OH LIFE CLASSIC CARS
Supplément Classic de Oh Life Magazine. Ce magazine informe les amateurs de voitures anciennes .
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Coccinelle. Une bonne quinzaine<br />
d’années plus tard, à l’ère<br />
de la Golf déjà, les publicitaires<br />
Volkswagen reprenaient le<br />
thème de l’œuf mais cette foisci<br />
pour marquer un événement<br />
plus triste aux yeux des amoureux<br />
de ses galbes.<br />
En 1978 en effet, les dernières<br />
Coccinelle construites en Allemagne<br />
quittaient la chaîne de<br />
montage de l’usine de Emden<br />
et le slogan illustrant l’image de<br />
l’œuf peint délivrait le message<br />
suivant : «Nous avons préservé la<br />
forme. Jusqu’à la fin.»<br />
Et - avec une note d’opiniâtreté:<br />
«Près de 21 millions d’acheteurs<br />
de Coccinelle dans le monde entier<br />
n’ont rien trouvé à y redire.»<br />
L’odeur typique<br />
à l’intérieur<br />
de la Coccinelle,<br />
une madeleine<br />
de Proust moderne !<br />
Le conducteur ne trouvait rien<br />
non plus à redire à son odeur :<br />
respirer à l’intérieur de la Coccinelle<br />
c’était inhaler un bouquet<br />
de parfums où l’odeur de<br />
la méca- nique brûlante se mêlait<br />
à celle de l’échauffement<br />
des tapis de sol. «Un chauffage<br />
sans odeur» promettaient<br />
les concurrents de la Coccinelle<br />
pour mettre en valeur leurs produits,<br />
ignorants qu’ils étaient<br />
que ce fumet d’air chaud était<br />
préci- sément un élément de l’aura<br />
envoûtante de la Coccinelle.<br />
Produit dans les boîtes à chauffage<br />
du moteur et soufflé par les<br />
diffuseurs des marchepieds, ce<br />
flux d’air chaud faisait partie intégrante<br />
de la personnalité de la<br />
Coccinelle comme un parfum de<br />
marque peut l’être d’une femme<br />
aimée. Cette petite brise souvent<br />
à peine tiède quand on roulait au<br />
ralenti - dont ne peuvent se faire<br />
une idée aujourd’hui que ceux<br />
qui appartiennent à la génération<br />
Coccinelle - était considérée<br />
comme un privilège au début de<br />
la carrière de la bête à Bon Dieu<br />
- un véritable luxe à une époque<br />
où les autres automobiles étaient<br />
souvent dépourvues d’un chauffage<br />
qui ne commença sa carrière<br />
d’accessoire qu’en option !<br />
Les chauffeurs devaient s’emmitoufler<br />
dans d’amples manteaux<br />
matelassés et se munir de gants<br />
avant de s’installer au volant. Les<br />
premiers propriétaires de Coccinelle<br />
quant à eux pouvaient se<br />
contenter d’enfiler un pullover<br />
chaud pour rouler en hiver.<br />
Et c’était très bien ainsi. A bord<br />
de la Coccinelle, en effet, tous<br />
ceux qui étaient du voyage bénéficiaient<br />
également de la chaleur<br />
que leur procurait le contact<br />
étroit avec leur voisin. On pouvait<br />
certes garder son chapeau<br />
sur la tête grâce à une garde au<br />
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