SOCIEDADE BROTERIANA - Biblioteca Digital de Botânica ...
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IH. LA QUESTION DES PLANTES CARNIVORES<br />
DANS LE PASSE ET DANS LE PRÉSENT<br />
Somme tout le mon<strong>de</strong> sait, on a <strong>de</strong>signe sous le nom <strong>de</strong> plantes<br />
carnivores ou insectivores, <strong>de</strong>s phanérogames ayant <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
capturer <strong>de</strong>s animaux, <strong>de</strong> les digérer et <strong>de</strong> se procurer, ainsi, une<br />
quantité plus au moins gran<strong>de</strong> d'aliment organique.<br />
Trois opinions différentes règnent encore aujourd'hui sur ces<br />
curieuses plantes.<br />
Quelques auteurs (Hooker, Darwin, Penzig, Dewèvre, etc.) con¬<br />
sidèrent ces plantes comme <strong>de</strong> vraies carnivores puisque, graces à<br />
Texistence <strong>de</strong> zymases sécrétées par leurs glan<strong>de</strong>s digestives, elles<br />
digèrent la substance anim'ale la transformant en <strong>de</strong>s produits assi¬<br />
milables qui sont, ensuite, absorbés par leurs cellules.<br />
D'autres biologistes, quoique admettant l'absorption <strong>de</strong> la sub¬<br />
stance animale par les cellules <strong>de</strong> la plante, nient absolument que<br />
les carnivores secrètent <strong>de</strong>s sues digestifs susceptibles <strong>de</strong> transfor¬<br />
mei' les substances albuminói<strong>de</strong>s en peptones.<br />
Pour ceux-ci (Tiscbutkin, Dubois, etc), ce sont les microbes qui<br />
produisent les dédoublements <strong>de</strong>la molecule albuminói<strong>de</strong> en la trans¬<br />
formant en produits qui sont absorbés par <strong>de</strong>s cellules spéciales et<br />
incorpores dans le protoplasme cellulaire.<br />
Pinalement on trouve encore aujourd'kui <strong>de</strong>s physiologistes qui<br />
contestent aux plantes carnivores la faculte d'absorption <strong>de</strong>s sub¬<br />
stances animales.<br />
Comme on sait, Darwin, bien qu'il ne fut 1'auteur <strong>de</strong> l'hypothèse<br />
<strong>de</strong>s plantes carnivores, a étó le premier a traitor ce sujet scientifi¬<br />
quement. Son ouvrage Insectivorous Plants auquel il a travaillé<br />
pendant quelques années (1), même quand ses souffrances ne lui lais<br />
saient que <strong>de</strong> três courtes beures <strong>de</strong> repôs, est vraiment mo<strong>de</strong>laire.<br />
(1) Dans une lettre à M. Tait écritc en Mars 1869 il disait: « My M. S. on this<br />
subjeet has been nearly ready for publication during some years, but wlien I shall<br />
have strength and Time to publish I know not. ». L'édition anglaise a paru seule<br />
ment en 1875.