que la

Couronne britannique a failli à ses devoirs et à ses obligations de neutre et qu’elle

est redevable d’une indemnité de 15 500 000 dollars. Cette décision en inclut

d’autres qui remodèlent, et pour très longtemps, le paysage du droit maritime

international. Désormais, le gouvernement d’une nation neutre a l’obligation

d’interdire, sur son sol, sur ses eaux et dans ses colonies, le recrutement de ses sujets

par un belligérant. Cette interdiction s’étend à la vente et à la construction de navires

susceptibles de croiser contre la flotte d’un autre belligérant. Sur les 15 500 000

dollars que leur paie la Grande-Bretagne, les États-Unis en versent 9 500 000 aux

plaignants qui ont établi la pertinence de leurs revendications. Le solde resta dans

le Trésor américain.

En dépit de ce colossal apport de fonds, le commerce maritime des États-Unis

ne reconquit sa vitalité qu’après quelques décennies. La Grande-Bretagne la lui

avait ravie à un coût peu élevé.

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