BIA

MAI 2015
6 mai).
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Vue générale de l’autel et des deux nefs. (Photo : Doaa Elhami)
(Photo : Doaa Elhami)
Dans le Vieux-Caire, quartier connu pour ses
monuments juifs, coptes et islamiques, plus
précisément rue Mâr Girgis, se dresse
majestueusement la forteresse romaine de
Babylone connue pour ses tours cylindriques.
Au sommet de l’une de ces tours, se dresse
l’église Saint-Georges des grecs orthodoxes.
« Cette église a une forme circulaire comme la
tour sur laquelle elle est bâtie. C’est sa
particularité », explique Ibrâhîm ‘Abd al-Rahmân,
directeur général de la zone archéologique du
Vieux-Caire au ministère des Antiquités.
L’église a fait l’objet, pendant trois ans, de
travaux de restauration qui ont coûté 50
millions de L.E., versées par MARTINUS, un
bienfaiteur grec. Cette somme a permis de
restaurer les trois étages de la tour sur
laquelle est construite l’église. « Ces trois
étages servent actuellement comme lieu
d’exposition des objets qu’on a dégagés de
l’église pendant la restauration », explique
Muhammad Mustafa, chef des inspecteurs des
antiquités du Vieux-Caire.
Cet ensemble a été inauguré officiellement
la semaine dernière, sous les auspices du
président ‘Abd al-Fattâh al-Sîsî, par le président
grec, Prokópis Pavlópoulos, et en présence du
ministre des Antiquités, Mamdûh al-Damâtî.
L’église Saint-Georges des grecs orthodoxes
a été bâtie au début du XX e siècle (1904-
1909). Elle a remplacé l’ancienne église dédiée
à ce saint, édifiée au X e siècle et brûlée au
début du XX e siècle. « Afin de consolider la
nouvelle église qui est en quelque sorte
suspendue comme l’église de la Vierge, on a
injecté du ciment et du fer à béton dans le
sous-sol », explique ‘Abd al-Rahmân.
Quant au bâtiment lui-même, il a été fortifié
avec de gros blocs de pierres. L’église est
construite dans le style architectural de la
basilique et se compose de deux ailes semicylindriques
qui entourent la coupole. À l’entrée
de l’église se trouve une grande salle. Au
centre de celle-ci se trouve l’autel surmonté
d’une grande croix munie d’une aile sous forme
d’iconostase. À côté de l’autel, se trouvent
deux nefs, chacune décorée de quatre icônes
représentant les apôtres. La coupole au centre
est ornée d’une représentation du Christ, le
plafond est de couleur bleue, représentant le
ciel avec des étoiles symbolisant la naissance
du Christ. Des vitraux colorés et des icônes
ornent les murs de l’église.
Pour les archéologues, cette église est un
élément d’un complexe religieux situé au sein
de la forteresse. Tout près de l’escalier de
l’église se trouve une petite porte. « Elle mène
vers une grande salle où se trouvent la grande
croix de fer que Saint-Georges portait sur le
dos ainsi que les chaînes avec lesquelles il
était attaché et les sandales munies de clous
qu’on lui faisait porter. Il y a aussi des
peintures décrivant les scènes de torture »,
explique Mustafa.
À son tour, cette salle donne sur de petites
chapelles creusées dans la pierre de l’ancienne
forteresse. « Là, les visiteurs laissent leurs
souhaits sur de petits bouts de papier »,
explique ‘Afâf ‘Alâ’, inspectrice des travaux. Elle
ajoute qu’il s’agit d’une tradition populaire
répandue en Égypte depuis l’époque
pharaonique.
L’édification de l’église sur cette tour a
profondément modifié son aspect d’origine. Les
colonnes de l’église se prolongent sur plusieurs
mètres jusqu’aux fondations de la tour ellemême.
Cette dernière se compose de trois
niveaux, en plus du dernier niveau sur lequel a
BIA LI — Janvier/Juin 2015 110