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Neil_Strauss_The_Game-Ebook-Gratuit_co

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Elle m’a repoussé, et on s’est retrouvés face à face, couchés sur le côté, nos

visages se touchant presque. « T’as pas besoin de suivre leurs conseils, m’a-telle

confié, dans un souffle enivré et enivrant. Tout ce que j’aime chez toi, tout

ce qui fait que je te trouve canon, tu l’avais déjà avant de rencontrer ces

dragueurs. J’ai pas envie de te voir porter de la quincaillerie et des chaussures à

la Pee Wee Herman. Je t’aurais aimé même avant ces conneries de prétendu

progrès personnel. »

Du dehors, nous entendions les voix des V2D qui rentraient de leur folle nuit

de quasi-baise. « Tous les trucs que ces mecs-t-ont enseignés, ça a failli nous

empêcher d’être ensemble. Moi c’est Neil qui m’intéresse – déplumé, ringard et

bigleux. »

Elle avait peut-être raison. Probable qu’elle aurait aimé le vrai moi. Mais elle

n’aurait jamais eu l’occasion de le rencontrer si je n’avais pas passé ces deux ans

à apprendre à me mettre en valeur. Sans cet entraînement, l’assurance m’aurait

manqué pour aborder une fille aussi intimidante que Lisa.

J’avais eu besoin de Mystery, de Ross Jeffries, de David DeAngelo, de

David X, de Juggler, de Steve P., de Raspoutine et de tous les autres

pseudonymes. Ils m’avaient fait découvrir qui j’étais. Maintenant que j’avais fait

sortir cette personne de sa chrysalide, que je l’avais acceptée, ils ne m’étaient

plus utiles.

Lisa s’est assise sur le lit et a bu une gorgée de bière. « Ce soir, tout le monde

me draguait », a-t-elle rigolé. La modestie et elle, ça faisait deux. « J’espère que

tu te rends compte que tu sors avec la nana la plus fabuleuse de tout Los

Angeles. »

En guise de réponse, j’ai ouvert le tiroir du haut de ma commode et en ai

sorti deux grandes enveloppes. J’ai déversé le contenu de la première sur

l’édredon. Des centaines de feuilles volantes, de boîtes d’allumettes, de cartes de

visite, de serviettes en papier et de tickets déchirés. Sur chacun, une écriture

différente. J’ai vidé ensuite l’autre enveloppe sur le lit – contenu identique, plus

fourni – jusqu’à former une petite montagne : il y avait là tous les numéros que

j’avais récupérés depuis ce fameux premier atelier sous la houlette de Mystery.

« Je sais, ai-je fini par répondre. Ça fait deux ans que j’aborde toutes les

filles de LA. Et c’est toi que j’ai choisie. »

La plus belle chose que j’aie dite depuis longtemps. Mais pas vraiment

exacte : si j’avais appris une chose, c’est que ce n’est jamais l’homme qui choisit

la femme. Il se contente de lui donner l’occasion de le choisir.

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