PDF. - full text - Dunarea de Jos

Annals of “Dunărea de Jos” University of GALAŢI
Fascicle XIII, New Series.
Issue 28, XVI (XXVII), 2009
pp. 29-34
IRONIE ET ALLEGORIE POLITIQUE
DANS L’ŒUVRE DE
GRIGORE ALEXANDRESCU
Ana-Elena Costandache
29
Language
and
Literature
Située à la jonction avec des éléments de l’Ouest, d’une part, et des éléments des
Balkans, d’autre part, à une époque où il y avait de nombreuses sources d’inspiration, la
littérature roumaine a subi des changements des formes en fonction des événements
politiques de la première moitié du XIX e siècle (la Révolution, l’Union), mais aussi en
fonction des affinités des auteurs pour les exemples culturels déjà renommés. Dans ce
contexte, ce qui a attiré l’attention a été l’abondance des genres et leur influence, alors que les
troubles sociaux et politiques de l’époque ont fait une marque décisive sur les écrits, en
dévoilant “des changements imprévus dans la conscience des écrivains”. 1
Vrai pionnier du genre, confronté avec les difficultés spécifiques aux débuts littéraires,
surtout celles qui tenaient à la modalité d’expression poétique du XIX e siècle, Grigore
Alexandrescu aspirait, dès le commencement de son écriture, “à enrichir la langue
roumaine”. En valorisant la simplicité et la sobriété, en alliant le classicisme et le
romantisme, l’auteur a été en mesure de se différencier des autres auteurs romantiques
Roumains de l’époque, mais aussi des romantiques occidentaux.
Lucia Simona Dinescu, suite à ses études culturelles expliquées dans des discours
prononcés sur la modernité, a conclu qu’ “en Roumanie, la culture s’est formée à la suite de
différentes influences [...] et a servi à la politique”. 2 Pourtant, les interdictions brutales et les
thèmes imposés ont été dépassés de manière diplomatique:
“En 1840, les principautés étaient trop intégrés dans le domaine intellectuel ou
économique de l’Europe, et leur développement comprenait trop d’éléments de rupture
avec l’ordre féodal pour qu’une politique rétrograde, étroite et hostile à l’intérêt national
ne puisse avoir des chances de réussite”. 3
Le discours politique de l’époque en question (celle de ’48) a été particulièrement
connu dans la vie culturelle, dans les œuvres littéraires, par l’intermédiaire de la promotion
des idéologies libérales et révolutionnaires. Les réactions des groupes d’intellectuels à tout ce
qui représentait la vie politique n’ont pas retardé, que ce soit au niveau des thèmes et des
raisons littéraires, ou au niveau des espèces visées. Les variantes étaient multiples: certaines
satirisaient, comme dans le cas d’Ion Ghica “les mœurs de la société et des pratiques
rétrogrades de l’époque, [...] la phraséologie et la démagogie politique, les arrangements en
coulisses, le carriérisme, le faux démocratisme et la corruption des médias” 4, tandis que
d’autres discours proposaient aux lecteurs un langage assez violent. Parmi les écrivains qui
ont agi d’une manière où d’autre, Alexandrescu s’est fait remarquer, en proposant des types
de politiques, mais surtout en créant des “types d’intrigue d’où sa propre imagination
pourrait tirer les éléments nécessaires à la création d’une histoire, d’un conte...” 5