PDF. - full text - Dunarea de Jos

d’étude. Il s’agit des conséquences des multiples orientations politiques et idéologiques qui se
manifestent dans la Moldova post-soviétique sur la perception de l’identité nationale et
linguistique telle qu’elle se reflète dans les médias moldaves et principalement dans trois
journaux de Chişinău publiés en roumain, Ţara (Le Pays), Săptămâna (La Semaine) et Comunistul
(Le Communiste). Une présentation détaillée des moments historiques qui ont marqué
définitivement les relations entre la République de Moldova, la Roumanie et le pouvoir
soviétique et qui ont conduit implicitement à la crise actuelle d’identité nationale et
linguistique dans la région, suivie par la discussion et la re-définition des termes-clefs de
l’étude – langage, pouvoir, idéologie et nation – en partant des théories déjà consacrées de
Bakhtin, Bourdieu, Woolard, etc., assure le cadre théorique nécessaire pour l’analyse
minutieuse du discours des trois journaux qui semble jouer encore un rôle essentiel dans la
dynamique du processus de négociation de l’identité nationale. Ainsi, on démontre que les
médias, qui portent simultanément les traces linguistiques de plusieurs idéologies (proroumaine
extrémiste, modérée et pro-russe soutenant la soi-disante idéntité distinctement
moldave), reflètent et, en même temps, encouragent l’instabilité du climat politique, social et
culturel.
On continue avec un bref article, i nëmur ‘poor, (ac)cursed,’ Geg nâmë ‘curse’ (i nëmur
‘pauvre, maudit’, l’Albanais nâmë ‘malédiction’), dans lequel Eric P. Hamp de l’Université de
Chicago se donne pour but de démêler, par une rigoureuse analyse lexicologique, le sens du
mot albanais nâmë (malédiction/ pauvreté)
L’éditeur invite aussi les lecteurs explorer, avec Christopher Lamont de l’Université de
Mississippi, l’impact du nationalisme sur la vie politique et l’opinion publique croates dans
une étude qui se place plutôt à la limite entre les études culturelles et purement historiques (A
New Croatian Right : Nationalist Political Parties and Contemporary Croatian Politics – Une nouvelle
droite croate : les partis politiques nationalistes et la politique croate contemporaine). Une présentation
du système des partis politiques de la Croatie indépendante sert de préambule à l’analyse des
éléments nationalistes dans la politique des partis de droite (parmi lesquels le plus important
et le plus large serait l’Union Démocratique Croate HDZ) et de la façon dont ceux-ci ont
contribué, en plus ou moins large mesure, à leur succès dans les scrutins nationaux.
Interprétant les données statistiques qui indiquent l’ascension ou, au contraire, la baisse de la
popularité de certains partis aux yeux de l’électorat croate, Christophe Lamont semble arriver
toujours à la même conclusion : que la politique et la transition vers un régime démocratique
en Croatie continuent à être marquées par des tensions (vu la mémoire des crimes de guerre, la
situation des réfugiés, l’échec du gouvernement dans les négociations avec l’Union
Européenne et l’OTAN) qui peuvent, à la longue, provoquer l’émergence d’une nouvelle
vague de nationalisme au début du XXI siècle.
Les deux derniers articles mettent en discussion les problèmes de la politique
contemporaine à grand impact sur la vie sociale et culturelle des nations sud-européennes
après la chute des régimes communistes. L’article Archival Gleanings on Russian Trade and
Consulates in the Near East (En glanant des données des archives concernant le commerce et les
consulats russes au Proche-Orient) de Theophilus C. Prousis de l’Université de la Floride du
Nord est issu de l’intérêt de l’auteur pour l’étude de la politique à multiple facettes de l’Empire
Russe au XIXe siècle à l’égard des peuples et des régions de l’ancient Empire ottoman, dont le
but principal était d’étendre l’influence tsariste vers le sud, de renouer avec le monde
orthodoxe dans les Balkans et d’encourager le développement du commerce dans la Mer Noire
et la Méditerranée. En fait, le but de cet article n’est pas de simplement décrire des faits
historiques, mais plutôt d’informer tous ceux qui s’intéressent à ce sujet, surtout les spécialistes
occidentaux, concernant les nouvelles possibilités de recherche qui se sont présentées dès
qu’on a permis l’accès aux Archives des Affaires Étrangères de l’Empire Russe (AVPRI) de
Moscou. Selon Prousis, étudier des archives si vastes et riches en informations permettrait au
moins d’éclairer d’un jour nouveau la complexité de la politique impériale et l’interaction de
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