OH LIFE CLASSIC CARS

VOLKSWAGEN :
La Coccinelle a marqué
l’inconscient collectif !
par Philippe CASSE
Le bruit typique de la Coccinelle
Encore aujourd’hui, il fait dresser
l’oreille à tous les gens de la génération
Coccinelle. Ce bruit les remue et
fait remonter en eux une vague de
nostalgie, comme le souvenir d’un être
cher. Un bruit aussi reconnaissable que
la silhouette de la Coccinelle : il bourdonne,
vibre, chante, il est émaillé des
pulsations rassurantes de la soufflerie
– c’est une euphonie qui pendant
des décennies a servi de fond sonore à
notre mobilité, une musique qui a accompagné
nos désirs d’indépendance
et l’élévation de notre niveau de vie.
Depuis la fin des années ‘40 jusqu’au
début des années ‘80 du siècle passé, le
son inimitable de la Coccinelle constituait
une composante essentielle de
la trame sonore des rues allemandes.
Mais ailleurs aussi, le boxer refroidi
par air de la Coccinelle a été un ténor
dans le bruyant concert de la circulation
des métropoles. «Ce que l’on
aime de l’Allemagne dans le monde»
titrait à la fin des années soixante une
publicité Volkswagen aujourd’hui légendaire
réalisée par l’agence Doyle
Dane Bernbach (DDB) au-dessus d’un
montage bariolé d’images disparates
représentant Heidelberg, un coucou,
de la choucroute avec des «knödel»*,
Goethe, un teckel, la Lorelei – et une
Coccinelle. Et effectivement, la Coccinelle
jouait dans le monde entier le
rôle d’ambassadeur d’Allemagne – reconnaissable
entre mille, parlant haut
et clair et extraordinairement sympathique.
Pendant des décennies, la Coccinelle
a été la voiture d’importation
favorite aux Etats-Unis. En 1967, ses
actions étaient à la hausse jusque sur
l’île de Nauru dans le Pacifique Sud.
Là-bas, concluait hardiment la publicité
«Ce que l’on aime de l’Allemagne
dans le monde», la vente de Volkswagen
avait progressé de 200 pour cent,
192 193
* boulettes de féculents pochés dans l’eau bouillante jouant le rôle de pommes de terre