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Neil_Strauss_The_Game-Ebook-Gratuit_co

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Chapitre 1

Le premier soir, nous sommes tous restés dans le jacuzzi, de minuit jusqu’à ce

que notre peau se fripe. Nous regardions les palmiers de notre jardin et les néons

des clubs d’Hollywood que nous devions bientôt prendre d’assaut. Mystery a

chanté l’intégralité de Jésus Christ Superstar sous le ciel étoilé. Papa nous a

expliqué qu’il comptait organiser des fêtes grandioses. Et Herbal nous a servi des

jus de pastèque faits maison. Pas une fille à l’horizon, et nous ne ressentions pas

le besoin de faire nos preuves. Ce soir, c’était une soirée entre copains pour

célébrer la réalisation du rêve « Projet Hollywood ».

« La baraque va devenir célèbre avec tous nos exploits, prédit Mystery,

devant nos sourires béats. Les gens qui passeront dans le coin diront, “C’est là

que vivaient Style, Mystery, Papa et Herbal, les vedettes d’Hollywood. Ils ont

bâti leurs carrières ici et y faisaient des bringues que le monde entier leur

enviait.” »

Herbal était notre quatrième colocataire : un V2D d’Austin, vingt-deux ans,

grand, pâle, placide. Pour les besoins de la théorie du paon, il se mettait du

vernis argenté sur les ongles et s’habillait tout en blanc. Comme nous tous,

c’était un ancien PMF. Mais il possédait une maison au Texas, une Mercedes

S600, une Rolex, un bureau sur Sunset Boulevard dans lequel il ne mettait

jamais les pieds, et un robot-aspirateur. Impressionnant, à son âge. Il avait gagné

ces richesses lors d’opérations louches dans des casinos, où il payait des gens

pour jouer à sa place. Pendant son temps libre – c’est-à-dire tout le temps –, il

faisait de la spéléo, enregistrait des morceaux de rap et surfait sur le Net afin d’y

acheter des bizarreries qu’il n’utilisait jamais.

Mystery tenait à ce que tous les occupants de la maison possèdent une

identité. Nous avions donc un magicien, un écrivain, un joueur et un homme

d’affaires. Cette combinaison devait se révéler plus spectaculaire que le plus

sensationnel des reality-shows.

Quelques jours plus tard, Papa installait un cinquième colocataire, Playboy,

dans la chambre de bonne. Playboy bossait dans l’événementiel à New York ; il

gagna mon admiration quand il me dit avoir travaillé pour la compagnie de

danse de Merce Cunningham. C’était un bel homme – grand et mince, aux épais

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