31.12.2015 Views

BIA

bia51

bia51

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

MAI 2015<br />

— Mais souvent, on entend parler de pièces<br />

antiques égyptiennes vendues au grand jour...<br />

— Jusqu’au début des années 1980, les<br />

missions de fouilles avaient droit de garder<br />

10 % des découvertes. Cela a donné lieu à un<br />

marché des antiquités plus ou moins légal. Ce<br />

privilège a été annulé en vertu d’une loi<br />

adoptée en 1983.<br />

— Ce qui revient à dire qu’il vous arrive<br />

d’être dans l’impossibilité de récupérer certains<br />

objets...<br />

— Malheureusement. Je vous donne<br />

l’exemple de la statue de Sekhemka dont on<br />

n’a pas pu arrêter la vente l’année dernière.<br />

Elle a été vendue à 16 millions de livres<br />

sterling. La salle a proposé d’arrêter la vente à<br />

condition que l’Égypte propose une somme. Ce<br />

qu’on a refusé, faute de moyens. Dans d’autres<br />

cas, les frais des avocats dépassent la valeur<br />

de la pièce en question. On s’abstient donc<br />

d’intenter un procès.<br />

— Selon quels critères les pays aident<br />

l’Égypte pour récupérer son patrimoine ?<br />

— Nos relations avec les pays étrangers<br />

sont basées sur l’accord signé à l’Unesco en<br />

1970 sur la protection du patrimoine culturel<br />

des pays signataires, ainsi que sur les<br />

protocoles bilatéraux. Celui qu’on a signé avec<br />

la Suisse en 2010 exige des autorités de ce<br />

pays de saisir de nombreuses pièces. Le<br />

protocole de coopération le plus récent dans<br />

ce domaine a été signé la semaine dernière<br />

avec l’Espagne, un pays considéré comme la<br />

porte européenne de la contrebande des<br />

antiquités.<br />

— Par quoi répondez-vous à ceux qui<br />

considèrent la présence des antiquités<br />

égyptiennes à l’étranger comme une sorte de<br />

promotion touristique ?<br />

— C’est une opinion que je ne partage pas.<br />

À chaque fois que je vois l’obélisque de la<br />

place de la Concorde à Paris, cela me fait de<br />

la peine. Je n’ai jamais apprécié une pièce<br />

antique en dehors de son cadre, de son<br />

environnement. Quant à la promotion<br />

touristique, je crois que les enfants du monde<br />

entier rencontrent les pharaons dans leurs<br />

manuels scolaires. Sans oublier que l’Égypte<br />

organise des expositions à l’étranger. La<br />

prochaine sera au Japon et sera consacrée à<br />

Toutankhamon.<br />

— Mais souvent, les antiquités égyptiennes<br />

sont mieux exposées à l’étranger si l’on<br />

compare avec beaucoup de musées égyptiens<br />

où elles sont entassées dans les vitrines...<br />

— Notre ambition c’est de faire un musée<br />

dans chaque gouvernorat d’Égypte. Déjà,<br />

certains musées locaux se disputent les objets<br />

récupérés d’Allemagne.<br />

— Vous avez annoncé il y a près d’un an la<br />

création d’un musée à l’aéroport international<br />

du Caire qui sera consacré aux pièces<br />

restituées, où en êtes-vous ?<br />

— Sa préparation est en cours, ainsi que le<br />

choix des pièces qui y seront exposées. (Nasma<br />

Réda, « ‘Alî Ahmad : Beaucoup de sites sont<br />

encore vierges et renferment un grand nombre<br />

de pièces non enregistrées », Al-Ahram Hebdo<br />

du 13 mai 2015).<br />

- -<br />

Antiquities Minister Mamdûh al-Damâtî said<br />

Egypt will do its best to stop the illegal traffic<br />

of antiquities within the Middle East, adding<br />

that Iraqi artifacts had been seized at an<br />

Egyptian border crossing and returned to Iraq.<br />

During a speech on Wednesday, delivered at<br />

the opening of the conference in Cairo,<br />

devoted to combating the destruction of<br />

monuments, the minister called on UNESCO to<br />

intervene through legislative amendments,<br />

particularly with regard to Article 6 of the law<br />

issued in 1970, which represents an obstacle<br />

for countries who own antiquities. “There is<br />

something called “monument laundering,” when<br />

an artifacts is taken to another country, where<br />

it gets a legal selling bond to be recognized<br />

internationally,” he added.<br />

Meanwhile, UNESCO Chief Irina BOKOVA<br />

highlighted the need for a suitable vision to<br />

protect the Middle East and combat the theft<br />

of antiquities. She described the destruction<br />

and looting of monuments as “warfare.” She<br />

mentioned a number of international<br />

discussions aimed at amending the 1970 law,<br />

adding that the protection of antiquities is not<br />

only a cultural issue, but also a security one.<br />

(“Minister: Egypt will not allow traffic of<br />

<strong>BIA</strong> LI — Janvier/Juin 2015 116

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!