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Neil_Strauss_The_Game-Ebook-Gratuit_co

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d’utiliser l’hypnose pour la toucher. Je n’aimais pas ces scénarios interdits. Je

m’étais lancé dans le jeu pour gagner en confiance, pas pour contrôler les gens.

Je me suis arrêté et j’ai demandé à mon cobaye ce qu’elle en pensait.

« Agréable », a-t-elle dit, avec son petit sourire de fouine. Elle cherchait

peut-être à me flatter… mais j’imagine que la plupart des gens ont envie de

tenter des expériences nouvelles tant qu’il n’y a aucun risque.

J’ai replié mon papier, l’ai rangé dans ma poche puis je l’ai raccompagnée à

son hôtel. Mais au lieu de la déposer, je me suis garé sur le parking. Je suis

descendu avec elle et l’ai talonnée jusqu’à sa chambre. La peur m’a noué la

gorge, la peur qu’elle se retourne tout à coup et me demande, « Pourquoi tu me

suis ? » Mais elle semblait avoir consenti mentalement : c’était bien parti pour

finir au lit. Je n’en revenais pas. Après tant de pratique, enfin les résultats.

D’après Mystery, il faut environ sept heures après l’avoir rencontrée pour

convaincre une femme de coucher. Sept heures qui peuvent être concentrées

dans la même nuit ou sur plusieurs jours : approche et discussion, une heure ;

coup de fil, une heure ; un verre au bar, deux heures ; re-coup de fil, une heure ;

et à la sortie suivante, poireauter deux heures de plus avant d’aller au lit.

Attendre sept heures ou plus, c’est ce que Mystery appelle de la drague

efficace. Mais il arrive qu’une femme sorte dans l’intention de ramener

quelqu’un, ou se laisse convaincre plus rapidement. Mystery appelle ce genre de

femmes, des trop faciles. J’avais passé une heure avec cette fille à La Salsa et

deux autres au bar. J’allais goûter à ma première trop facile.

Elle a introduit sa carte dans le lecteur de sa porte et la loupiote verte s’est

allumée – signe annonciateur d’une nuit de passion. Elle a ouvert la porte, je suis

entré après elle. Elle s’est assise au pied du lit – comme dans les films – et a

retiré ses chaussures. D’abord la gauche, puis la droite. Elle portait des

chaussettes blanches, je trouvais ça touchant. Elle s’est étiré les orteils puis les a

recourbés en s’allongeant sur le lit.

J’ai fait un pas en avant, prêt à me laisser tomber sur elle. C’est alors que la

plus atroce des odeurs que j’aie jamais senties a assailli mes narines. Elle m’a

fait littéralement reculer. On aurait dit la puanteur de fromage pourri que

dégagent les clodos dans le métro à New York. Ceux qui vous vident toute une

rame. J’avais beau reculer, l’intensité de l’odeur ne diminuait pas. Elle

remplissait la pièce, tout l’espace disponible.

J’ai regardé la fille, allongée sur le lit, offerte, comme inconsciente. C’était

ses pieds. Ses pieds empestaient la chambre.

J’ai dû sortir.

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