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SEMMES ET C.S.S. ALABAMA PDF

Marine dans guerre sécession

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le comportement de Semmes lorsque son bâtiment et le sien étaient presque bord à

bord dans la baie de Salvador de Bahia (Brésil), l’aspirant de marine James M.

Morgan écrit :

« Semmes était un homme austère et guindé sauf avec le Dr Galt et

M. Kell. Il s’adressait rarement à ses officiers et seulement pour des

raisons de service. »

Quand il voit le Kearsarge cingler droit sur lui, Semmes murmure au lieutenant

Kell d’ordonner un bâbord nord-ouest puisque leurs deux lourdes pièces sur pivot

sont braquées sur tribord. Courant en sens inverse, le commandant fédéral a lui

aussi pointé ses canons sur tribord. Les deux bâtiments filent à environ neuf nœuds.

Pour renforcer sa puissance de feu sur son tribord, Semmes y a fait passer l’un de

ses 32-pounders. Dans le récit du combat qu’il rédigea après la guerre, le lieutenant

confédéré Arthur Sinclair note que l’Alabama donna légèrement de la bande sur

tribord à la suite du transfert de cette pièce, mais que, dans le cadre strict du combat,

cela lui donna l’avantage de réduire un peu la surface de ses œuvres mortes du côté

du Kearsarge.

Au départ, Winslow veut se glisser entre la côte et Semmes pour lui couper toute

retraite dans les eaux françaises si son croiseur se trouve en difficulté ou sur le point

de couler, mais il y renonce dans l’immédiat car cette manœuvre l’exposerait trop

dangereusement aux canons rebelles. À 10 h 57, les flancs des deux croiseurs se

toisent à une distance d’un peu plus d’un mille marin et les Confédérés ouvrent le

feu les premiers avec toutes leurs pièces sur tribord. Trop hâtifs et tirés de trop loin,

leurs projectiles n’éventrent que la mer. Leur seconde puis leur troisième bordée,

dix-huit coups au total, déferlent au-dessus du sloop fédéral qui maintient son cap.

La supériorité du Kearsarge, en termes de vitesse, apparaît immédiatement et

Semmes comprend qu’il n’aura jamais le temps de se positionner assez longtemps

pour tirer parti de la plus longue portée de ses deux canons lourds. Le lieutenant

confédéré Arthur Sinclair relate qu’au début de l’engagement, l’Alabama détenait

un avantage majeur que les hommes préposés au service de ses pièces furent

incapables d’exploiter :

« L’ennemi répliqua aussitôt, mais à cette distance, ses canons sur

pivot n’étaient guère dangereux car leur portée était inférieure aux

nôtres (…) En outre, nos pièces sur pivot pouvaient l’atteindre par

ricochet sur la mer. À ce stade du combat, nous avions donc

l’avantage. »

Les fusées de ses obus réglées à cinq secondes, Winslow attend de se rapprocher

à environ 900 mètres de son adversaire pour lui décocher sa première riposte. Celleci

déchire l’un des sabords antérieurs de l’Alabama, tue l’un de ses hommes et

arrache la jambe d’un second. En termes de maîtrise dans la précision de son tir,

cette salve du Kearsarge et les suivantes dénotent un meilleur savoir-faire de la part

de ses canonniers. Comme deux lutteurs cherchant à saisir l’autre sous son angle le

plus vulnérable, les deux navires entament un duel à contre-bord et amorcent un

cercle. Ils en décriront sept dont le diamètre évoluera entre 400 et 600 mètres.

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