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• 18 juin
6. Sauf le dimanche, l’équipage est soumis à l’inspection chaque
matin à 9 heures et le soir au coucher du soleil.
7. Chaque dimanche à 11 heures a lieu une inspection générale à
laquelle les officiers assisteront en grande tenue avec leurs
épaulettes.
8. Le chef des machines doit informer le commandant de l’état des
machines, des chaudières etc. Il est également responsable de la
ponctualité et du zèle de ses mécaniciens et de ses chauffeurs. Il a
l’obligation de communiquer, au 1 er lieutenant, toute anomalie dans
ce domaine.
9. La présence d’un chauffeur est requise en permanence dans la salle
des machines lorsque celles-ci sont sous pression. Toutes les deux
heures, le chef des machines a l’obligation de relater l’état et le
fonctionnement de ses machines à l’officier en service sur le pont.
10. L’officier commandant l’infanterie de marine soumet chaque jour
ses hommes à l’exercice lorsque le temps le permet. La pratique de
cet exercice ne peut pas perturber le service normal à bord du
bâtiment.
11. Au moins une fois par semaine, les chauffeurs procède à un
exercice avec les pompes etc, comme s’il s’agissait d’un véritable
incendie.
Durant la matinée, les Confédérés peaufinent sereinement leurs préparatifs en
vue de la bataille : ils vérifient leur gréement, abattent leurs vergues de perroquet
et d’artimon, dégagent les accès à leur soute aux munitions, échelonnent des
réservoirs d’eau sur leur pont pour étouffer les débuts d’incendie et y répandent du
sable pour absorber le sang humain versé au cours du combat. Au cours des trois
derniers jours, ils ont chargé 100 tonnes de charbon. Cette initiative de Kell vise à
enfoncer plus profondément leur coque dans les flots pour soustraire totalement ou
partiellement leur salle des machines à un tir direct de l’ennemi.
Le lieutenant Arthur Sinclair décrit quelques phases de cette effervescence :
« Le maître d’équipage avait ordonné de vérifier l’état du gréement
dormant et des espars et de faire disparaître tout ce qui pouvait gêner au
cours du combat. Thomas C. Cuddy, le chef canonnier, supervisait l’état
de sa batterie et la préparation des obus et des boulets pour faciliter le
service aux pièces. Dans le même temps, des ordres étaient donnés pour
préparer le charbon pour nos chaudières (…) Kell, qui avait peut-être
pensé que sa tâche était terminée, était plus agité que jamais, sans doute
en raison de la lourde responsabilité qui pesait sur ses épaules. »
Quand ses matelots lui annoncent que beaucoup de leurs tonneaux de poudre
sont touchés par l’humidité, Kell leur ordonne de les jeter à la mer. On ne sait pas
si, à ce moment-là il en ressent de la colère ou de l’amertume, mais le fait d’en
parler spontanément aux journalistes vingt ans après la fin de la guerre démontre
qu’il remâche encore l’entêtement de Semmes.