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Neil_Strauss_The_Game-Ebook-Gratuit_co

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Chapitre 6

Mystery et moi avions repris la route. Le soleil brillait, la carte était fiable, et

nous avions une planche de surf accrochée sur le toit de notre voiture de location

flambant neuve. Cinq ateliers combles nous attendaient dans trois villes

d’Australie. La vie était belle, la mienne du moins.

Mystery, lui, n’avait pas le moral. Je me suis fait la promesse de ne plus

jamais voyager avec lui. Patricia, sa copine, lui avait posé un ultimatum avant

son départ : mariage et bébés, ou au revoir.

« Cinq jours que je baise plus à cause de ses conneries, m’a-t-il confié tandis

que nous longions la côte du Queensland. Mais je me branle comme un malade

devant des pornos lesbiens. Je dois être un poil déprimé. »

Après quatre ans, leurs buts divergeaient. Mystery voulait parcourir le monde

avec un spectacle d’illusionniste et deux copines bisexuelles ; Patricia voulait se

mettre en ménage, point barre. La célébrité et les modes de vie alternatifs, aux

chiottes.

« Je ne comprends pas les femmes. C’est vrai, quoi, je sais exactement quoi

faire pour les séduire. Et je ne les comprends toujours pas. »

Nous étions venus en Australie parce que Pull-Over, un des étudiants du

premier atelier de Mystery, nous avait invités à passer une semaine chez lui à

Brisbane. Au bout de quatre mois de chasse, il avait fini par rencontrer la femme

qu’il voulait épouser.

« Je suis comme un ado amoureux », s’est exclamé Pull-Over alors que nous

nous garions dans son allée. Il ne ressemblait plus du tout au quadra mal dans sa

peau que j’avais rencontré dans le couloir du Roosevelt Hôtel. Il était bronzé, en

pleine forme, et, fait extraordinaire, un sourire irrésistible était désormais

accroché en permanence à son visage.

Helena Rubinstein a dit un jour, « Il n’y a pas de femmes laides, il n’y a que

des femmes qui se négligent. » Or, comme la société impose des critères de

beauté moins rigides aux hommes qu’aux femmes, c’est doublement vrai pour

eux. Un type comme Pull-Over – n’importe qui, en fait –, avec un bronzage, un

bon maintien, des dents bien blanches, un régime adapté et des tenues correctes,

deviendra regardable.

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