Société archéologique, historique et scientifique de Noyon ... - Index of

de la Région. Le plus fort pesait 18.000 livres aussi fallait-il
au moins 20 hommes robustes pour mettre- ces bourdons
en branle (1). Les anciens les croyaient dûs à la générosité
de l'empereur Charlemagne, en souvenir de son
sacre, mais aucun document n'indique la date de leur bénédiction,
ni leurs inscriptions.
Dans l'autre tour, aujourd'hui silencieuse et sans char-
pente, étaient six cloches, moins grosses certainement,
mais formant entre elles un agréable accord et servant
pour les sonneries des Classes inférieures.
Sans se donner l'embarras de les décrocher, un nommé
Herbet, charpentier, se chargea de les briser toutes sur
place et les morceaux allèrent se transformer en billion à
Paris, ainsi que ceux dos cinquante-huit cloches des
autres paroisses, abbayes et communautés de la ville. Le
3 nivôse an II, on enleva également de l'église constitu-
tionnelle, pour la fonte et après les avoir stupidement
broyés, les châsses et reliquaires si artisternent travaillés,
composant alors le Trésor de la Cathédrale et des paroisses
à jamais dévastées. »
L'inventaire de février 1790, détaillé au 7e volume des
Bulletins du Comité archéologique, donne un aperçu des
richesses que possédait notre vieille Cathédrale, aussi
n'est-il pas surprenant que Lucas révèle que « dans ce
monstrueux pillage disparurent pêle-mèle les statues de
confréries (2), des boîtes aux saintes huiles, des oiseaux ou
coquilles à baptiser, des masses d'officiers, des bâtons de
chantres, des croix de procession et d'autels, des soleils,
calices, ciboires, custodes et patènes, des réchaux, bas-
(1) Au pied de l'escalier conduisant aux orgues est appendu le
battant du plus gros.
(2) Du Rosaire, de St-Pierre, de Bon-secours, de St-Maurice.