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Dès lors, le précieux dépôt de nos Reliques, cachées dans
le préau du cloître put être révélé sans crainte; tout le
monde voulut les vénérer.
De minutieuses enquêtes, confirmées par la bonne foi
du fidèle Rohault et des personnes appelées en témoignage
sont relatées dans le Manuscrit, et justifient de la régularité
et des précautions qui présidèrent au procès-verbal de
l'exhumation de ces reliques (1). Toutefois, Lucas déclare
que, profitant d'un jour de congé, il se rendit à l'église où
se groupait une foule anxieuse et qu'ayant pris dans la
sacristie la bêche et le hoyau destinés à ouvrir les cachettes,
il eut l'insigne honneur d'en sortir ces pieux ossements
successivement reconnus, religieusement déposés
dans une corbeille séparée, enveloppés de linge et confiés
à la garde d'un prêtre. Vers 6 heures du soir, ces corbeilles
transportées à la sacristie y demeurèrent sous scellés dans
une armoire pendant trois jours. La cérémonie de la Translation
eut lieu solennellement le dimanche 23 août, à deux
heures, devant une affluence telle, qu'il devint très difficile
à ceux qui tardèrent de se procurer des places.
Après avoir reconnu les scellés intacts, Messieurs Derichouffz,
Lejeune, Priez, Dautrevaux, Despréaux, Petitpain,
tous prêtres sortis de prison, et le Frère-gardien des Cordeliers,
se rendirent au chœur avec les vingt-quatre commissaires
portant les Reliques qu'ils déposèrent près des
quatre châsses provisoires en bois destinées à les recevoir,
(car l'argenterie était devenue si rare, que Lucas vit quelque
temps dire la messe avec un calice en verre.)
Lecture feite des procès-verbaux d'exhumation, M. Frémont,
vicaire-général, prit la parole avant de bénir les
(1) Le 20août 1793. Reproduit au 7' vol. des Bulletins du
Comité archéologique.