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PDF. - full text - Dunarea de Jos

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populaire, offrent certains traits (le lion symbolise la force, le renard - la ruse, l’âne et le bœuf<br />

- la bêtise). Pourtant, il y a dans les fables d’Alexandrescu une telle individualisation et un<br />

langage comique qui placent les personnages dans une époque différente : les conseillers du<br />

roi lui s’adressent <strong>de</strong> manière fausse élégante, ”Vous, monsieur le bœuf“ et, ce <strong>de</strong>rnier, ”au<br />

cours du Carême“ apprend que son neveu est venu lui rendre visite: il s’agit du fils <strong>de</strong> Mme<br />

la Vache.<br />

Le changement <strong>de</strong> registre langagier se réalise dans certaines fables qui proposent<br />

comme thème la presse officielle <strong>de</strong> l’époque. Ce thème se retrouve comme symbole dans Le<br />

peintre et le portrait: ”Lorsque le beau <strong>de</strong>vient laid, le peintre prend un bon salaire: / T’es<br />

noir, il te fait blanc; t’es faible, il te fera grossir…“ 23<br />

Une place différente occupe Satire. A mon esprit où le commentaire satirique refait<br />

fidèlement l’image <strong>de</strong>s salons <strong>de</strong> 1840. Le raffinement du mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal – concrétisé en<br />

jeu <strong>de</strong> cartes, flirt, danse, mo<strong>de</strong> – est refusé: les dames jouent au whist, conscientes que ”la<br />

vie passe“. Un jeune homme galant et élégant porte <strong>de</strong>s vêtements cousus à Paris. Le<br />

bavardage et le snobisme sont propres aux salons; les <strong>de</strong>moiselles prétentieuses ne parlent à<br />

personne pendant toute une semaine lorsqu’elles ont l’occasion et l’honneur d’être<br />

remarquées par un jeune homme ”<strong>de</strong> bonne famille“. Dans ce con<strong>text</strong>e, la critique <strong>de</strong> l’auteur<br />

prend la forme <strong>de</strong>s reproches faits d’une manière humoristique. Ainsi, le poète fait preuve<br />

d’une bonne conduite en société: au whist (ou ”vist“), il gagne toujours, tandis qu’à la danse<br />

il séduit toutes les dames. Au contraire, il ne peut pas ignorer les situations ridicules partout<br />

où il y en a le cas. 24 Ainsi, la satire <strong>de</strong>vient une série <strong>de</strong> scènes: les cartes à jouer, le jeune<br />

homme qui se moque <strong>de</strong>s dames, la danse, la conversation, tout dans le même décor – les<br />

salons bourgeois d’autrefois.<br />

La contribution <strong>de</strong> Gr. Alexandrescu au développement <strong>de</strong>s moyens artistiques est<br />

incontestable. La critique littéraire a été d’avis que ”son travail a conduit à l’enrichissement<br />

<strong>de</strong> la langue roumaine, mais d’une manière négative au niveau <strong>de</strong> la versification“ 25 ;<br />

pourtant, le poète s’est avéré être un chercheur <strong>de</strong> la langue et du langage artistique. Sa<br />

contribution la plus gran<strong>de</strong> a été au niveau stylistique, sur les moyens comiques, par la<br />

manipulation <strong>de</strong> l’ironie et <strong>de</strong> l’humour, compte tenant <strong>de</strong> la place que le langage occupe<br />

dans les versets satiriques écrits à la première personne. D’ailleurs, le comique tient à la<br />

manière <strong>de</strong> savoir raconter et d’apprécier, tout aussi que le comique est fourni par<br />

l’utilisation inattendue du ton familier, léger.<br />

Pour conclure, on peut affirmer que l’œuvre d’Alexandrescu reste le témoignage d’un<br />

travail assidu. Son rôle a été important pour ”le <strong>de</strong>stin“ du XIX e siècle, en restant un poète<br />

toujours actuel.<br />

Notes<br />

Şerban Cioculescu, Istoria literaturii române mo<strong>de</strong>rne, Eminescu, Bucureşti, 1985, p. 10<br />

2 Vatra (L’Âtre), no 4/ avril 2008, p. 21<br />

3 Paul Cornea, Originile romantismului românesc, Cartea românească, Bucureşti, 2008, p. 370-371<br />

4 Teodor Vârgolici, Aspecte ale romanului românesc din secolul al XIX-lea, Eminescu, Bucureşti, 1985,<br />

p. 32<br />

5 Nicolae Iorga, Istoria literaturii româneti. Arta şi literatura românilor, Editura Fundaţiei Culturale<br />

Române, Bucureşti, 1999, p. 161<br />

6 Nicolae Manolescu, Poeţi romantici, Editura Fundaţiei Culturale Române, Bucureşti, 1999, p. 76<br />

7 Al. Piru, Istoria literaturii române <strong>de</strong> la început până azi, Univers, Bucureşti, 1981, p. 63<br />

8 Ghe. Adamescu, Istoria literaturii române, Eminescu, Bucureşti, 1998, p. 136<br />

9Şerban Cioculescu, Vladimir Streinu, Tudor Vianu, Istoria literaturii române mo<strong>de</strong>rne, Eminescu,<br />

Bucureşti, 1985, p. 45<br />

10 Nicolae Manolescu, œuvre citée, p. 92<br />

11 Gr. Alexandrescu, Satiră. Duhului meu, Porto-Franco, Galaţi, 1993, p. 44<br />

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