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5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide

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<strong>un</strong> militaire français et <strong>un</strong> autre officier rwandais l’ont donné aux<br />

miliciens qui ont commencé tout de suite devant ces voitures à le<br />

frapper, de leurs machettes et de toutes autres armes comme<br />

Ntampongano (gourdins) qu’ils avaient pour le jeter après dans<br />

la rigole (tout cela vite fait pour s’attaquer aux suivants).<br />

Quand j’ai vu cela j’ai regardé autour de nous dans la rigole où<br />

j’ai aperçu quelques corps qui gisaient sans bruit (ils meurent<br />

tous sans bruit). J’ai fermé mes yeux jusqu’à ce que notre moteur<br />

ait tourné longtemps sans s’arrêter et j’ai compris que nous<br />

avions eu l’autorisation de partir sans perte puisque j’étais la<br />

seule à être visée. Personne de notre voiture n’a commenté ce<br />

qui s’est passé, juste le frère directeur qui a demandé <strong>un</strong>e petite<br />

prière dans nos cœurs pour ces gens qui se faisaient tuer. » 32<br />

Ce témoignage date de l’année 1991. Trois ans plus tard, le <strong>génocide</strong> commence,<br />

le 7 avril 1994, <strong>un</strong> jour après l’écrasement de l’avion du président d’alors,<br />

Habyarimana.<br />

C’était la France qui jouait <strong>un</strong> rôle principal parmi les pouvoirs internationaux<br />

concernés par les massacres contre les Tutsi. Dès l’invasion du FPR en 1990<br />

jusqu’à la fin du <strong>génocide</strong> en 1994, la France était le plus proche allié militaire,<br />

politique et diplomatique du régime en place. Les deux présidents d’alors,<br />

Habyarimana et Mitterrand cultivaient <strong>un</strong>e relation proche et sincère. Les Français,<br />

en soutenant les milices et les FAR, fournissaient des armes et de l’argent au<br />

gouvernement rwandais. De ce fait, l’avion abattu de Habyarimana, <strong>un</strong> Mistère-<br />

Falcon 50, était <strong>un</strong> cadeau de Mitterrand. Ainsi, en été 1993, <strong>un</strong>e commande pour<br />

des millions de machettes était envoyée à la république populaire de la Chine. Un<br />

fac-similé apparaissait à Paris l’année précédente. Ce qui se passait dès le 7 Avril<br />

1994 était préparé déjà bien avant grâce à l’aide de la France, plus précisément<br />

grâce au soutien militaire, politique et diplomatique. Dans <strong>un</strong> rapport<br />

d’investigation de l’ONU du novembre 1998 on peut trouver que la France avait<br />

livré des armes aux FAR jusqu’au mois de mai 1994 (<strong>un</strong> mois après le<br />

commencement du <strong>génocide</strong>). Encore après, l’armée française a couvert le reste<br />

du régime « Hutu-Power » quand les milices ont dû fuir vers l’Est du Zaïre.<br />

32 Présomption de complicité militaire : 1.1. Complicité avec les tueurs<br />

http://nuit.rwandaise.free.fr/CEC/CECresume1.htm (12.12.06)

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