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etude des facteurs potentiellement limitant de la repartition

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VII.2.2. Désertification <strong>de</strong> l’habitat<br />

La surexploitation du milieu est leur principale menace (Ginsberg et Macdonald,<br />

1990). Les fennecs sont victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> désertification qui s’accroît autour <strong><strong>de</strong>s</strong> vil<strong>la</strong>ges, en<br />

raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> milieux avoisinants les habitations (Cuzin, 1996).<br />

VII.2.2.1. Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements énergétiques dans le sud tunisien<br />

La politique volontariste <strong>de</strong> création <strong>de</strong> périmètres irrigués et <strong>de</strong> sé<strong>de</strong>ntarisation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> noma<strong><strong>de</strong>s</strong> a eu pour conséquence d’aggraver <strong>la</strong> désertification.<br />

Chez les noma<strong><strong>de</strong>s</strong>, <strong>la</strong> femme pourvoyait <strong>la</strong> tente en combustible par prélèvement<br />

direct sur <strong>la</strong> végétation environnante, usant d’une connaissance intime <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ntes et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ressources végétales au gré <strong><strong>de</strong>s</strong> saisons et <strong><strong>de</strong>s</strong> itinéraires <strong>de</strong> transhumance. Le comportement<br />

énergétique <strong><strong>de</strong>s</strong> noma<strong><strong>de</strong>s</strong> apparaîssait d’une gran<strong>de</strong> rusticité, adapté à <strong>la</strong> sobriété <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

habitu<strong><strong>de</strong>s</strong> alimentaires et étroitement dépendant <strong>de</strong> l’environnement saharien. Les espaces <strong>de</strong><br />

prélèvements du bois étaient plus <strong>la</strong>rges car les prélèvements s’effectuaient petit à petit sur les<br />

parcours saisonniers <strong>de</strong> transhumance réalisés du Nord au Sud du Nefzaoua. La pression <strong>de</strong><br />

coupe réalisée sur ces zones était donc plus faible et saisonnière. Le four à pain était absent et<br />

<strong>la</strong> consommation <strong>de</strong> gaz et <strong>de</strong> pétrole était très faible, compte-tenu notamment <strong><strong>de</strong>s</strong> difficultés<br />

d’approvisionnement (Auc<strong>la</strong>ir et Zaafoui, 1996 ; Sahnoun, 1998).<br />

Aujourd’hui, <strong>la</strong> quasi-totalité <strong><strong>de</strong>s</strong> familles disposent d’un réchaud ou d’une<br />

cuisinière mo<strong>de</strong>rne à gaz ; le bois n’est plus guère utilisé que pour <strong>la</strong> cuisson quotidienne <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

galettes <strong>de</strong> pain (ftaira, marfousa, metloua…), ainsi que pour <strong>la</strong> préparation hebdomadaire (le<br />

vendredi) du traditionnel khobs mel<strong>la</strong>, le pain <strong>de</strong> sable cuit sous <strong>la</strong> braise. Et, si <strong>la</strong><br />

consommation <strong>de</strong> bois apparaît re<strong>la</strong>tivement mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te (), il n’en est pas <strong>de</strong> même pour celle <strong>de</strong><br />

charbon <strong>de</strong> bois - pour les ménages utilisateurs (55 % <strong>de</strong> l’ensemble), 350 kg par an. Le<br />

charbon est utilisé dans les braseros traditionnels pour <strong>la</strong> préparation quotidienne du thé et<br />

surtout pour le chauffage en hiver. La consommation d’El Faouar est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 250 tonnes<br />

<strong>de</strong> charbon par an, correspondant à l’exploitation annuelle d’un millier <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> bois.<br />

Mais le plus étonnant est <strong>de</strong> constater qu’El Faouar et les oasis voisines « exportent » du<br />

charbon <strong>de</strong> bois en direction <strong><strong>de</strong>s</strong> localités du Nefzaoua, <strong>de</strong> Douz à Jemma, Kébili et Souk El<br />

Had. Le désert pourvoit le Nefzaoua en combustible. Il s’agit <strong>de</strong> filières c<strong>la</strong>n<strong><strong>de</strong>s</strong>tines car le<br />

charbonnage au Sahara est une activité illicite et sévèrement réprimée par le service forestier.<br />

La biomasse agricole et les palmes <strong>de</strong> dattier ne sont guère utilisées que pour l’allumage du<br />

feu. La quasi-totalité du bois <strong>de</strong> feu et du charbon consommés à El Faouar provient <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

steppe désertique. Concernant l’approvisionnement, l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements est aussi<br />

notable. La récolte est désormais confiée aux hommes et aux jeunes garçons, évolution qui<br />

traduit <strong>la</strong> raréfaction du combustible et le surcroît <strong>de</strong> distance à parcourir. Le charbonnage<br />

constitue aussi toujours une activité saisonnière et rémunératrice <strong><strong>de</strong>s</strong> plus importantes pour <strong>la</strong><br />

frange oasienne <strong>la</strong> plus défavorisée. On coupe ça et là <strong><strong>de</strong>s</strong> brins vifs à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> serpes ou <strong>de</strong><br />

hachettes sans pratiquer <strong>de</strong> coupe à b<strong>la</strong>nc sur <strong>la</strong> végétation (Auc<strong>la</strong>ir et Zaafouri, 1996).<br />

VII.2.2.2. Conséquence, <strong>la</strong> désertification, évolution <strong>de</strong> l’écosystème saharien<br />

La région d’étu<strong>de</strong>, située dans le Sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tunisie est sujette à une désertification<br />

intense, avec <strong><strong>de</strong>s</strong> conséquences sur le milieu physique et humain. Dès 1972, en effet, à<br />

l’occasion du séminaire <strong>de</strong> Gabès (LeFloch’ et Floret, 1972), les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> concernant ce<br />

phénomène dressent un constat a<strong>la</strong>rmant, et Dregne (1977 cité par Talbi, 2004), dans sa carte<br />

<strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> désertification dans le mon<strong>de</strong>, considère <strong>la</strong> région ari<strong>de</strong> tunisienne comme<br />

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