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JUIN 2015<br />
d’équipes de conservateurs sur de courts<br />
séjours au Louvre pour le MAI et au MAI pour<br />
les conservateurs du Louvre sont aussi à<br />
l’étude.<br />
— Les discussions ont-elles abouti à un<br />
accord concret ?<br />
— Nous voulons avancer vers un projet de<br />
convention entre le Musée du Louvre et le<br />
ministère égyptien des Antiquités avec un<br />
programme à court terme et à moyen terme.<br />
— Comment évaluez-vous les travaux de<br />
restauration effectués au musée d’Art<br />
islamique ?<br />
— J’ai vu la situation en janvier dernier et<br />
je l’ai revue lors de mon passage la semaine<br />
dernière. Je suis très optimiste sur l’avancée<br />
des travaux.<br />
— Et que pensez-vous de la muséographie<br />
du MAI ? Est-elle conforme aux normes<br />
mondiales ?<br />
— Il me semble que le directeur du musée,<br />
Ahmad al-Shûkî, et son équipe ont une bonne<br />
vision. La muséographie avait été pensée de<br />
manière très professionnelle en 2010 pour la<br />
réouverture. Le muséographe français Adrien<br />
GARDÈRE avec l’aide des équipes scientifiques du<br />
département des Arts de l’islam ont conçu une<br />
muséographie adaptée et moderne. L’enjeu<br />
actuel est de reconstruire en améliorant.<br />
équipes égyptiennes que j’ai pu voir au travail<br />
pour faire renaître l’essentiel de ces œuvres.<br />
— D’après vous, quelle est la pièce<br />
maîtresse du musée d’art islamique ?<br />
— Les parties les plus riches sont bien sûr<br />
les collections fatimides et mameloukes. Je<br />
pense par exemple aux formidables stucs ou<br />
lampes de mosquées.<br />
— Une conférence internationale sera<br />
organisée en octobre prochain par le musée<br />
d’Art islamique en coopération avec votre<br />
département. Quel sera le thème de cette<br />
conférence ?<br />
— Nous y réfléchissons encore. Mais l’idée<br />
serait de réunir quelques grands spécialistes<br />
des musées d’arts islamiques au moment de<br />
l’ouverture du musée au Caire, puis organiser<br />
une deuxième session à Paris, autour d’un<br />
thème en lien avec l’histoire de nos collections<br />
et de nos musées. (Nasma Réda, « Yannick<br />
LINTZ : Nous voulons renforcer la coopération<br />
avec le musée d’Art islamique en Égypte », Al-<br />
Ahram Hebdo du 3 juin 2015).<br />
- -<br />
— Comment avez-vous réagi après l’attentat<br />
de 2014 et les dégâts au Musée du Caire ?<br />
— J’ai appris par la presse qu’il y a eu une<br />
explosion. J’ai immédiatement téléphoné au<br />
ministre égyptien des Antiquités pour lui dire<br />
que nous sommes prêts à contribuer à la<br />
reconstruction. L’Unesco a joué aussi un rôle<br />
pour mobiliser des fonds internationaux pour la<br />
restauration des œuvres en 2014.<br />
— Comment évaluez-vous le niveau des<br />
restaurateurs égyptiens et la qualité des pièces<br />
restaurées ?<br />
— Des œuvres uniques ont été<br />
définitivement endommagées. Mais je dois dire<br />
que je suis admirative de l’énergie, du<br />
professionnalisme et du dévouement des<br />
Chaque jour, des pièces antiques quittent le<br />
Musée égyptien du Caire à destination du<br />
nouveau Grand Musée (GEM) sur le plateau des<br />
pyramides de Gîza. Près de 17 000 pièces ont<br />
été transférées depuis 2010. Târiq Tawfîq,<br />
superviseur au projet du GEM, déclare : « Ces<br />
objets feront partie des 50 000 qui seront<br />
exposés lors de l’ouverture du musée en mai<br />
2018 ». Ajoutant que 50 000 autres seront<br />
stockés et disponibles aux chercheurs pour les<br />
études scientifiques. Il a souligné que « lors de<br />
l’inauguration partielle, 5 000 pièces seulement<br />
seront exposées. Il s’agit des statues géantes,<br />
en plus de la plupart de la collection des<br />
trésors du jeune pharaon Toutankhamon ».<br />
<strong>BIA</strong> LI — Janvier/Juin 2015 147